Réfléchis a la résurrection et cesse l’oppression

Mar 13, 2019 par

Prof. Dr. Hasan Kâmil Yılmaz

Le message universel transmis par l’Islam vise à sensibiliser l’humanité entière. C’est pour cette raison que le Saint Coran met en garde contre l’oppression dans le but d’abolir l’injustice et véhicule aussi des messages visant à conscientiser l’humanité.

La protection et l’orientation de l’Homme, créature préférée d’Allah Le Tout Puissant conformément à l’objectif de création, dépend de l’effort que celui-ci fournit pour le jour de la résurrection. En premier lieu, cela nécessite l’abandon de l’oppression. Ainsi, l’établissement de la justice afin de préserver l’ordre universel doit passer par l’abandon de l’oppression. La justice est une vertu par laquelle on rend à chacun ce qui lui est dû et on met chaque chose à sa place. L’oppression et l’injustice entrainent plutôt le désordre et la zizanie. Cela est justifié par le fait que l’oppression consiste à ne pas mettre chaque chose à sa place et à ne pas faire les choses dûment. Elle consiste à franchir les limites en prenant injustement possession des biens d’autrui.

En outre, l’oppression est le nom de toutes les injustices. C’est le fait de s’accaparer injustement des biens d’autrui, de porter atteinte à l’intégrité, à l’âme, à la propriété d’autrui ou encore le fait d’incommoder et de créer injustement des problèmes dans la vie d’autrui. L’injustice renvoie également au fait d’offenser l’honneur, la personnalité d’autrui et de le dénigrer pour se faire prévaloir. Enfin, c’est fait de consterner, de vexer ou d’infliger un calvaire aux gens qui nous entourent.

Le Seigneur de l’univers, Allah Ta’ala est juste, déteste l’oppression, la persécution, l’injustice et « Il n’aime jamais les tyrans »[1].

Un hadith Qudsi (divin) déclare : « O mes serviteurs ! Je me suis interdit l’oppression et Je l’ai interdit entre vous, alors ne vous opprimez pas les uns les autre! »[2]

Les tyrans sont ceux qui s’adonnent à l’oppression de la minorité.

L’humanité a connu beaucoup de cas d’oppressions depuis les querelles des fils d’Adam appelés Habil (Caïn) et Kabil (Abel).

Ceux qui s’affrontent impitoyablement et se font mutuellement du mal agissent aveuglément comme les tyrans. Les tyrans sont des gens qui prennent plaisir de faire aux autres ce qu’ils n’aimeraient pas qu’on leur fasse et qui s’enferment dans leur égoïsme disgracieux.

Pour savoir faire la distinction entre l’oppresseur de l’opprimé il faut extirper de son ego le côté oppressif.

Cela car les oppresseurs sont ceux qui sont tombés dans le piège de leur égo et deviennent les ennemis des opprimés.

Ce sont ceux que Mawlana قدس سرّه appelle les personnes ayant la nature du chien. De la même façon que les chiens agressent les pauvres personnes désemparées et les mordent quand l’occasion se présente, les tyrans aussi aiment persécuter les personnes vulnérables et considèrent cela comme de l’héroïsme.[3]

Quelle que soit l’apparence extérieure, leur majesté et leur splendeur, les tyrans ou les oppresseurs, même s’ils attirent l’attention de tout le monde, ont le sang d’oppresseur qui coule dans leur for intérieur et leurs cœurs absorbent la fumée de la vengeance.

L’apparence des tyrans ressemble aux promesses mensongères et reluisantes mais leur conscience est remplie de gredinerie et de confusion.

En dépit du fait que l’Homme est appelé à faire preuve de miséricorde dans la vie, il n’est pas acceptable de compatir avec les tyrans car cela équivaut à offenser les gens.

Par conséquent, avoir de la condescendance pour un tyran et le laisser sans punition, c’est comme punir les opprimés et les innocents.

Dans la communauté humaine, les tyrans sont similaires à une partie du corps gangrénée dont on doit se séparer en la retranchant le plus tôt possible.

Ainsi, les gens pourront se défaire de leur tyrannie et obtenir la paix.

Le Cheick Sadi Chirazi رَحْمَتَ الله عَلَيْهِ dit :

Dire aux tyrans qui se sont détournés du droit chemin : « vous avez raison » ;

Est un grand péché, un effort insignifiant et une oppression.

Le médicament approprié peut être remis au malade,

Mais on ne donne pas le miel à celui qui est atteint d’une maladie biliaire, on le laisse affamé.[4]

La pierre est sur la main et le serpent est sur le rocher,

Celui qui ne le frappe pas est stupide ou indolent.

La compassion et la pitié pour un tigre aux dents tranchantes,

Est source d’oppression, de tourment et de torture pour les moutons.[5]

Dans ce monde, il ne faut pas être partenaire des oppresseurs car l’issue de l’oppression est le déclin.

Il a été dit :

L’auteur d’oppression ne peut pas être Sultan

Car le loup ne peut pas être le berger des moutons[6].

Allah Le Tout Puissant accorde un répit aux oppresseurs ; mais Il ne néglige jamais leurs actions. Quand Il les attrape, Il ne les relâche jamais.[7]

Allah dit : « A combien de cités n’ai-Je pas donné répit alors qu’elles commettaient des tyrannies ? Ensuite, Je les ais saisies. Vers Moi est le devenir[8]

« Vraiment, les injustes ne réussiront pas[9]

« Si le châtiment d’Allah vous venait à l’improviste ou au grand jour, qui seront détruits sinon les gens injustes[10] 

L’histoire de l’humanité est un cimetière de tyrans. Elle est remplie de personnes et de communautés qui ont été détruites à cause de la tyrannie. Ce sont des personnes et des communautés qui seront éternellement considérées comme des tyrans.

« La tyrannie fait partie des premiers péchés qui doivent rapidement être punis »[11].

A ce sujet le Saint Coran évoque ce qui se passerait le jour de la résurrection :

« C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes »[12].

La prescription de ce principe aux enfants d’Israël montre à quel point l’Islam accorde une grande valeur à l’être humain. L’Islam considère un être humain comme l’essence et le ferment de toute l’humanité car, celui qui sauve une vie, est épargné de la mort. Le tyran, quant à lui, perd la vie quand il prend la vie d’autrui.

Par conséquent, on donne à la victime et on prend chez l’auteur du crime. Le tyran est tyrannisé, le miséricordieux bénéficie de la miséricorde, le donateur reçoit.

Tels sont les principes de la vie.

Le fait de considérer qu’une personne peut sauver toute l’humanité prouve qu’une fenêtre est ouverte pour chaque personne.

A la base du concept de jihad en Islam, le noble but de la notion de martyre implique la résurrection.

Le jihad et le martyre n’ont pas pour but de tuer et de se faire tuer, ils ont pour but de ressusciter et de se ressusciter.

Le témoignage d’une personne peut permettre l’éveil des consciences, mettre en état d’alerte les cœurs des insouciants et permettre la revitalisation de beaucoup de personnes.

 La vie et la résurrection sont supérieures à la mort. La résurrection dont il est question ici renvoie beaucoup plus à la revitalisation de l’âme et de l’esprit et non à celle du corps. La moindre contribution de ce genre de résurrection peut changer le monde. Celui dont le cœur est ressuscité par la foi est une source d’espoir pour toute l’humanité. C’est d’ailleurs d’une nécessité impérieuse car l’humanité est gangrénée par les maux tels que les blasphèmes, les désaveux et la perdition. Cette personne est une lumière pour la résurrection des autres. C’est une lumière qui brille dans la dernière couche d’une obscurité, et qui symbolise le fait que toute l’humanité n’est pas dans l’obscurité. Cette lumière augmente l’espoir et console ceux qui attendent la lumière du jour. C’est pour cela que la résurrection d’au moins une personne est primordiale.

C’est la foi qui donne la vie à l’Homme et c’est encore la foi qui le ressuscite. Celui qui croit en Allah U, peut aider celui qui s’est détourné de Lui à se ressusciter. Ainsi, celui-ci pourra s’éclairer à l’aide de la lumière de la révélation car elle émane d’Allah Le Tout Puissant.

Le Prophète et le Livre Saint de l’Islam construisent le cadre de résurrection de l’Homme. Un cœur qui atteint le Prophète et rencontre le Saint Coran se revivifie. Celui qui s’en éloigne se meurt.

L’assassinat d’une personne équivaut à l’assassinat de toute l’humanité. Un être humain a la même valeur que toute l’humanité. En vérité, celui qui tue un être humain porte à atteinte à toute l’humanité. La façon la plus sauvage d’assassiner un être vivant consiste à tuer son cœur.  Si vous avez tué le cœur d’un être humain, alors vous l’avez mis dans une tombe. Ceux qui perdent leurs cœurs, perdent aussi leurs sentiments humains et leurs activités humaines. Puis, ils deviennent comme les morts enterrés.

Ceux qui propagent la mort sur l’humanité comme une machine de la mort, peuvent-ils être considérés comme des êtres vivants ?

Peut-on attendre d’eux une résurrection ?

La résurrection relève de la compétence d’Allah Le Tout Puissant.

La foi en Allah procure à l’Homme une force irrésistible et une énergie magnifique. La lumière de l’obscurité de la nuit se trouve dans cette foi et cette résurrection. La résurrection des personnes dont les cœurs sont morts pendant notre époque, consiste à créer un point de rencontre entre elles et leurs âmes afin qu’elles retrouvent la foi.

Il est nécessaire d’expliquer les besoins de résurrection pour conscientiser les tyrans, qui créent la guerre, la famine et la misère, qui deviennent de plus en plus sauvages de nos jours, et qui sont moins valeureux que les chiens qu’ils élèvent dans leurs maisons.

Les gens d’aujourd’hui vivent dans une furie et une oppression sérieuse. Le seul moyen de les ressusciter, c’est de se préparer densément et être soi-même un modèle pour les autres.

Aussi longtemps que l’humanité ne sera pas dépourvue de la tyrannie et n’obtiendra pas la résurrection des cœurs, il n’y aura pas paix dans le monde et il n’y aura pas de bonheur dans l’au-delà.

[1]        Saint Coran Sourate Âl-i İmrân (3) verset 140

[2]        Sahih Muslim Livre des Vertus (45) Chapitre de la Prohibition de la Répression.

[3]        Masnawi, III, b. 2436.

[4]        Rûhu’l-beyân, I, 78.

[5]        Rûhu’l-beyân I, 150.

[6]        Rûhu’l-beyân IV, 498.

[7]        Al Boukhari, Tafsîr (11), 5; Muslim, Birr, 62; Ibn Maja, Fiten, 22.

[8]        Saint Coran Sourate Le Pèlerinage – Al-Hajj (22) verset 48.

[9]        Saint Coran Sourate Le Récit – Al-Qasas (28) verset 37.

[10]       Saint Coran Sourate Les Bestiaux – An’âm (6) verset 47.

[11]       Abou Dawoud, Adab, 43/4902; At-Tirmidhi, Kıyâm, 57; Ibn Majah, Zuhd, 23.

[12]       Saint Coran Sourate La Table Servie – Al-Maïda (5) verset 32.

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