Le Compagnon dont l’épée fit date
Mustafa Eriş
La foi est clarté. Elle est la lumière de la vie du croyant. Grâce à elle, le croyant reste vif et actif. Elle rend convenables les comportements et les clarifie. Avec la foi, le croyant s’ouvre à toutes les beautés et acquiert la sincérité et la loyauté.
Quant à l’impiété, elle est le corridor des ténèbres. Là, tout est couvert et dissimulé. L’impie, du fait qu’il soit plongé dans les ténèbres, se trompe de chemin. Il confond la parole et son essence. Son comportement est vaseux et demeure éloigné de la confiance et de la sincérité.
Tel un soleil, l’islam a éclairci l’existence de nombreux individus qui étaient plongés dans les ténèbres. Il éclaira d’abord leurs cœurs puis demandèrent à vivre dans cette lueur. Tous ces Compagnons qui se sont remis au Messager d’Allah (pbsl) après avoir été éclairés par la lumière de la foi sont restés constants face aux tortures et aux oppressions subies. Cette lumière avait fleuri au fond du cœur de chacun d’eux : la fleur de l’amour, de la loyauté, de la résignation, du courage et du sacrifice. La Période du Bonheur est remplie de tels exemples.
« Chaque prophète a son disciple, c’est-à-dire son ami sincère. Zubayr est quant à lui mon disciple. » C’est ainsi que le Messager d’Allah (pbsl) avait défini Zubayr ibn al-Awwam (qu’Allah l’agrée), l’un des pionniers de cette foi.
Zubayr ibn al-Awwam devint musulman à l’âge de 15 ans par le biais d’Abû Bakr (qu’Allah l’agrée). En raison de cela, il subit les tortures infligées par les idolâtres de Quraysh, mais en aucun cas il ne renia sa foi.
Un jour, son oncle attacha Zubayr et commença à le torturer par le feu en lui disant : « Renie Muhammad et je te libérerai. » Zubayr lui résistait en disant : « Non, par Allah, jamais je ne retournerais à l’impiété et à l’idolâtrie ! »
Alors que Zubayr avait fraîchement embrassé l’islam, une information relative au décès du Messager d’Allah (pbsl) se répandit à La Mecque. À cet instant, Zubayr, en apprenant la nouvelle et en dépit de son jeune âge, prit son épée et se mit à courir dans les rues de La Mecque. Son abattement était tel qu’il émit l’intention de tuer tous les Qurayshites si la nouvelle s’avérait vraie. Ainsi donc il se mit à déambuler dans les rues, profondément animé de cette ambition. C’est alors qu’il croisa le Messager d’Allah (pbsl). Celui-ci lui demanda ce qui se passait. Alors Zubayr transmit au Messager d’Allah (pbsl) la nouvelle qu’il avait apprise, et en lui faisant savoir que c’est à cause d’elle qu’il était sorti avec son épée, le Messager d’Allah (pbsl) lui souhaita en guise d’invocation « d’être continuellement bienfaisant et que son épée puisse lui assurer à chaque fois la victoire ».
C’est cet évènement qui fit de Zubayr un « sell-i-seyf » en islam, c’est-à-dire un « tireur d’épée ».
Faire date, diriger des activités charitables, être un modèle reflétant les beautés de l’islam, c’est accéder à la porte d’une œuvre pie inexhaustible. Alors Jibril (sur lui la paix) se présenta chez le Messager d’Allah (pbsl) et lui annonça qu’une récompense est promise le Jour de la Résurrection à tous ceux qui feront montre de bravoure en portant l’épée sur le chemin d’Allah. Voici ce qu’il lui dit :
« Allah le Tout-Puissant te salue et désire que tu salues également Zubayr de Sa part. Annonce-lui la bonne nouvelle que quel que soit le nombre de combattants qui s’engageront l’épée à la main sur le chemin d’Allah jusqu’au Jour de la Résurrection, quelle que soit la mesure de leur récompense respective, Zubayr bénéficiera autant d’œuvres pies qu’eux, car il fut le premier qui prit l’épée pour combattre au nom d’Allah. »
Le Messager d’Allah (pbsl) avait coutume d’évoquer Talha et Zubayr (qu’Allah les agrée). Il parlait de leur esprit de sacrifice, de leur générosité et de leur vaillance en présentant leur similarité. Ces deux Compagnons ont uni leur descendance avec celle du Messager d’Allah (pbsl) et leur attestation de foi se réalisa dans le même sens.
Hazrat Ali (qu’Allah l’agrée) a dit : « J’ai entendu de mes oreilles le Messager d’Allah dire : “Talha et “Zubayr seront mes voisins au Paradis”. »
Il fut un héros fidèle, courageux et glorieux. Il forma à lui seul une armée lors de la bataille de Yarmuk. Remarquant que son armée s’était affaiblie, il fendit l’armée byzantine tout en clamant le nom d’Allah (Allahu Akbar) et s’y trouva en plein cœur, faisant tournoyer son épée de gauche à droite.
Jamais il ne prétendit à de hautes fonctions. Malgré qu’il disposât d’une certaine fortune financière, il mourut très endetté car il la sacrifia sur le chemin d’Allah.
Zubayr (qu’Allah l’agrée) fait partie des dix premiers Compagnons promis au Paradis, c’est un ashab al-shura. Sa mère Safiyya était la fille d’Abd al-Muttalib et également une tante du Messager d’Allah (pbsl). Son père se nommait Awwam, son grand-père Khuwaylid et son épouse Asma Zatu’n-Nitakayn. Khadija (qu’Allah l’agrée) était également une tante de Zubayr.
Nous prions pour pouvoir être courageux dans l’appel à l’islam, dans le chemin d’Allah et aussi pour être en mesure de cultiver en nous la générosité et la fidélité de Zubayr, cet ami sincère et transparent qui fut martyrisé à l’âge de 64 ans au cours de la bataille du chameau (en 656).