Faire des invocatıons pour des Péchés qu’on n’a pas commis
Durak Pusmaz
À propos de l’importance de la prière, un des guides présents a déclaré lors d’un discours éducatif :
« Ô les gens ! Si vous voulez que votre invocation soit acceptée, priez Allah avec une bouche qui ne pèche pas et qui ne prononce pas de mauvaises paroles, Allah n’accepte pas l’invocation faite avec une bouche pécheresse. »
Un de ceux qui écoutaient le guide a dit :
« C’est bien, mais Cheikh, nous ne possédons pas une telle bouche. Où pourrions-nous trouver une bouche pure qui n’a pas prononcé de mauvaises paroles et qui n’est pas impliquée dans les péchés ? »
Le guide répondit alors :
« S’il en est ainsi, faites donc des invocations avec la bouche d’un autre, car puisque vous n’avez pas péché avec sa bouche, celle-ci est pure à votre égard. »
Celui qui écoutait demanda :
« Cheikh ! Comment pourrais-je invoquer avec la bouche d’un autre, est-ce qu’une telle chose est possible ? »
Alors le guide lui rétorqua :
« “El-insân abîdü’l-ihsan/l’homme est le serviteur et l’esclave du bien.” »
Les gens n’oublient pas la gentillesse qui leur est faite, ils la rendent de même, et s’ils ne peuvent rien faire, ils prient pour vous en votre absence.
L’invocation faite par un musulman en l’absence de son frère religieux est acceptée par Allah.
En effet, un hadith rapporte que notre Prophète (r) a dit :
« Il n’y a aucun serviteur musulman qui invoque pour son frère en son absence sans que l’ange ne dise : “et à toi la même chose”. » [1]
Le fait de dire “Amin” a pour signification “agréée l’invocation qui a été faite”.
Comme on peut le voir, toute personne qui fait du bien à une autre reçoit non seulement ses invocations, mais également celles des anges.
En fait, notre Prophète (r) a déclaré que l’invocation la plus rapidement acceptée est celle faite par contumace.
En effet, Abdallah, le fils d’Amr ibn As (t), le conquérant de l’Égypte, qui fut l’un des compagnons les plus dévoués et les plus ascétiques, a déclaré :
Notre Noble Prophète (r) a dit :
« L’invocation la plus rapidement acceptée est celle qu’un musulman fait pour un autre musulman en son absence. »[2]
C’est pour cela que les Compagnons (y) se recommandaient mutuellement l’invocation par contumace.
Safwan b. Abdullah, qui était marié à Darda, la fille d’Abû Darda (t), a décrit ainsi un événement qu’il a personnellement vécu :
« Je me rendis à Damas chez mon beau-père, Abû Darda. Mais une fois arrivé, celui-ci n’était pas chez lui. J’y ai trouvé ma belle-mère Umm Darda qui me demanda :
« Veux-tu accomplir le Hajj cette année ? »
Et je répondis : « Oui, je le veux. »
« Alors invoque Allah pour nous aussi, car le Prophète (r) a dit :
« L’invocation du musulman en faveur de son frère musulman en son absence est exaucée. Un ange lui est assigné près de sa tête avec pour tâche de dire : « Amin ! Et que la même chose te soit accordée », après chacune de ses invocations en faveur de son frère. »[3]
On apprend de ces hadiths que :
a – L’invocation faite par un musulman par contumace pour son frère en religion sera acceptée,
b- Cette invocation est la plus rapidement acceptée par d’Allah,
c- L’ange qui se trouve à côté de celui qui invoque en faveur de son frère, dit : « Amin, et pour toi de même ».
C’est pour cela que certains prédécesseurs, désireux de faire des invocations pour eux-mêmes, invoquaient en faveur de leurs autres frères musulmans. Parce qu’ils savaient que de telles invocations seraient acceptées et que l’ange en charge invoquerait pour qu’ils reçoivent la même chose.[4]
L’invocation faite par contumace, mentionnée dans le hadith, a pour objectif soit d’invoquer en faveur d’une personne qui n’est pas dans l’assemblée ou bien d’invoquer en secret pour que la personne concernée, si elle fait partie de l’assemblée, n’entende pas cette invocation.[5]
En raison de ces hadiths, les musulmans sont indirectement encouragés à faire mutuellement des invocations les uns pour les autres.
Le Saint Coran nous éclaire sur la façon dont nous devons formuler nos prières :
« Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux. »[6]
« O notre Seigneur ! Pardonne-moi, ainsi qu’à mes père et mère et aux croyants, le jour de la reddition des comptes. »[7]
S’adressant à notre Prophète, Allah Tout-Puissant dit :
« … implore le pardon pour ton péché, ainsi que pour les croyants et les croyantes. Allah connaît vos activités (sur terre) et votre lieu de repos (dans l’au-delà). » [8]
Invoquer avec une bouche qui n’a pas péché peut se faire de deux manières :
La première consiste à faire du bien aux autres et ainsi à bénéficier de leurs invocations.
La seconde consiste à se souvenir beaucoup d’Allah, à Le glorifier, à réciter le Coran et à purifier sa langue des péchés.
[1] Sahih Muslim, Dhikr, Hadith 2732.
[2] Abû Dâwûd, Salât, 362 (362).
[3] Muslim, Dhikr, 88 (VIII, 221); Sourate Muhammad (47), verset 19.
[4] Al-Manhal, VIII, 194.
[5] Al-Manhal, VIII, 194.
[6] Sourate Al-Ḥashr (59), verset 10.
[7] Sourate Ibrâhîm (14), verset 41.
[8] Sourate Muhammad (47, verset19.
Articles liés
Tags
Partager
