Quand Un Croyant Prie Pour Un Autre Croyant

Nov 26, 2023 par Editeur

Mahmud Sâmi Ramazanoğlu

L’aube, qui est le dernier tiers de la nuit, représente le meilleur moment pour chaque jour nouveau qui nait. Il y a même un hadith authentique qui nous enseigne la vertu de l’aube. Il en est de même pour le jour du Vendredi qui est un jour honorable pour les invocations et les supplications. En effet, il a été mentionné ceci dans un hadith shérif :

 » Il y a, dans le jour du Vendredi, une heure durant laquelle nul serviteur musulman ne coïncide avec elle, demandant quelque chose à Allah sans qu’Allah ne la lui octroie. « 

Cette heure a été tenue secrète. Dans un hadîth shérif, il est dit que cette heure honorable se situe entre l’après-midi (‘asr) et le coucher du soleil. Mais quand on dit une heure, il n’est pas question d’une durée d’une heure exacte. C’est une durée plus courte. Bref, par rapport aux autres jours ordinaires, nous devons augmenter nos prières et nos invocations pendant le jour du Vendredi.

De même, pendant la Nuit du Destin, la nuit de la naissance du Prophète, le jour d’Arafat[1], le mois de Ramadan, les prières accomplies en communauté, et les autres nuits bénies où la miséricorde divine descend sur terre, il faut persévérer dans les prières et les invocations. Néanmoins, il a été rappelé dans certains versets coraniques qu’il n’est pas plausible d’invoquer seulement pendant une période bien définie et de délaisser ensuite les invocations durant les autres périodes.

Le Saint Coran nous cite (ce verset) :

« Quiconque intercède d’une bonne intercession, en aura une part ; et quiconque intercède d’une mauvaise intercession en portera une part de responsabilité. Et Allah est Puissant sur toute chose. »[2]

Ce que l’on entend par bonne intercession dans ce verset :

C’est à la fois les mots d’exhortation au bien (au combat dans le sentier divin) du Messager d’Allah à l’endroit des croyants, et aussi la possibilité d’intercession des croyants pour les autres croyants qui, bien que désireux de participer au combat dans le sentier divin, n’ont pu se préparer pour une raison ou une autre. Quelle que soit la signification recherchée, cette expression inclut l’exhortation au bien et à l’intercession pour autrui.

Selon l’exégèse de Nîmetullah, la bonne intercession consiste à exhorter au bien et à interdire le blâmable rien qu’au nom de la satisfaction divine, et ce, en observant la loi divine et en respectant les droits du serviteur. De même, cela a été interprété comme les prières que les croyants se font mutuellement, la conciliation entre deux personnes en querelle, le fait d’agir pour le bien d’autrui ou pour lui éviter des dommages en son absence.

Selon l’exégèse de Hâzin, la mauvaise intercession consiste à colporter au détriment de quelqu’un ou susciter l’inimitié et la discorde parmi les gens, ou soit à proférer des paroles de malédiction à l’encontre des croyants. En conséquence, le verset susmentionné indique que la personne qui s’adonne à la mauvaise intercession subira le mal et les conséquences de sa mauvaise action en étant même dans ce monde, tout comme elle sera rétribuée pour son mal dans l’au-delà. En bref :

Ce verset nous enseigne que lorsqu’un croyant, au nom de la Face Sublime du Créateur, intercède en bien ou prie soit pour le bien d’un autre croyant ou soit pour lui éviter des dommages, ce sera à son propre profit tant ici-bas que dans l’autre ; tout comme s’il intercède en mal, ce sera à son propre détriment tant dans cette vie que dans la vie future.

Par conséquent, il nous est nécessaire d’éviter de proférer des malédictions à l’endroit des autres.

Selon le récit d’Abû Hurayra t, le Messager d’Allah r a dit :

 » Ô Seigneur ! S’il m’est arrivé d’offenser un croyant en disant une mauvaise parole, que cette mauvaise parole de ma part soit pour ce dernier une cause de pardon et de rapprochement à Toi. « 

[Mahmud Sâmi Ramazanoğlu, Musâhabe-3, p.90]

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[1] Le jour d’Arafat est un jour saint de l’Islam durant lequel le dernier verset du Coran a été révélé, ce qui explique que l’on dise que la religion y avait été parachevée. À l’aube de ce jour, les pèlerins musulmans se dirigent, à partir de Mina, vers une colline voisine, appelée mont Arafat, sur laquelle Muhammad prononça son fameux message la dernière année de sa vie.

[2] Sourate An-Nisâ’, verset 85.