Utiliser sa force pour Dieu

Mar 12, 2019 par

 

 

 

L’homme vient au monde avec une dette de l’âme. L’âme n’étant pas l’œuvre de la force humaine, par conséquent l’homme ne peut pas déterminer la raison de sa venue au monde par ses propres moyens. Le Créateur a dit : « J’ai créé la mort et la vie pour vous soumettre à un examen concernant lequel d’entre vous mènera une meilleure vie. »

S’agissant de la conception « d’une belle vie », dans un autre verset Dieu dit clairement : « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour M’adorer ». Il en ressort que la belle vie est une vie bâtie dans le cadre de l’adoration de Dieu…

Ce cadre est le cadre de vie idéal pour tous les êtres humains. C’est seulement quand l’homme a bâti toute sa vie dans le cadre d’adoration de Dieu qu’il s’est comporté conformément à l’objectif de la création, c’est-à-dire qu’il assume son statut d’homme. Dans l’Islam, les mesures déterminant la sensibilité d’adoration de Dieu dans toutes les relations humaines sont bien organisées.

L’homme, va construire sa propre vie dans ce cadre. Il devra également organiser ses relations avec d’autres personnes, et même avec tous les êtres animés et inanimés dans ce cadre. Il doit se dire « j’ai été créé. Mon Créateur a un objectif. Je dois modeler mon monde en fonction de cela. C’est cette façon de vivre qui doit constituer le bonheur pour moi. »

Quand l’homme regarde le monde avec spiritualité, il fait usage d’un ensemble de forces. Vivre signifie utiliser sa force. L’homme voit, marche, parle, entend, utilise ses mains, pense, s’émeut. Tout cela nécessite la spiritualité et une bonne réglementation. La réglementation principale est celle déterminée par Dieu. L’homme s’éduque en utilisant ses petits pouvoirs conformément aux lois divines et l’objectif de création. Celui qui ne peut pas utiliser ses yeux pour Dieu, celui ne peut pas discipliner ses oreilles conformément à la réglementation divine, celui qui ne peut pas contrôler ses mains, sa langue, celui qui ne peut pas marcher sur la voie fixée par Dieu, celui qui ne médite pas sur Dieu, celui qui ne se réjouit pas pour Dieu ou qui ne verse pas ses larmes pour Dieu, fait fi de l’usage de son pouvoir dans les domaines où il est le plus impliqué. Quant à celui qui n’hésite pas à utiliser ce pouvoir, sa main, sa langue et son cerveau s’unissent à son cœur et donne lieu à une personnalité musulmane harmonieuse. Dieu demandera aux hommes : « Pourquoi ne l’avez-vous pas fait ? » En d’autres termes : « Pourquoi le comportement de votre cœur et de votre langue est-il si détaché ? »

L’homme, dans son évolution, acquiert de nouvelles forces… Il acquiert des biens ; il construit une famille ; il obtient des enfants ; il gravit des échelons sociaux ; il atteint le pouvoir…

L’homme est appelé à savoir que tout cela, y compris l’âme, est un cadeau de Dieu. Si Dieu ne l’avait pas voulu, ces choses-là n’existeraient pas… De même que si Allah ne l’avait pas voulu l’homme n’existerait pas, c’est-à-dire l’homme, la femme et l’enfant n’existeraient pas ; les oiseaux, les jardins, la terre, le ciel, les étoiles, le soleil, l’or, l’argent, les États et les gouvernements aussi n’existeraient pas.  Tout cela a été créé en tant que matériel et destiné à l’usage de l’homme.

L’homme se trompe beaucoup sur ce point. L’homme qui sait qu’il n’est pas le créateur de ses propres yeux, ayant construit une cabane à base de boue, prend du plaisir à dire :« J’ai construit des petites montagnes ». Il construit des palais avec de l’or, et s’enorgueillit de l’avoir fait. L’homme, pense-t-il qu’il est le créateur de son enfant ? qu’il est le créateur de sa maison ? qu’il a lui-même fondé son travail ? qu’il a gagné de l’argent par sa propre force ? qu’il a lui-même bâti des États ? Donc il croit qu’il est le créateur de ses biens ? Qui est alors à l’origine de ces tremblements de terre, ces inondations, ces malheurs familiaux, ces décès, ces destructions ? L’homme ne se reconnaît pas comme étant l’auteur de ces malheurs, il accomplit des mauvais actes et octroie leurs méfaits à Dieu. La cause est la confusion de pensée… La cause est l’oubli de l’objectif de création… La cause est la perte du sens de la vie…

D’après une certaine interprétation, la racine du mot « homme » viendrait du mot « oubli ». L’homme oublie l’objectif de la création, sculpte à souhait une divinité et se met à fonder un monde à sa convenance. C’est à ce niveau que la méchanceté commence. Car Allah a dit : Si plusieurs dieux avaient existé sur la terre, la terre et les cieux entreraient dans la tourmente. Quand l’homme oublie son créateur et se lance dans l’idolâtrie, il n’y aura pas seulement deux, trois ou quatre divinités, mais des divinités aussi nombreuses que les hommes, c’est-à-dire des créatures qui imposent à tout prix leurs lois. Sa finalité est la tourmente.

Dans chaque domaine où l’homme peut utiliser son pouvoir, il existe cette possibilité de méchanceté, car l’utilisation de la force mène toujours au risque de la lutte de position accompagnée de l’oubli de l’objectif de la création. C’est pour cela que la religion, qui est la réglementation prescrite par Dieu pour l’homme, contient les principes qui ont pour but de réguler l’utilisation du pouvoir par l’homme. Cela est dû au fait que tout être humain, d’une manière ou d’une autre utilise sa force et pour cela il faut une réglementation au-dessus de son désir et de son ego. De la même façon que Dieu a fixé un règlement pour l’utilisation des yeux, Il l’a également fait pour la gestion de la famille, pour la maternité, pour la paternité, pour l’enfance, pour la gestion des biens et le pouvoir politique.

L’histoire de Qaroun dans le Coran est un exemple type du non-respect de la loi divine concernant la gestion des biens. Le Pharaon est un exemple concernant l’excès du pouvoir politique. Qaroun pensait que Dieu n’était pas le dispensateur de sa richesse et qu’il l’avait acquise lui-même. Quant au Pharaon, il avait tellement cru en la démesure de son pouvoir qu’il se considérait comme un « dieu ».  Qaroun et le Pharaon sont des exemples d’hommes atteints d’ambition démesurée.

Pourtant, Allah le Tout-Puissant a prescrit une quote-part appelée « la part d’Allah » pour que l’homme n’oublie pas à quel point sa relation avec la richesse matérielle est relative. Toute fortune qui n’a pas versé la part d’Allah est considérée comme indigne. La fortune est une responsabilité, c’est une charge qu’on porte sur le dos. Pouvoir arriver auprès de Dieu avec la fortune et être capable de dire « je me suis acquitté du droit dont Tu m’as gratifié » est un travail très difficile. Car en dépit d’une fortune aussi énorme que des montagnes, il faut rester pieux ; et puis la gestion de la fortune dépend d’un certain nombre de règlements. Il faut considérer qu’une partie de nos biens ne nous appartient pas et qu’il faut l’utiliser pour le compte de Dieu…

 

Le pouvoir exécutif ?

Ceux qui font usage de ce pouvoir sont différents de ceux qui ont des responsabilités dans des domaines plus individuels où il faut utiliser les yeux, les mains ou les pieds. Même la gestion des biens implique moins de responsabilités comparées à la gouvernance. Étant donné que le pouvoir exécutif implique dans son essence le pouvoir de gouvernance, il présente des particularités qui attisent l’ego de l’homme. Lorsque vous gouvernez, vous décidez pour les hommes, vous gérez la société.  Votre décision organise la vie des hommes. Les hommes vous regardent dans les yeux. Votre pouvoir entraîne la soumission. Vous pourvoyez ou vous privez les hommes. Comme d’ordinaire cela ressemble à un statut qui vous permet de décider du destin des hommes. C’est pour cela que gouverner est d’une part semblable à une position qui permet de diriger les hommes « au nom de Dieu ».  L’homme est en vérité « le khalife choisi par Dieu sur la terre », car dans tous les domaines où il utilise le pouvoir il est responsable des biens de Dieu. Quand il gouverne les hommes, il est responsable d’un califat encore plus grand. L’irresponsabilité d’un dirigeant transforme indubitablement le monde en enfer : le monde de Pharaon ou de ses contemporains despotes…

D’après les évaluations de l’Islam, le pouvoir exécutif, dans son ensemble, est un pouvoir « confié » à l’homme par Dieu. Ainsi, de la même façon que le tribunal n’est pas la propriété du Président du tribunal, l’État aussi n’est pas la propriété privée de son dirigeant. Le gouverneur n’a pas le pouvoir de décider sur le destin de ses administrés. Le peuple est la propriété de Dieu. Il faut regarder le peuple de cette façon. La justice est la règle principale dans la gouvernance des hommes. Il n’existe pas de rideau en la malédiction des opprimés et Dieu. Dieu est le Juge entre les oppresseurs et les opprimés.

Dans le Saint Coran, il existe des lois claires concernant la façon dont le pouvoir exécutif doit être accompli. Deux versets montrent nettement la différence entre deux façons de gouverner. Le Coran définit les dirigeants comme « ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la Salat, acquittent la Zakat, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Cependant, l’issue finale de toute chose appartient à Allah. » (Sourate Al-Hajj, 41).

Nous apprenons également du Coran les caractéristiques du mauvais dirigeant : « Dès qu’il tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager culture et bétail. Allah n’aime pas le désordre !  Et quand on lui dit : « Redoute Allah », l’orgueil criminel s’empare de lui. L’Enfer lui suffira, et quel mauvais lit, certes ! » (Sourate Al-Baqara, 205).

Ces deux versets montrent la différence des relations entre Allah et deux types de gouvernance. Dans le premier type de gouvernance, le gouverneur est un serviteur d’Allah. Il « fait sa prière », c’est-à-dire qu’il accomplit ses cinq prières quotidiennes. Il fait l’aumône, c’est-à-dire qu’il sait qu’Allah est le Dispensateur des biens et Il donne à qui Il veut ce qu’Il veut. Il ordonne le convenable et interdit le blâmable. Il sait que l’issue finale de toute chose appartient à Allah. Il ne gouverne pas de manière arbitraire, mais tel que prescrit par Allah.

Dans le deuxième type de gouvernance, le gouverneur place « son ego » avant l’adoration de Dieu. Sa gouvernance sème la méchanceté, le désordre sur la terre ainsi que la destruction de la culture et du bétail.

Par conséquent, l’élément déterminant dans l’adéquation du « musulman et du pouvoir » est « utilisé sa force pour Dieu ». La sensibilité générale du musulman de dire « Allah voit tout ce que je fais » doit également devenir un règlement personnel dans l’exercice du pouvoir. Le « dirigeant juste » est parmi ceux qui ont « accès à une place d’honneur auprès d’Allah le Jour de la Résurrection », car gérer l’ego de plusieurs millions de personnes qui constituent une société dans la voie de l’objectif de la création sans dépasser les limites prescrites par Allah équivaut à la réussite à un grand examen.

 

 

 

 

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