Un modèle de personnalité

Mar 15, 2019 par

Ahmet Taşgetiren

Il est la pierre précieuse de notre existence ; le centre de notre vie. Il est le noyau autour duquel gravitent les électrons, le guide auquel nous avons recours, le port où l’on peut trouver refuge, le climat dans lequel nous pouvons trouver notre réconfort.

Il est le don d’Allah à tout l’univers…

Lui, le Prophète (pbsl).

Le porteur de bonnes nouvelles.

Le meilleur modèle de l’homme.

Lui dont la personnalité fut tissée par l’éducation divine, le maître.

Un livre duquel peu importe la page où vous vous tenez, il vous dirigera vers la guidée et vous accordera la clairvoyance.

Dans chacune de ses paroles, vous serez en mesure de bâtir un modèle d’existence.

Il n’est pas dans l’imaginaire, il a véritablement existé. C’était un homme qui a vécu pleinement ses soixante-trois années d’existence et qui présente dans chaque détail de sa vie, la magnificence de l’éducation divine.

C’était un enfant, un orphelin, un jeune homme, un père, un mari, un homme d’affaires, un commandant, un ami, un chef d’État, un vainqueur, un vaincu, un dirigeant qui a traversé des moments de souffrance et de joie…

Un homme responsable…

Une vie en plein cœur de la journée…

Un homme dont on connaît la vie dans le moindre détail, de sa manière de sourire à sa façon de marcher. C’est un homme lu, lu pendant des siècles, lu par des milliards, cherchant à lui ressembler…

Un être humain qui savait qu’il allait être observé ainsi et qui vivait en toute connaissance de cause…

Quelle que soit la direction d’où vous vous tenez pour le regarder, il y a en lui un modèle à suivre.

Il y a une description claire de lui : un Coran vivant.

Il est la représentation du modèle divin signifié dans le Coran ; comme si le Coran avait décrit sa vie couleur par couleur, ligne par ligne… il vit en chaque croyant… notre victoire, c’est de nous réformer grâce à ses couleurs. C’est la reconstruction d’un peuple selon l’Islam ; sa vie est semblable à un élixir qui se répand dans les veines de la ville et de la communauté.

Il doit être plus précieux que notre propre vie, parce qu’il lui donne tout son sens. Quand un esprit se retrouve avec le sien, il rencontre son amoureux. S’il l’a aimé, il aura retrouvé son bien-aimé. S’il l’a rejoint, il parviendra à l’union.

Si nous ne vivons pas cette dimension aujourd’hui, c’est parce que nous ne considérons pas sa vie, c’est parce que nos yeux ne regardent pas avec ses yeux, c’est parce que nos oreilles n’entendent pas avec ses oreilles, c’est parce que nos lèvres ne se sont pas en accord avec sa joie et que notre cœur est en incompatibilité avec son être.

Si toutes les communautés de l’Islam souffrent ainsi, c’est parce qu’elles n’ont pas été édifiées par ses mains sacrées et que nos mains ne ressemblent pas aux siennes.

Si nos demeures ne ressemblent pas à des maisons du bonheur, c’est parce qu’elles ne parviennent pas à constituer une pierre structurelle de l’Islam. Si nos mosquées ne comportent pas les empreintes de la Masjid an-Nabawî[1], la souffrance y sera présente. Si nos institutions ne sont pas fondées à l’exemple de Daru’l Arqam[2], on ne pourra y édifier (la cité islamique) de Médine. Si nos différents leaders ne s’informent pas sur ses recommandations et injonctions, nous restons sur le bord du chemin. Enfin, chacun de nous, si au-delà de la prophétie et en qualité de croyant, nous ne percevons pas les responsabilités qui furent les siennes, alors nous nous égarerons assurément.

Si nous ne parvenons pas à porter la sagesse de Muhammad (pbsl), c’est parce que nous ne ressemblons pas suffisamment à la génération qu’il a éduquée.

Quand après quatorze siècles, nous gardons l’intention qu’il pénètre enfin dans notre cœur, que nous parvenions à bâtir d’ici à là-bas une route du cœur, que nous parvenions à amener de là-bas jusqu’ici des échantillons de sa vie, nous serons alors inscrits à l’école des croyants. Quand nous parviendrons à lire le livre de Muhammad (pbsl), nous deviendrons alors son peuple.

Seul il commença, mais son cœur était ouvert de telle façon qu’il pût saisir tout l’univers. Quand il disait : «Venez », il appelait en fait tout l’univers, il appelait tout le monde, les humains et les génies (djinn).

Quand il allait de porte en porte, il y avait dans son cœur de la place pour tous.

Quand on lui jetait des abats de chameau, il savait que la responsabilité qu’il portait ne lui permettait pas de rebrousser chemin.

Il a même percé les cœurs les plus rudes afin de les atteindre.

Lorsqu’on doit suivre une affaire, il est important de le prendre en référence ; à la texture de son cœur comblé de l’agrément divin…

Si nous devenions des hélices (tournant) autour de son cœur, si nous courions vers lui, si nous nous nourrissions de lui, si nous prendrions nos forces de lui…

Si nous nous revêtions d’un habit de miséricorde, à l’instar du sien, avec un cœur ouvert pour toute la terre, nous aussi d’un seul nous deviendrions mille et nous irons en fendant les siècles.

Il était généreux, doux, affectueux, compatissant, intelligent. Il arrivait à se familiariser avec les autres, parvenait à vaincre sa colère et était souriant. On pouvait ressentir son affection. Il aimait. Il était tendre et chaleureux.

Il possédait de nombreuses caractéristiques évoquant la perfection.

Toutes ces caractéristiques sont celles d’un seul homme dans ses fonctions. Dans le monde, lorsque des gens se réunissent autour d’une personne, c’est précisément parce que cette personne présente des caractéristiques similaires.

Lui dont la personnalité singulière les a emmenés vers les plus hautes sphères.

De nos jours, les liens unissant la communauté musulmane sont les miettes échues des caractéristiques de sa personne. Si nous possédions ne serait-ce qu’un peu de sa générosité, nous serions prêts à donner nous-mêmes. Si ne serait-ce qu’une miette de son amour nous parvenait, nous nous aimerions réellement les uns les autres. Notre nature bienveillante, notre compassion, notre lucidité d’esprit et même nos sourires forcés – en fait, tous les éclats de beauté qui ont été conservés de lui constituent toutes ces dimensions susceptibles de nous rendre admirables à notre tour…

Que signifie être un Coran vivant ?

Cela signifie être un homme de principe.

Cela signifie que commandera celui qui a l’aptitude nécessaire.

C’est être le serviteur du Seigneur qui est la source de l’amour et de toute création. C’est se réfugier sous l’autorité du Seigneur quand bien même nous ferions le mal. C’est soumettre tous nos comportements à l’approbation du Seigneur.

C’est vivre le premier et à tout instant les critères qu’il amena à l’humanité. C’est être le premier en tant que serviteur.

Ainsi, c’est percevoir à tout moment la présence du Seigneur. Être toujours en état de méditation… c’est être vivant à chaque instant…

C’est la possibilité de dire « Seigneur ! Ne me laisse pas seul avec moi-même »…

C’est être le même, en son intérieur et en son extérieur, telle une boule de verre transparente.

Il n’est pas qu’un simple personnage de l’Histoire.

Il est le dirigeant de toutes les époques et le demeurera jusqu’à la fin des temps. Autrement dit, il est notre leader ainsi que celui des futures générations. C’est en vertu de son comportement que l’homme a compris le sens du mot « humanisme ». Après lui, c’est autour de lui que l’Histoire allait être écrite.

Nous arrive-t-il de l’oublier ?

Nos journées se passent-elles sans lui ?

Jusqu’à quel point est-il présent dans notre vie ?

Jusqu’à quel point l’aimons-nous ?

À quelle fréquence est-il l’hôte de nos demeures ?

Jusqu’à quel point notre demeure ressemble-t-elle à Daru’l Arqam ?

Que savent nos enfants de lui ?

Que ce soit dans notre propre vie ou bien dans la façon dont nous éduquons nos enfants, quelle est la part de beauté que nous prenons de cette source ?

L’aimer, chercher à lui ressembler, se réunir avec lui, s’assimiler à lui… Voilà les caractéristiques propres des amoureux, à chaque époque… rejoindre sa caravane… c’est donc la passion qui devrait consumer nos cœurs…

Pour cela nous prions le Seigneur…

Seigneur ! Accorde-nous d’avoir des sentiments d’amour persistant à Ton égard et envers Ton Bien-aimé.

Tout ce qu’il y a dans l’univers n’est qu’amour… le reste n’étant que désillusion.

Seigneur ! Accorde-nous des cœurs qui soient ancrés dans l’amour. Amin.

[1] Al-Masjid An-Nabawi ou la Mosquée du Prophète à Médine.

[2] Allusion à la maison d’AlArqam ibn Abû alArqam à La Mecque. Ce dernier était un Compagnon du Prophète qui mettait sa demeure à disposition du Prophète afin que celui-ci enseignât les musulmans.

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