De l’acquisition de la pudeur
Prof. Dr. M. Yaşar Kandemir
En règle générale, l’autre terme que l’on octroie à la pudeur est celui de décence.
Ce sentiment de pudeur est une caractéristique que Dieu apprécie.
Selon ce que nous avons appris de notre Prophète (pbsl) :
La pudeur prend sa source dans la foi.
Celui qui a la foi ira au paradis. Être impudent et éhonté, adresser des paroles choquantes à quelqu’un est une injustice. Celui qui commet l’injustice ira en enfer.
Il n’existe pas de sentiment de décence qui possède un caractère néfaste. Ce sentiment honorable n’est rien d’autre que la bienfaisance et la beauté apportées à l’homme du début jusqu’à la fin.
Quiconque possède la décence devient encore plus beau.
Nos prédécesseurs et leur conception de la pudeur
Chaque religion possède une compréhension propre d’une morale donnée. La morale en islam comporte un certain sentiment de pudeur.
Selon un récit rapporté par ses amis, notre Prophète (pbsl) était plus pudique qu’une vierge dans son boudoir.
Tout se reflétait sur son visage quand quelque chose ne lui convenait pas.
Parmi les Compagnons, Othman (que Dieu l’agrée) était le plus pudique. Bien qu’il fût le gendre du Prophète (pbsl), il faisait toujours en sorte de bien agir à son encontre et lui-même disait que les anges avaient même de la pudeur à son encontre.
Abû Bakr aussi (que Dieu l’agrée) faisait montre d’une pudeur extrême ; quand les places publiques étaient devenues non propices à l’exécution des ablutions rituelles, et en raison de sa pudeur (devant Dieu), il se couvrait la tête d’un linge.
Comment avoir de la pudeur envers Dieu ?
Notre Prophète (pbsl) avait conseillé aux Compagnons « d’avoir de la pudeur tout comme il est nécessaire d’en avoir envers Dieu ».
Quand ils disaient : « Alhamdullillah, nous avons de la pudeur envers Dieu », le Prophète (pbsl) leur expliquait en ces termes ce dont il s’agissait vraiment :
Il ne faut pas vous intéresser aux choses non désirées par Dieu,
Il ne faut pas écouter les paroles que Dieu n’aime point,
Il ne faut pas prononcer des paroles qui ne plaisent pas à Dieu.
Celui qui a de la pudeur envers Dieu doit préserver son estomac ainsi que tous ses organes en général de toute chose qu’Il interdit. En d’autres termes :
Il doit maîtriser son cœur,
Il doit préserver ses organes sexuels de toute forme de péché,
Il ne doit pas toucher tout ce qui est considéré comme péché,
Il ne doit pas aller dans des endroits considérés comme des lieux de péché.
Quiconque a de la pudeur envers Dieu comme il le faudrait doit penser qu’un jour il finira par partir en rendant son âme et que son corps disparaîtra en se décomposant.
Celui qui choisit l’au-delà à ce monde d’ici-bas doit pousser l’ornement du monde avec l’inverse de sa main. Alors, à cet instant là, il devient pudique comme il se doit au regard de Dieu.
C’est de cette manière que notre Prophète (pbsl) a expliqué la manière d’acquérir la pudeur comme Dieu le souhaiterait.
Dans la même lancée il avança aussi cette parole :
« Si le serviteur cultive comme il se doit des sentiments de pudeur envers Dieu, en retour Dieu se montrera pudique envers lui. Quand le serviteur lève ses mains et L’implore, Dieu ne peut le laisser repartir les mains vides. »
Ne pas regarder les parties intimes des autres
Celui qui porte en lui des sentiments de pudeur ne doit pas regarder les parties intimes des autres.
L’homme ne verra pas les parties intimes d’un autre homme et la femme ne verra pas les parties intimes d’une autre femme.
Notre Prophète (pbsl) rappela à un Compagnon dont les cuisses étaient exposées que cette partie du corps appartenait aussi aux parties dites intimes et qu’elle devait être par conséquent couverte.
Il disait à Ali (que Dieu l’agrée) : « N’expose pas tes cuisses, et ne regarde les cuisses de personne. »
Un jour, le Messager de Dieu (pbsl) vit une personne en train de se laver dans un endroit ouvert. Là-dessus il fit un discours à ses Compagnons. Il leur fit savoir que Dieu est pudique et qu’Il aime quiconque possède des sentiments de pudeur et de discrétion. Pour celui qui se lave dans un endroit exposé, le Prophète (pbsl) conseilla de se couvrir ou bien d’aller dans un endroit discret.
Au hammam
À l’époque de notre Prophète (pbsl), il n’y avait pas de hammam en Arabie. C’est pour cette raison que le Messager de Dieu n’en a jamais vu. Mais par le biais des activités commerciales, les commerçants de l’époque, grâce aux nombreux déplacements qu’ils faisaient dans d’autres pays, apprirent ce qu’était un hammam et en informèrent le Prophète (pbsl). Lorsque celui-ci apprit que les règles de convenance n’étaient pas respectées dans les hammams, il conseilla de ne pas s’y rendre. Lorsque la culture de nettoyage des hammams fit irruption et que certaines indispositions furent revenues à des dispositions normales, le Prophète (pbsl) conseilla aux hommes qui rentrent du hammam de se couvrir obligatoirement la partie inférieure du corps.
Il ne trouva pas que la présence des femmes dans le hammam soit justifiée.
Il disait même que le rideau de convenance entre une femme et Dieu se déchire lorsque celle-ci se déshabille ailleurs que dans sa maison.
Cependant il n’éprouvait aucune singularité à ce que des femmes malades ou venant d’accoucher aillent au hammam.
Une fois, des jeunes qui étaient entièrement nus se mirent à fuir lorsqu’ils virent le Prophète (pbsl). Celui-ci se fâcha contre eux et dit :
« C’est vraiment étrange ! Ils n’ont aucun sentiment de pudeur, ni envers Dieu ni envers Son envoyé. »
Si le sentiment de pudeur n’existait pas
La foi et le sentiment de pudeur sont deux choses inséparables. Si l’une était perdue, l’autre aussi disparaîtrait par la suite.
Le sentiment de pudeur a toujours existé depuis le premier homme, et l’homme est préservé de bien des maux grâce à cela. À ceci, notre Prophète (pbsl) rappela que cette parole « après t’être dévêtu de tout sentiment de pudeur, fais tout ce que tu veux ! » a toujours été rappelée depuis le temps des premiers prophètes.
Le sentiment de pudeur doit être manifeste chez tout le monde sans distinction de sexe et chacun doit couvrir ses parties intimes.
Un jour, le Prophète (pbsl) se mit à décrire la condition de quelques femmes qu’il avait vues en enfer. Il raconta que ces femmes dépourvues de pudeur ne verront pas le paradis et ne sentiront même pas son odeur.
C’étaient des femmes habillées en tenues légères et très transparentes qui, en outre, forçaient d’autres femmes à s’habiller comme elles.