Mus’ab ibn ‘Umayr : une vie épique

Mar 13, 2019 par

Mustafa Eriş

Mus’ab ibn ‘Umayr (qu’Allah soit satisfait de lui) fut l’un des premiers ambassadeurs et enseignants de l’islam. Il fut également celui qui prépara depuis Médine ce grand évènement que fut l’Hégire. Quel bel exemple de la part d’un tel héros de l’islam !

Avant d’embrasser l’islam, il mena une existence tranquille et vécut dans l’abondance, car il était issu d’un milieu aisé. Il était le préféré des jeunes Qurayshites, le plus beau et le plus élégant. Il se parfumait beaucoup et était souriant, poli et très sympathique. Très intelligent, il s’exprimait parfaitement bien.

Bien qu’il fût à l’abri de tout besoin, il ressentait un vide au plus profond de lui que seule la foi pouvait combler.

La nouvelle de l’avènement d’une nouvelle religion se répandit parmi les jeunes gens de La Mecque. Un jour, Mus’ab fut informé que le Prophète (pbsl) se trouvait dans la maison d’Al-Arqam. Il s’y rendit et embrassa l’islam en présence du Prophète (pbsl).

À ce moment (au moment où il embrassa l’islam), Mus’ab ne craignait rien ni personne, excepté sa mère. Mais pourtant cette dernière ne ressentait pas la même chose que lui. En fait, elle avait peur qu’il fût victime de quelque animosité. Ainsi, Mus’ab cachait qu’il était devenu musulman, mais il continuait de fréquenter la maison d’Al-Arqam et ne se séparait jamais du Prophète (pbsl). Un jour, lorsque sa mère apprit qu’il était devenu musulman, elle l’enferma dans la cave de la maison et attendit qu’il renonce à sa nouvelle religion. Mus’ab se mit à supplier sa mère avec insistance et affection en lui demandant instamment d’embrasser aussi la religion divine. Face à son refus catégorique, il n’eut pas d’autre alternative que de fuir. Il trouva alors un moyen et émigra en Abyssinie (Ethiopie actuelle). À son retour à La Mecque, les Compagnons qui le virent vêtu de vieux habits déchirés se mirent à fondre en larmes. Le Prophète de l’univers (pbsl), après l’avoir observé, sourit et dit : « J’ai vu Mus’ab chez ses parents à La Mecque. Leurs soins et attentions à son égard lui assuraient une vie confortable. Alors il quitta tout pour rechercher l’agrément d’Allah et s’est dévoué au service de Son Messager. »

Maintenant, Mus’ab était devenu quelqu’un qui mangeait un jour puis ne mangeait pas durant des jours entiers. Pourtant, il s’était métamorphosé en un homme dont le cœur était empli d’affection, dont les yeux étaient emplis de respect et dont la foi brillait d’une profonde spiritualité.

Le Messager d’Allah (pbsl) l’avait ensuite appelé à exercer une fonction éminente : représenter le Prophète (pbsl) à Médine, instruire les Ansars à gouverner la région d’Aqaba, enseigner le Coran et expliquer aux gens la religion d’Allah. Tout d’abord, à Aqaba, 12 personnes converties à l’islam avaient demandé au Prophète (pbsl) de leur envoyer un enseignant pour leur apprendre le Coran et les principes de la religion. Pour assurer cette fonction, le Prophète (pbsl) désigna alors Mus’ab.

Il était éminemment intelligent et spirituel. Il conquit l’affection générale des Médinois en raison de sa crainte d’Allah, de son amour et de sa sincérité. Il se rendait dans les différentes tribus en compagnie d’Es’ad ibn Zurara et prêchaient dans les maisons. Tous deux enseignaient l’islam en récitant le Coran.

Un jour, ‘Usayd ibn Al-Hudhayr, le maître-enseignant des fils de ‘Abd al-Ashal, se présenta devant Mus’ab et lui demanda, furieux : « Pourquoi êtes-vous venu chez nous ? Pourquoi portez-vous atteinte aux gens faibles ? Si vous voulez rester en vie, partez d’ici ! »

Souriant, Mus’ab lui répondit avec le sourire : « Pourquoi ne pas vous asseoir pour m’écouter ? Si mes paroles vous plaisent, acceptez-les ; sinon, nous renoncerons (à vous les transmettre). »

‘Usayd laissa choir son bâton et s’assit par terre. Mus’ab lui fit quelques lectures du Coran et lui transmit l’islam. ‘Usayd s’exclama : « Que cette parole est belle et véritable ! Dis-moi, que dois-je faire pour embrasser cette religion ? »

C’est ainsi qu’il embrassa l’islam, récitant la chahada avec Mus’ab. La nouvelle se répandit à Médine comme une trainée de poudre. Par la suite, Sa’d ibn Muadh devint aussi musulman. Ensemble, ils se rendirent à Médine pour rendre l’islam commun à tous. Grâce aux efforts et aux services dispensés par Mus’ab, l’islam se répandit rapidement à Médine.

Lors des batailles de Badr et d’Uhud, Mus’ab ibn ‘Umayr est celui qui porta l’étendard de ceux qui avaient Emigrés (Muhajirouns). À Uhud, il revêtit deux armures. Au moment où les musulmans furent attaqués sans réserve, voulant protéger notre cher Prophète (pbsl) des ennemis qui l’entouraient, Mus’ab éleva haut l’étendard de l’islam et cria le takbîr (Allahou Akbar). Seul il se lança au milieu des ennemis et, grâce à sa hardiesse, réussit à les éloigner du Prophète (pbsl). Combattant de toutes ses forces, il mourut finalement martyr. Avant de mourir, on l’entendit répéter ces paroles : « Muhammad n’est qu’un messager, des messagers sont passés avant lui. »

Après la bataille, le Prophète (pbsl) alla explorer le champ de bataille et aperçut le corps de Mus’ab. Quand il arriva devant la dépouille de Mus’ab, ses larmes se mirent à couler et il déclara : « Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. Certain d’entre eux ont atteint leur fin, et d’autres attendent encore ; et ils n’ont varié aucunement (dans leur engagement). » (Coran, Al-Ahzab, 33/23)

Puis, le Prophète (pbsl) regarda le champ de bataille où gisaient les compagnons de Mus’ab et dit : « Le Messager d’Allah est témoin que le Jour de la Résurrection, vous allez être regroupés comme martyrs par Allah. »

Alors se tournant vers les Compagnons qui l’entouraient, il dit : « Ô gens ! visitez-les, saluez-les en leur souhaitant la paix. Par Celui qui détient mon âme, à tous les musulmans qui les salueront jusqu’au Jour de la Résurrection, ils vous retourneront le salut. »

Alors que l’on enterrait les martyrs, on n’avait rien trouvé à placer sur Mus’ab en guise de linceul. Khabbab ibn al-Aratt a dit à ce propos : « Il ne portait sur lui qu’un simple caftan. Lorsqu’on voulait lui couvrir la tête, ses pieds étaient découverts et lorsqu’on voulait lui couvrir les pieds, c’était sa tête qui était découverte. Face à cette situation, le Prophète (pbsl) nous ordonna de couvrir la tête de ce martyr et de mettre sur ses pieds une herbe parfumée que l’on nomme « izhir ». »

Malgré la distance qui nous sépare de ces lieux, nous voulons envoyer à ce cher martyr nos salutations de paix formulées du fond de notre cœur et lui adresser une récitation de la sourate al-Fatiha et trois récitations de la sourate al-ikhlâs. Veuille Allah intervenir en sa faveur.

Ô Mus’ab, paix à toi !

Ô martyrs, paix à vous !

 

 

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