La porte d’Allah est ouverte selon les enseignements du coran et de la sunna
Au nom de Dieu le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Muhammed Roussel
Le sujet traité dans ce numéro 41 d’Islam Magazine revêt la plus grande importance en ce qui concerne la vie de l’être humain et ses rapports avec Son Créateur Allah, qui est aussi le Juge du Jour du Jugement dernier.
Il convient quand même de se rappeler qu’Allah (I), au-delà d’être ce Juge qu’on redoute tant, est Clément et Miséricordieux, et qu’outre cet attribut, il est le Pardonneur et l’Accueillant au repentir.
C’est la raison pour laquelle il nous a semblé utile de rappeler les injonctions coraniques et les recommandations prophétiques sur le présent sujet.
Cet article se compose de trois parties complémentaires les unes par rapport aux autres.
La première porte concerne le rappel de quelques versets coraniques suffisamment éloquents pour évoquer la grandeur d’Allah, Sa Miséricorde et Son pardon.
La deuxième partie concerne le rappel des recommandations prophétiques de notre Bien-aimé Prophète Muhammad (r) qui rappelle le bienfait de l’appel à la voie d’Allah, et sa récompense.
La troisième partie vient en complément de la précédente puisqu’elle est agrémentée d’exemples de la Miséricorde divine pour trois convertis aux différents parcours manifestant la grandeur d’Allah.
COMMENÇONS TOUT D’ABORD PAR LE CORAN
- La porte de la Miséricorde d’Allah est ouverte :
« Dis : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux ». » (Az-Zumar, 39 :53).
- Celui qui entend et répond à l’appel trouve la miséricorde d’Allah :
« Seigneur ! Nous avons entendu l’appel de celui qui a appelé ainsi à la foi : « Croyez en votre Seigneur » et dès lors, nous avons cru. Seigneur, pardonne-nous nos péchés, efface de nous nos méfaits, et place nous, à notre mort, avec les gens de bien.
Seigneur ! Donne-nous ce que Tu nous as promis par Tes messagers. Et ne nous couvre pas d’ignominie au Jour de la Résurrection. Car Toi, Tu ne manques pas à Ta promesse ».
Leur Seigneur les a alors exaucés (disant): « En vérité, Je ne laisse pas perdre le bien que quiconque parmi vous a fait, homme ou femme, car vous êtes les uns des autres. Ceux donc qui ont émigré, qui ont été expulsés de leurs demeures, qui ont été persécutés dans Mon chemin, qui ont combattu, qui ont été tués, Je tiendrai certes pour expier leurs mauvaises actions, et les ferai entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, comme récompense de la part d’Allah. » Quant à Allah, c’est auprès de Lui qu’est la plus belle récompense. » (Al-‘Imrân, 3 :193-195).
- Un dernier rappel dans le genre : Les pieux et leur récompense :
« Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin (paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui, car Allah aime les bienfaisants –et pour ceux qui, s’ils ont commis quelque turpitude ou causé quelque préjudice à leurs propres âmes (en désobéissant à Allah), se souviennent d’Allah et demandent pardon pour leurs péchés – et qui est-ce qui pardonne les péchés sinon Allah ? – et qui ne persistent pas sciemment dans le mal qu’ils ont fait.
Ceux-là ont pour récompense le pardon de leur Seigneur, ainsi que les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Comme est beau le salaire de ceux qui font le bien ! » (Al-‘Imrân, 3 :133-136).
Après avoir “survolé” les injonctions coraniques, voyons maintenant ce que le plus grand enseignant et pratiquant du Saint Coran : Le Bien-aimé Prophète de l’Islam, Muhammad (r).
C’est ce propose la deuxième partie de l’exposé : La Sunna et les Hadiths.
LA SUNNA & LES HADITHS
- Guider un homme est meilleur que la dunya et ce qu’elle contient
D’après Sahl Ibn Sa’d (t), le Prophète (r) a dit : « Demain, je vais certes attribuer la bannière à un homme grâce à qui Allah va accorder la victoire. »
Les gens passèrent la nuit à se demander à qui il allait la donner. Au matin, ils se rendirent auprès du Prophète (r), chacun espérant qu’il allait lui attribuer la bannière.
Alors il dit : « Où est Ali ibn Abi Talib ? »
Ils répondirent : « Il a mal aux yeux, ô Messager d’Allah ! »
Le Prophète (r) dit : « Envoyez quelqu’un pour qu’il aille me le chercher. »
Une fois sur place, le Prophète (r) cracha dans ses yeux et fit des invocations en sa faveur. Il connut ainsi la guérison, et sa condition fut comme s’il n’avait souffert d’aucun mal. Alors le Prophète (r) lui attribua la bannière.
Ali (t) dit : « Ô Messager d’Allah ! Je les combats jusqu’à ce qu’ils soient comme nous ? »
Le Prophète (r) répondit : « Avance doucement jusqu’à atteindre leur territoire, puis appelle-les à l’Islam et informe-les de ce qui leur est obligatoire concernant le droit d’Allah. Car, je jure par Allah, qu’Allah guidant à travers toi un seul homme est meilleur pour toi que de posséder des chamelles rousses. » (Al-Bukhârî n°3701 ; Muslim n°2406. (Türkçe : Buharî, Fezâilü’s–sahâbe 9 ; Müslim, Fezâliü’s–sahâbe 34).
- Ceux qui veulent accourir en direction d’Allah:
Aïcha (c) rapporte : Le Prophète(r) a dit : Si un serviteur aime à rencontrer Allah, Allah aime à le rencontrer, s’il déteste à le rencontrer, Allah déteste également à le rencontrer. Ô Messager d’Allah, est-ce que c’est à cause du dégoût de la mort, puisque nous détestons tous la mort ? »
Le Prophète ﷺ dit : « Ce n’est pas cela, mais plutôt quand le croyant reçoit des nouvelles de la miséricorde d’Allah, de Son approbation et de Son Paradis, il aime à rencontrer Allah et Allah aime à le rencontrer ; mais quand un mécréant reçoit des nouvelles de la punition d’Allah et de Son mécontentement, il déteste rencontrer Allah et Allah déteste le rencontrer. » (Muslim, 48,2684; Al-Bukhârî, Riqâq 41; Muslim, Dhikr 14, (2683); At-Tirmidhî, Janaza 67, (1066); An-Nasa’î, Janaza 10, (4, 10).
- Allah est très satisfait du repentir de Son Serviteur
Certes, Allah est plus heureux du repentir de Son serviteur, lorsque celui-ci se repent à Lui, que l’un d’entre vous dont la monture s’échappe, emportant avec elle sa nourriture et sa boisson alors qu’il se trouve sur une terre désertique. Désespéré, il finit par s’allonger à l’ombre d’un arbre en ayant perdu l’espoir de la retrouver. Tandis qu’il se tient ainsi, voilà sa monture qui se présente devant lui. Il la saisit alors par son mors, puis s’exclame, fou de joie : “Ô Allah ! Tu es mon serviteur et je suis Ton seigneur !” Il voulait dire : “Ô Allah ! Tu es mon Seigneur et je suis Ton serviteur ! ”, mais il s’est trompé à cause de l’intensité de sa joie. » (Muslim, 50, 2744. (Türkçe : Buhârî, Da’avat 4 ; Müslim, 3, (2744) ; Tirmizî, Kıyamet 50, (2499, 2500).
Abû Hurayra (t) relate que le Messager d’Allah (r) a dit : « Allah a dit : « Celui qui s’en prend à l’un de Mes alliés, Je lui déclare la guerre ! Mon serviteur ne s’approche pas de Moi par une chose que j’aime plus que lorsqu’il accomplit ce que lui ai imposé ; et Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi au moyen des œuvres surérogatoires, jusqu’à ce que Je l’aime. Et lorsque Je l’aime, Je suis l’ouïe par laquelle il entend, la vue par laquelle il voit, la main par laquelle il prend et le pied par lequel il marche. S’il Me demande quelque chose, Je le lui donne et s’il cherche refuge auprès de Moi, Je lui accorde refuge. Rien de ce que Je souhaite faire ne Me fait autant hésiter que de prendre l’âme du croyant. Car celui-ci répugne à mourir, et Moi, Je répugne à lui faire du mal ! » (Al-Bukhârî 6137. (Buharî, “Rikâk”, 38).
EXEMPLES DANS L’HISTOIRE : LES ENNEMIS DE L’ISLAM CONVERTIS
Les exemples historiques sont si nombreux qu’un seul numéro d’Islam Magazine ne suffirait pas à les détailler. Par conséquent, nous avons choisi de faire une liste non-exhaustive de ceux qui furent ennemis de l’Islam et combattirent le Messager d’Allah (r) avant d’embrasser l’Islam. On peut donc citer parmi eux :
- Amr ibn al-As (t) qui fut parmi les plus virulents ennemis de l’Islam avant d’embrasser l’Islam et de devenir le libérateur de l’Egypte.
- Khâlid ibn al-Walid (t) qui fut le plus violent des combattants contre l’armée musulmane avant d’embrasser l’Islam au cours d’une cérémonie durant laquelle, lorsqu’il déposa son arme devant le Messager d’Allah r, celui-ci lui dit : « Garde ton épée Khalid et qu’elle soit aussi dure contre nos ennemis qu’elle le fut contre nous. » Il devint le commandant des croyants et fut surnommé « Sayf Allah »,c’est-à-dire « l’épée d’Allah ».
- ‘Umar ibn al-Khâttab qui, alors qu’il partait avec l’intention de tuer le Messager d’Allah, entendant la lecture d’un passage du Coran, renonça à son intention et embrassa l’Islam avant de devenir le deuxième Calife de l’Islam.
- Hind bint Ukbâ qui, par vengeance, voulut qu’on lui apporte le foie (ou le cœur) d’Hamza (t) et qui, lors de la bataille de Badr, fut responsable de la mort de son père, de son frère et de son oncle.
- Abû Sufyan, le mari de Hind qui, après avoir été un farouche ennemi de l’Islam, est devenu musulman lors de la conquête de La Mecque…
HISTOIRES RÉELLES :
Dans cette partie de l’exposé, je vais tâcher de vous narrer quelques évènements dont j’ai eu connaissance ou que j’ai moi-même vécus. Ces histoires réelles montrent la grandeur de la Miséricorde divine qui guide ceux qui vivent de tels faits à reconnaître l’incontestable vérité : « Il n’est de divinité qu’Allah, l’Unique et sans associé et Muhammad est Son Serviteur et Son Messager. »
Le premier évènement s’est produit il y a plus de vingt-cinq ans en région parisienne :
OTHMAN LE JEUNE PORTUGAIS CONVERTI À L’ISLAM
Alors que j’avais coutume de fréquenter le Merkez des Jemaates de Tabligh à Saint Denis, il me fut raconté l’histoire d’un jeune chrétien portugais âgé de 17 ans qui, touché par le prêche et l’invitation à l’Islam prodigués par un groupe qui était en « sortie », embrassa l’Islam et choisit de s’appeler Othman. Le jeune Othman décida tout de suite de sortir avec des groupes pour se perfectionner et participer à l’appel à l’Islam. C’est ainsi qu’il sortit deux week-ends de suite.
La troisième semaine, un jeudi, en prenant son vélo, il fut victime d’un accident et décéda.
Du fait qu’il avait embrassé l’Islam, les musulmans demandèrent à ce qu’il soit enterré dans le quartier musulman du cimetière et sa famille accepta. Son enterrement eut lieu selon le rite musulman à Creil, ville où il résidait. Sa famille assista à son enterrement. Son frère, impressionné par la tenue de la cérémonie et de la présence de nombreux musulmans, décida lui aussi d’embrasser l’Islam.
MUHAMMED ISSA L’ARGENTIN ET SA FAMILLE
Ayant eu l’opportunité de résider quelques mois (trop courtement) dans les lieux saints, Abdelwadoud, un enseignant français de Toulouse qui avait embrassé l’Islam et qui vivait à La Mecque, me fit connaître un Argentin converti à l’Islam qui vivait aussi là et qui étudiait à la Faculté islamique de La Mecque. Son histoire est si belle que je ne peux m’empêcher de vous la raconter.
Influencé par le prêche des Jemaates de Tabligh en Argentine, ce jeune chrétien d’origine fit le pas et embrassa l’Islam. Jusqu’ici, cela n’a rien de spécial, mais la suite est tout simplement remarquable.
Ce jeune converti vivait avec une jeune Argentine, mais après sa conversion, il lui dit qu’il ne pouvait pas continuer leur relation parce qu’il avait embrassé l’Islam et que les relations en dehors du mariage étaient prohibées. Qu’à cela ne tienne, la jeune fille décida d’embrasser l’Islam et tous deux se marièrent. De leur union naquit une petite fille et tous trois, comme un seul homme, prirent la route de La Mecque et notre frère devint étudiant à Umm al-Qura, son épouse à Dar al-Hadith et leur fille étudia aussi à La Mecque. À présent, notre jeune frère est devenu un grand frère prédicateur dans son pays et en Amérique Latine.
REPORTAGE : LE CHANTEUR FRANÇAIS CONVERTI À L’ISLAM
La Rédaction d’Islam Magazine
Julien Drolon a une histoire particulièrement riche et nous avons voulu partager avec nos chers lecteurs l’histoire résumée de sa conversion à l’Islam, lui qui s’est maintenant investi dans le domaine de l’Appel et la Communication de l’Islam (Dawah & Tabligh) avec son organisme de Media international Halis Media (https://www.youtube.com/@HalisMedia et https://www.youtube.com/@HalisMediaFrancophone)
Cher frère, As Salam alaykoum wa Rahmatoullahi wa Barakatouhou, présentez-vous succinctement :
Wa alaykoum as Salam wa Rahmatoullahi wa Barakatouhou. Je suis né en 1982 à Nantes et je me suis converti à l’Islam en 2012 à Manille aux Philippines. En Islam, j’ai choisi de m’appeler Abdul Jamil.
Racontez-nous votre cheminement vers l’Islam :
Avant ma conversion, j’ai eu la chance de voyager dans plus de cinquante pays, ce qui m’a ouvert l’esprit à d’autres cultures et religions. Après avoir fait ma première communion en tant que chrétien à l’âge de sept ans, je me suis intéressé au bouddhisme et à la méditation.
Après des études de commerce international, j’ai travaillé sur Barcelone puis je suis devenu reporter international, ce qui m’a donné l’occasion de voyager en Afrique et d’interviewer le Président de la Sierra Leone de l’époque, Ahmad Tejan Kabbah. Avant cela, j’ai travaillé pendant deux mois en Tanzanie du temps du Président Kikwete. J’ai eu aussi la chance de visiter l’Afrique du Nord au Sud en passant par la Tunisie, mais aussi l’Afrique du Sud lors de la tournée internationale de notre documentaire Liberté (https://vimeo.com/ondemand/lefilmliberte) où nous avons interviewé avec mon entreprise de production Halis Media cinquante convertis, de vingt-cinq pays différents, en quinze langues.
Avant ma conversion, j’ai marché mille kilomètres depuis la frontière de l’Espagne et de la France, depuis Irun jusqu’à Santiago de Compostelle, au Nord-Ouest de l’Espagne. Ce voyage m’avait pris trente jours.
Beaucoup de raisons ont entraîné ma conversion et ce voyage vers Dieu en fait partie. Le récit de ma conversion a été visionné plus de quinze millions de fois sur Internet et a été traduite en douze langues. Elle est disponible aussi sur notre chaîne You Tube Halis Media en anglais et en arabe. Nous venons de lancer une chaîne You Tube et un compte Instagram pour les musulmans francophones du monde entier : Halis Media Francophone. Insha Allah, nous mettrons bientôt beaucoup de contenu sur l’Afrique.
Nous sommes aussi les fondateurs de la Conférence Mondiale des Nouveaux Musulmans que nous avons organisée avec succès en Angleterre et en Malaisie. Nous aimerions aussi beaucoup organiser La Conférence Africaine des Nouveaux Musulmans. Un jour peut-être.
Aux Philippines, avant ma conversion à l’Islam, je jouais de la musique dans un groupe de reggae. J’étais chanteur compositeur. Nous avions sorti un Album : “Phil So Good”, et nous avions déjà joué dans plusieurs pays comme la Chine, Hong Kong et l’Australie.
Dans une de mes chansons, je me suis adressé à Dieu en lui demandant : « Ô Dieu, s’il te plaît, montre-moi la lumière pour être libre, libre d’aimer ».
Deux ans plus tard, je me suis converti à l’Islam après le Ramadan.
Quelle est votre analyse de l’Islam depuis votre conversion ?
Cela fait plus de dix ans maintenant que je suis musulman et je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de branches spirituelles différentes dans l’Islam.
La spiritualité et le soufisme (tasawwuf) m’ont toujours attiré, ainsi que le travail sur mon ego. Celui qui apprend à se connaître apprend aussi à connaître son Créateur. Cet apprentissage se fait à travers les enseignements d’un Shaykh. Je vis maintenant entre la Turquie et la Malaisie puisque ma femme Zara Shafie est malaisienne et que notre entreprise Halis Media a été créée ensemble en Malaisie. Zara parle français aussi. Elle a aussi visité l’Afrique pendant la Coupe du Monde de football en Afrique du Sud en 2010.
Que voudriez-vous nous dire en guise de conclusion ?
Je remercie l’équipe d’Islam Magazine et mon ami Muhammad Roussel pour m’avoir donné la possibilité de partager l’histoire de ma conversion.
Je souhaite à tous les lecteurs du magazine une très bonne continuation en attendant la sortie de notre prochain documentaire : « LE DERNIER ESPOIR » qui n’est autre que le Prophète Muhammad (r).