La meilleure communauté

Avr 21, 2024 par

Osman Nûri Topbaş

Un noble verset du Coran stipule :

نْتُمْ خَيْرَ اُمَّةٍ اُخْرِجَتْ لِلنَّاسِ تَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَتَنْهَوْنَ عَنِ

« Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable… » (Al-‘Imrân, 110).

Ainsi qu’un autre :

« Et qui profère plus belles paroles que celui qui appelle à Allah, fait bonne œuvre et dit : Je suis du nombre des Musulmans ? » (Fuṣṣilat, 33).

Le musulman authentique est celui qui représente l’islam avec sa personnalité et son caractère. L’Islam exige toujours d’un croyant une « personnalité ». Pouvoir représenter la religion n’est possible que par le truchement d’une bonne personnalité.

Le Messager d’Allah (r) a montré sa personnalité avant de transmettre la religion.

Un jour, alors qu’il montait sur la colline de Safa, il appela la tribu Quraysh qui, acceptant son invitation, l’y rejoignit.

Alors le Prophète (r) s’adressa à eux du haut d’un rocher :

« Eh Quraysh ! Que diriez-vous si je vous annonce qu’il se trouve dans la vallée des cavaliers ennemis qui veulent vous attaquer ? Me croiriez-vous ? »

Ils lui répondirent : « Oui ! Car nous ne t’avons jamais entendu (toi le digne de confiance et le loyal) mentir et que nous t’avons toujours considéré comme étant une personne droite … » (Voir Al-Bukharî, Tafsir, 65 Hadith 4770 ; Muslim, Imân, 89,208 ; Ahmad, I, 281-307).

Le Messager d’Allah (r) reçut cette confirmation de tous ceux qui étaient venus là-bas. Autrement dit, sa personnalité fut enregistrée par les gens là-bas. Après cette confirmation et cet enregistrement, il commença à transmettre les vérités divines.

Tant que l’Islam continuait à être diffusé par le biais de cette haute personnalité, une magnifique civilisation de vertus pouvait s’établir, à l’instar de la Période du Bonheur, l’ère des Califes bien-guidés (khulafâ ar-Râshidîn), l’ère de ’Umar ibn Abdulaziz, des Omeyyades, des trois cents premières années de l’Andalousie en Espagne et des trois premiers siècles de l’Empire ottoman.

Alors une civilisation humanitaire, éthique, scientifique, sociale et économique ainsi qu’une civilisation exceptionnelle d’architecture et de littérature purent émerger.

Qui étaient donc ces personnes issues de cette civilisation ? Voici quelques exemples :

L’Honorable ‘Umar (t) …

Avant d’être honoré par la foi, ‘Umar (t) était un exemple typique du peuple ignorant, dépourvu de pitié et ne reconnaissant ni les droits ni les lois.

Honoré ensuite par la foi (îmân), il devint une personne à l’âme douce, altruiste, sage, de même qu’un monument de justice.

Le ‘Umar sévère et brutal d’avant l’Islam avait fondu et, à sa place, un « Honorable ‘Umar » avait émergé, les larmes aux yeux, plein de compassion et de miséricorde, s’abstenant de blesser même une fourmi, pensant toujours au bonheur de l’Oumma et présentant un sens élevé des responsabilités.

Il se soumettait à une permanente auto-critique en disant : « Je crains qu’Allah me rende responsable de la perte d’un agneau au bord de l’Euphrate ».[1]

Il errait la nuit dans les quartiers avec un sac de nourriture sur le dos pour repérer les faibles et les nécessiteux. Il devint une personnalité pour les orphelins, les enfants abandonnés et les personnes sans abri. Son cœur ne trouvait pas la paix avant d’avoir réconforté les cœurs brisés, essuyé leurs larmes et les avoir fait sourire.

‘Umar ibn Abdulaziz (g)…

Sa femme, Fâtima, raconte l’état d’esprit de ‘Umar ibn Abdulaziz, qui était le petit-fils du Calife ‘Umar et qui est considéré comme le cinquième calife de droit dans l’histoire de l’Islam :

« Un jour, je me rendis auprès de ‘Umar ibn Abdulaziz. Il était assis dans sa salle de prière, la main sur le front, pleurant sans arrêt, les larmes mouillant ses joues. Je lui demandai pourquoi il était comme ça. Il me répondit :

“ Fâtima ! Le fardeau le plus lourd de cette Oumma repose sur mes épaules. Les affamés, les pauvres, les malades qui ne trouvent pas de médicaments, ceux qui n’ont pas de vêtements à porter, les orphelins, les veuves laissées seules, les opprimés qui ne peuvent revendiquer leurs droits, les captifs musulmans en exil dans les pays de mécréance, les personnes âgées nécessiteuses qui ont perdu le travail qui les aidait à subvenir à leurs besoins, les chefs de famille nombreuses qui sont pauvres. Quand je pense à mes frères et sœurs croyants dans des pays proches et lointains, je suis accablé par mon fardeau. Que répondrai-je à mon Seigneur s’Il m’interroge le Jour du Jugement de demain sur ce sujet ou si le Messager d’Allah (r) me fait des reproches à leur sujet ?!” » (Ibn Kâthir, 9/201).

Ainsi, une civilisation exceptionnelle de vertus fut bâtie par des cœurs altruistes qui se préoccupaient des problèmes de l’Oumma et abandonnaient leur propre tranquillité au profit de sa félicité et de son bonheur. Dans cette civilisation, les riches ne trouvaient pas de pauvres à qui donner la zakat. Parce qu’ils étaient la meilleure communauté, celle qui « ne peut pas s’endormir repue alors que son voisin a faim ».

Cette meilleure communauté afficha un caractère islamique par l’entremise de la bienveillance, la fraternité religieuse et l’altruisme :

Comme est plaisant ce que Mawlânâ Rûmî relate :

« Shams m’a appris cette chose :

« Si un seul croyant dans le monde a froid, vous n’avez pas le droit de vous réchauffer ! »

Je sais qu’il se trouve des croyants sur terre qui ont froid, alors je n’arrive plus à me réchauffer ! »

Abû ‘l-Hasan Kharaqānî déclare également ce qui suit :

« L’épine qui a percé le doigt d’un de mes frères religieux dans le champ du Turkestan à Damas a percé mon doigt ; une pierre frappant le pied de quelqu’un me fait mal au pied. S’il y a de la tristesse dans un cœur, ce cœur est mon cœur. »

Ces personnes représentaient la « meilleure des communautés »…

Parce que chaque civilisation donne le jour à son propre type humain, celui-ci est en harmonie avec les attributs et les caractéristiques de la civilisation à laquelle il appartient.

La civilisation islamique a pu atteindre une fois les sommets dans l’histoire de l’humanité. La raison en est que la saine nature humaine est dotée de la connaissance, de la raison et de la sagesse divine. Embrassant et synchronisant l’aptitude naturelle et la prospérité spirituelle de notre nation ; tout cela a produit un excellent sommet de civilisation. Le nom historique de ce sommet est, sans aucun doute, « Ottoman ».

En effet, nos ancêtres, les Ottomans à la haute personnalité, jumelèrent leur action sur le plan matériel avec le plan spirituel en conquérant des villes pour conquérir les cœurs.

Les conseils donnés par Osman Ghazi, le fondateur de l’Empire ottoman, à son fils Orhan Ghazi et à tous les futurs hommes d’État à travers lui en sont l’expression. Ce grand vétéran dit :

« Mon fils ! Sache que notre profession est la voie d’Allah et que notre but est de répandre Sa religion. Notre cause n’est pas un combat rude et une cause de guerre, mais c’est « Ila-ı kalimatulâh », c’est-à-dire l’acte de glorifier la Parole et la Religion d’Allah ! »

Orhan Ghazi préféra réaliser la véritable conquête, celle des cœurs en disant : « L’humanisme est meilleur que la guerre ! » Il perpétua les conquêtes apparentes avec les conquêtes du cœur. Dans les lieux conquis, il installa tout d’abord les gens de cœur et les pieux croyants dont les bonnes manières et leurs proclamations guidèrent les habitants de la région.

Orhan Ghazi fit aussi le testament suivant à son fils Murad :

« Il ne suffit pas que les Ottomans soient souverains sur deux continents ! Car, la grande cause d’Ila-ı kalimatulâh est trop importante pour tenir en deux strophes ! »

Sur ces entrefaites, le Sultan Murad I se rendit en Europe et avança jusqu’au Kosovo.

Pourquoi le Sultan Murad I a-t-il dérangé son confort alors que Bursa avait tant de beautés et de confort, et qu’il est allé jusqu’au Kosovo ? Avec quel dessein a-t-il fait ce sacrifice ?

C’est pour constituer la bonne communauté de notre Prophète (r), demeurer parmi ces croyants heureux d’appartenir à la communauté qui invite au bien

afin de suivre les pas des Ansâr et Muhâjirun, qu’Allah nous a présentés comme étant une « génération exemplaire »…

En effet, les Compagnons quittèrent les champs de dattiers de Médine pour se rendre jusqu’à Samarkand, et même jusqu’en Chine.

Car Allah le Tout Puissant a ordonné :

« … Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction… » (Al- Baqara, 195).

En d’autres termes, il avertissait ceux qui étaient trompés par la parure, l’ostentation, le confort et le ridicule du monde et qui s’éloignaient de leurs efforts pour obtenir le consentement d’Allah.

C’est pour cette raison que les Compagnons sont allés jusqu’en Chine, que ‘Umar ibn Abdulaziz, durant son règne, s’est rendu en Espagne et que ‘Oqba ibn Nâfi est allé jusqu’à Kairouan.

L’excitation de la foi dans son cœur est résumée par cette expression :

« Mon Dieu ! S’il n’y avait pas eu cet océan, j’aurais continué à avancer dans les villes devant moi en faisant le jihad sur ton chemin ! »

Tous ces efforts furent toujours accomplis avec le souci de « ne pas se mettre en danger ».

En vertu de cet état d’esprit, ceux qui ont délaissé le confort du monde et ont fait des efforts dans le chemin d’Allah en suivant la voie ouverte par le Sultan Murad se sont installés dans les terres conquises.

Une « Communauté du Bien » émergea en Bosnie. Tous les Bosniaques devinrent des musulmans sincères et sans réserve. Une « Nation du Bien » se forma à Shkodër (en Albanie).

En résumé, tout le problème de nos ancêtres était de répandre la Parole d’Allah (Ila-ı kalimatulâh). Il s’agissait d’introduire l’humanité au bonheur et à la paix de l’islam. Ils appelaient à la vérité et au bien. Ils luttaient pour le salut éternel de l’humanité.

Le Sultan Mehmet Fâtih partit en expédition dans l’Empire grec de Trabzon. Pour atteindre la ville par-derrière, il fallait traverser un terrain montagneux et boisé. Parfois, des hommes en avant ouvraient la voie à la hache. À un endroit où la route n’était pas adaptée, le cheval de Fâtih glissa. Alors que ce dernier luttait pour se cramponner à un rocher, ses mains se mirent à saigner.

Sara Hatun, la mère d’Uzun Hasan, assistait à cette scène et, considérant que c’était l’occasion idéale, elle lui dit :

« Mon fils ! Tu es fils de sultan ! Tu es un souverain suprême ! Est-ce un plaisir pour toi de traverser toutes ces épreuves pour un petite forteresse comme Trabzon ? »

Uzun Hasan, parce qu’il avait établi un lien de parenté avec l’Empire grec de Trabzon, avait envoyé sa mère à Fâtih comme quémandeur pour décourager cette expédition.

Bien que ses mains fussent pleines de plaies et d’écorchures, Fâtih se redressa et dit :

« Ô Vieille mère ! Ne pense pas que nous subissons tous ces ennuis pour gagner quelque terrain aride. Sache que tous nos efforts sont menés pour servir la religion d’Allah. Et c’est pour rejoindre la guidance afin que demain, en présence d’Allah, nos visages ne soient pas noircis. Si nous préférons le confort de la peau, alors que nous avons les moyens de transmettre l’Islam et les condoléances, serons-nous dignes d’être appelés “Ghazi” ? Si nous n’apportons pas l’Islam aux gens mécréants, si nous n’empêchons pas leur rage, avec quel visage nous présenterons-nous devant le Divin ?! »

Cette « Nation du Bien » est devenue un exemple concret du musulman qui est orné et façonné afin que sa socialisation rende son cœur capable d’englober le monde entier. Parce qu’en fait, un musulman doit se considérer responsable de la trajectoire empruntée par le monde. Voilà ces personnalités exemplaires ont été élevées et éduquées par la « Nation du Bien ». Ces personnalités ont exposé le caractère de l’Islam dans tous les aspects de la vie.

Par exemple, lorsque nous considérons la Mosquée Suleymâniye, nous voyons la silhouette d’une personne en prière avec les mains ouvertes vers le ciel. C’est la structure du cœur qui se reflète dans la pierre…

C’est un chef-d’œuvre de notre propre civilisation qui combine la matière avec le sens.

Cette « Communauté du Bien » ne bâtissait pas une maison qui eût ombragé la maison d’un autre ou qui eût bloqué le soleil. Personne ne bloquait la vue de qui que ce soit. De nos jours, les grands immeubles et les gratte-ciels ressemblent aux pierres tombales des villes sans âme.  Tout comme dans un chef-d’œuvre, chaque ligne, chaque trait et chaque élément expose sa perfection, il en va de même en ce qui concerne chaque

élément d’une civilisation. Puisque le noyau de notre civilisation est l’humain, la dureté de ses perfections est révélée par ce « type humain ». La « Communauté du Meilleur » a affiché à l’humanité une caractéristique islamique :

 Lorsqu’il y avait un malade dans une maison, un pot de fleurs rouges était placé devant la baie vitrée. Les colporteurs passaient en silence et les enfants du quartier allaient jouer dans d’autres quartiers pour ne pas déranger.

Quel type de système éducatif leur avait enseigné cette perfection du cœur ?

De nos jours, quel pédagogue, quel psychologue, quel ethnologue pourraient prodiguer un tel enseignement ?

 Par rapport au divertissement d’un groupe tirant des feux d’artifice et arborant des cierges magiques lors des mariages et des célébrations aujourd’hui, les droits de toute une société sont violés, qu’il se trouve un bébé, une femme enceinte, malade, en deuil ou un bébé dérangé par ce bruit, alors que nos ancêtres, cette « Nation du Bien », étaient des âmes sensibles qui avaient peur de blesser ne serait-ce qu’une fourmi.

 Nos Hüdâyî aux cœurs distingués qui ne supportaient pas de cueillir, ne serait-ce qu’une fleur, pour ne pas déranger son dhikr. Nos Yûnus (Emre) aux sentiments profonds qui scrutaient même une fourmi avec un regard sublime en disant : « Nous aimons les créatures, à cause du Créateur ».

 Nous avions des Sinan, des Karahisârî et des Fuzûlî. Nous avions des personnalités monumentales qui reflétaient au monde la beauté, l’esthétique, la grâce et la splendeur du cœur du monde musulman.

 Cette nation était la génération de Mawlânâ (Rûmî), Yûnus (Emre), Geylânî, Naqshiband, Hüdâyî, Fâtih, Akshemseddin et Yavuz. C’était une civilisation de vertus. De nos jours, nous devons assurer la pérennité de cette civilisation. Nous devons, aujourd’hui, être la continuité de cette civilisation.

Comme le dit Arif Nihat Asya dans son « Naat[2] » :

Que les cœurs débordent de foi !

Qu’Itrî compose son Tekbir

Que les Awliya lisent le Coran !

Et que les yeux se multiplient à la lecture du Coran.

Eh ! Kayişzade Ottomans

Laissez Galip écrire son naat,

Et le Mawlud de Süleyman,

Pour les colonnes, les arcs et les dômes,

Que reviennent les Sinan…

Tant que cette bonne nation survivait dans l’histoire, la paix et le bonheur pouvaient toujours régner dans la société.

Aujourd’hui, la mentalité du système libéral qui consiste à « laisser faire, laisser passer », privilégie l’égoïsme, ainsi qu’une compréhension d’un monde sans la notion d’un “au-delà” se développe dans les cœurs et dans les esprits.

Nous vivons à une époque où les moyens matériels sont à leur apogée. Mais les âmes sont malades, les cœurs ont faim ! À cause de la faim spirituelle, l’humanité est aujourd’hui en crise !

Cependant, lorsque nous considérons l’Âge de Félicité, nous ne rencontrons pas de crise spirituelle en dépit de l’imperfection du monde.

Parce qu’ils avaient compris le sens de la paix réelle et de l’authentique bonheur, ils avaient réalisé que la vraie vie est la vie de l’au-delà.

Aujourd’hui, il est impératif que nous nous efforcions d’être une « Communauté du Bien » à l’image de la nation de « l’Âge du Bonheur » …

Parce que le Messager d’Allah (r) a dit :

« Les membres de ma communauté sont à l’image de l’eau de pluie. On ne sait pas qui des premiers ou des derniers sont les meilleurs. » (At-Tirmidhî, Adâb, 81).

Qu’Allah nous accorde d’être une bonne goutte de cette pluie bénéfique !

Allah Tout-Puissant déclare dans le verset suivant :

« O les croyants ! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion… Allah va faire venir un peuple qu’Il aime et qui L’aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants, qui lutte dans le sentier d’Allah, ne craignant le blâme d’aucun blâmeur. … » (Al-Mâ’ida, 54).

En tant qu’Oumma, nous devons être dignes, afficher une personnalité islamique et avoir une attitude ferme face aux non-musulmans et aux ennemis de la religion.

Allah Tout-Puissant veut de notre part une telle personnalité même dans l’adoration. Dans la sourate Al-Fâtiḥa, que nous nous récitons à chaque râk’at de la prière, nous disons :

اهدِنَــــا الصِّرَاطَ المُستَقِيمَ صِرَاطَ الَّذِينَ أَنعَمتَ عَلَيهِمْ غَيرِ المَغضُوبِ عَلَيهِمْ وَلاَ الضَّالِّينَ

« Guide nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que tu as comblé de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru ta colère ni des égarés. » (Al-Fâtiḥa, 6-7).

Ces versets, qui mettent l’accent sur la personnalité et le caractère qu’un musulman doit avoir, affirment la nécessité pour le Musulman de vivre, à tous égards, dans le climat de son propre cœur.

C’est pour cela que, par exemple, le Messager d’Allah (r) a même ajouté un jour pendant le jeûne du 10 Muharram afin que nous ne ressemblions pas aux descendants d’Israël. Il a ainsi préservé la grandeur et la dignité de l’Islam et s’est abstenu de porter atteinte à l’honneur et à la réputation de la religion…

Aujourd’hui, malheureusement, tout le monde sait que l’invasion mondiale de la culture et de la mentalité capitaliste, matérialiste et libérale ont provoqué de grands dégâts sur nos valeurs spirituelles, et par conséquent sur notre personnalité…

 Les suggestions de la télévision qui suscitent des désirs, les mauvais sites Internet, le conditionnement négatif des publicités et des modes trompeuses, tout cela transforme nos générations en robots manipulés par la culture mondiale. Elle saisit notre peuple, le vide de son monde intérieur, impose insidieusement ses propres valeurs et en fait des personnes venues d’autres mondes.

Notre peuple est en train de devenir une société égoïste et intéressée. La foi s’affaiblit, la morale et les vertus sont gaspillées. En faisant ses adieux à la miséricorde, à la compassion et à l’humanité, un type humain sans émotion et inutile est créé, tout comme un robot. Les chemins vers la paix spirituelle et le bonheur dans la société sont littéralement remplis de verre brisé. Le poison est répandu sur notre paix spirituelle.

Malheureusement, la société d’aujourd’hui est comme un hôpital de campagne spirituel. Afin d’éliminer la corruption au sein même de cette épidémie, de résister à cette tendance dangereuse et de toujours maintenir la personnalité islamique et d’afficher une position musulmane, aujourd’hui, il est nécessaire pour nous de nous accrocher davantage à nos valeurs spirituelles en développant notre monde spirituel.

Qu’Allah Tout-Puissant nous accorde, à tous, d’être une « Bonne Oumma » qui ordonne le bien et interdit le mal.

Amin !


[1] Ibn Abî Shayba, Al-Musannaf, VIII, 153.

[2] Le Naat est une poésie écrite en vue d’accomplir des louanges sur le Prophète Muhammad (r) ou pour lui demander son intercession.

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