Le Soufisme est l’art d’accéder à la Bonne Moralité

Jan 10, 2022 par

Osman Nuri Topbaş

Allah dit :

مَنْ يُطِعِ الرَّسُولَ فَقَدْ اَطَاعَ اللّٰهَ

« Quiconque obéit au Messager obéit certainement à Allah. » (An-Nisâ, 80).

Puisque les deux obédiences s’unissent, il faut toujours avoir présent à l’esprit ces questions :

« Si le Messager d’Allah était avec moi, me sourirait-il ? »

« À l’aube, devrais-je dormir ou me lever ? »

« Comment serais-je si le Messager d’Allah se trouvait dans la pièce voisine ? »

« Concernant mes actes d’adoration… Si je priais avec le Messager d’Allah, comment serait cette prière ? »

« Comment jeûnerais-je ? »

« Comment pourrais-je accomplir les dons ainsi que les services caritatifs ? »

En l’occurrence, tous ses états sont synonymes de :

مَنْ يُطِعِ الرَّسُولَ فَقَدْ اَطَاعَ اللّٰهَ

« Quiconque obéit au Messager obéit certainement à Allah. » (An-Nisâ, 80).

Le hadith suivant était beaucoup apprécié des Compagnons :

اَلْمَرْءُ مَعَ مَنْ اَحَبَّ

« La personne sera avec celle qu’elle aime » (Muslim, Birr, 163).

Les Compagnons, ces hommes ayant vécu à l’Époque de l’ignorance, ont évolué spirituellement. Ils ont vu en lui un monument humain et l’ont admiré. C’est pour cela qu’ils ont façonné leur vie sur celle du Messager d’Allah (pbsl) en vue de gagner une parfaite union avec lui. Peu importe l’appellation qu’on lui donne : soufisme, piété ou ascétisme, c’est ce à quoi se réfère l’authentique soufisme.

En bref, comment était donc le Messager d’Allah (pbsl) ?

Il transmettait la Charia, la vivait et la faisait vivre. Le soufisme aussi est synonyme de vivre la Charia et de déployer les efforts nécessaires afin de faire vivre cette Charia dans les cœurs en commençant par le nôtre puis celui des membres de la famille.

Cela signifie que le soufisme est un effort pour perfectionner la Charia.

C’est vivre également en harmonie, physiquement et spirituellement, cette religion conformément à son essence, tout en acquérant la qualité des bonnes mœurs purifiées des impuretés matérielles et spirituelles.

C’est préparer le cœur et l’âme pour l’éternité et éliminer l’obstacle de l’ego qui représente une barrière.

C’est vivre comme une personne impuissante sans le moindre égoïsme. Car toutes tes capacités et tous tes talents t’ont été accordés par Allah (awj). Ta subsistance t’est octroyée par Allah (awj) pour t’éprouver. Allah (awj) te rend responsable de toutes les créatures ainsi que de la communauté. Il diminue également ta subsistance en guise d’épreuve afin de percevoir ta persévérance, ta gratitude et ta patience ?

Illustrant cette vérité par le truchement des prophètes, Il (awj) déclare à propos du prophète Sûleyman (A.S) :

نِعْمَ الْعَبْدُ

« Quel bon serviteur » (Ṣâd, 30), car il a réussi à utiliser sa richesse dignement.

Il déclara à propos du prophète Ayyûb (A.S) :

نِعْمَ الْعَبْدُ

« Quel bon serviteur » (Ṣâd, 44), car il a réussi à utiliser sa pauvreté dignement, pour l’agrément d’Allah (awj).

En bref, le soufisme a pour objectif d’amener le cœur à un état sain et de tirer profit de la connaissance et de l’amour divins.

Le plus important est de pouvoir refléter notre Prophète (pbsl) dans nos vies, à l’instar du soleil et de la lune dont nous avons déjà fait allusion. C’était le but principal des Compagnons. Partout où ils allaient, de la Chine à Samarcande, à Kairouan ou en Afrique, ils s’empressaient de représenter un miroir reflétant le Messager d’Allah (pbsl). Ils avaient le constant désir de diffuser la nature et le caractère islamiques.

Cette attitude doit également se manifester chez nous, dans nos familles, dans la vie commerciale et envers autrui. Être un miroir reflétant le Messager d’Allah…

Le soufisme est bien cela en réalité… C’est atteindre la pureté du cœur.

Autrement dit, protéger son monde intérieur du polythéisme, de l’incrédulité, de l’hypocrisie, de l’arrogance, de l’envie, de l’égoïsme, de la passion, de l’avarice et du gaspillage.

Les biens matériels n’appartiennent en aucun cas à l’homme, mais plutôt à Allah (awj). Il les lui octroie en guise d’épreuve et non pour qu’il les gaspille ou fasse preuve d’avarice : deux états qui sont interdits. Tu dois les utiliser selon les ordres d’Allah et faire attention à l’origine de tes ressources. Si cela est dû à un héritage, tu dois agir selon ses préceptes et ne pas consommer des bouchées illicites.

De nos jours, beaucoup trop de choses ne sont plus respectées comme l’intérêt, les droits d’héritage et ceux d’autrui. Mais si on encourage l’individu à manger du porc, il s’abstiendra davantage et en sera dégoûté.

Mais les choses citées ci-dessus sont-elles plus légères que le porc ?!

On ne s’abstient plus de médire. Mais la médisance nécessite-t-elle moins d’attention que le porc ?

Certainement pas, car la médisance est en fait une usurpation des droits d’autrui, et une fois que l’esprit considère la médisance comme un péché bénin, alors d’autres péchés deviennent normaux.  

Allah (awj) dit :

وَاعْبُدْ رَبَّكَ حَتَّى يَأْتِيَكَ الْيَقِينُ

« … et adore ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la certitude (la mort). » (Al Ḥijr, 99).

Dans le but d’atteindre et de vivre le haut degré de la piété, il faut d’abord que le cœur soit uni avec Allah. Certes tu ne peux Le voir, mais sache qu’Il te voit !

وَهُوَ مَعَكُمْ اَيْنَ مَا كُنْتُم

« … et Il est avec vous où que vous soyez. » (Al- Ḥadîd, 4).

Où que tu ailles, Allah (awj) est avec toi. Allah (awj) qui t’a créé est naturellement présent avec toi, Il te voit et connaît même tes opinions car c’est Lui qui en est le Créateur.

وَنَحْنُ اَقْرَبُ اِلَيْهِ مِنْ حَبْلِ الْوَرِيدِ

« Nous sommes plus près de lui que sa veine jugulaire. » (Qâf, 16).

Le fait qu’Il soit plus proche de nous que notre veine jugulaire implique que nous devons encore plus contrôler nos pensées et nos comportements.

En prenant garde à ses gestes pour ne pas blesser les autres créatures, l’être humain doit être encore plus vigilant pour ne pas mécontenter son Seigneur par ses actes et ses pensées.

Effectivement, Allah (awj) n’est pas loin de lui :

وَإِذَا سَأَلَكَ عِبَادِي عَنِّي فَإِنِّي قَرِيبٌ

« Et quand Mes serviteurs t’interrogent sur Moi… alors Je suis tout proche. » (Al-Baqara, 186).

À cet égard, le cœur du serviteur sera plus sensible envers son Seigneur, car il sera conscient d’être en présence d’Allah (awj).

Tout comme les Compagnons (r.anhum) l’étaient, eux qui étaient évanescents devant le Messager d’Allah (pbsl).

Ce cœur pourrait se dire et s’interroger :

« Si le Messager d’Allah (pbsl) était avec moi, comment devrais-je agir ? »

Il devrait en permanence vivre cet état de panique dans toutes les circonstances.

Il faut être en permanence avec son frère en religion qui nous est confié, car il nous est indissociable.  

S’il n’y avait qu’une unité physique et non fusionnelle, cela ne serait pas la véritable fraternité.

Allah (awj) dit :

قَالَ يَا نُوحُ إِنَّهُ لَيْسَ مِنْ أَهْلِكَ إِنَّهُ عَمَلٌ غَيْرُ صَالِحٍ فَلاَ تَسْأَلْنِ مَا لَيْسَ لَكَ بِهِ عِلْمٌ إِنِّي أَعِظُكَ أَن تَكُونَ مِنَ الْجَاهِلِينَ

« Ô Nuh (Noé), il n’est pas de ta famille car il a commis un acte infâme. Ne me demande pas ce dont tu n’as aucune connaissance. Je t’exhorte afin que tu ne sois pas du nombre des ignorants. » (Hûd, 46).

Cela signifie qu’une union physique dépourvue d’unité de cœur n’a aucune valeur et peut même être nuisible.

Mes chers frères, c’est pour cela que notre génération est très importante !

Que notre descendance est très importante !

Il ne faut pas en être séparé le Jour du Jugement dernier !

En fait, notre plus grande responsabilité est celle que nous avons vis-à-vis de nos enfants. Nous devons l’exercer et la considérer comme étant un fait d’union avec nos frères en religion. En d’autres termes, nous devons considérer les créatures au moyen de l’Attribut de miséricorde d’Allah (awj) et le faire vivre dans nos cœurs. Ce faisant, nous devons en permanence compenser les manques de notre frère de religion en nous disant : « J’ai, il n’a pas. Alors je dois compenser ses manques autant que j’en ai la capacité… »

Quatrièmement, la présence parmi les créatures.

Allah (awj) a créé toutes les créatures pour servir l’homme. Nulle personne ne peut prétendre qu’une quelconque créature n’a pas été créée pour l’homme. Le serpent, le mille-pattes, le scorpion… Toutes ont été créées pour l’homme, car elles rappellent le Jour du Jugement. Que deviendrais-tu si tu restais enfermé dans une pièce en compagnie de telles créatures ?

Ces belles silhouettes animales sont à même de rappeler aux gens la Majesté divine. Tu profites également du lait et de la viande de certains animaux. Ils sont tes serviteurs. Ils restent sous ton contrôle. Mais imagine qu’ils utilisent leur force contre toi, tu serais sans doute collé contre le mur telle une image.

Cela signifie qu’il faut considérer ces créatures d’Allah (awj) à travers Sa Miséricorde de Créateur, toujours avec miséricorde, miséricorde et encore miséricorde…

C’est ainsi qu’en regardant les Compagnons  on voit, qu’à l’image du Messager d’Allah  qu’ils observaient lorsqu’il s’occupait des créatures, ils étaient, eux aussi, très méticuleux à l’égard des créatures.

C’est proportionnellement à l’image que le Messager d’Allah (pbsl) renvoyait aux Compagnons que ces derniers agissaient très consciencieusement vis-à-vis des créatures.

À titre d’exemple, c’est grâce aux avertissements et aux exhortations du Messager d’Allah (pbsl) que les animaux ne furent plus tués et purent ainsi échapper à la maltraitance, à la torture, à la soif, à la faim, aux insultes et aux malédictions proférées contre eux.

C’est lui qui déclara qu’une femme qui avait emprisonné puis causé la mort d’un chat serait vouée à l’Enfer, alors qu’une femme pécheresse qui avait puisé l’eau d’un puits pour abreuver un chien assoiffé entrerait au Paradis[1].

De même, durant la huitième année de l’Hégire, alors que les musulmans marchaient à la conquête de La Mecque, le Prophète (pbsl) vit sur le bord de la route des chiots que leur mère allaitait. Il appela alors le compagnon Juayl ibn Suraqa (r.a) et lui ordonna de veiller à ce que ces chiots et leur mère ne fussent pas dérangés durant le passage des troupes. (Al-Wâqidî, II, 804).

Cinquièmement, nos relations avec les biens matériels.

Vu que tous ces biens sont en réalité un dépôt, ils ne doivent en aucun cas être gaspillés. Le croyant doit vivre économiquement et dépenser en aumône le surplus. L’avarice ne doit pas être non plus de mise. En effet Allah (awj) dit (à Son Messager (pbsl) :

وَيَسْأَلُونَكَ مَاذَا يُنفِقُونَ قُلِ الْعَفْوَ كَذَلِكَ يُبيِّنُ

 « Et ils t’interrogent : « Que doit-on dépenser (en charité) ? » Dis : « L’excédent de vos biens. » (Al-Baqara, 219).

De nos jours, le plus circonvenant est le temps qui est par trop gaspillé. L’Internet, les téléphones portables etc. prennent pour certaines personnes la majeure partie de leur journée. C’est-à dire que le temps, susceptible d’être très précieux, représente le pire des gaspillages.

La Parole d’Allah (awj) consignée dans le Saint Coran est claire :

إِنَّهُ لاَ يُحِبُّ الْمُسْرِفِينَ

« … car Il [Allah] n’aime pas ceux qui commettent des excès. » (Al-An’âm, 14 ; Al-A’râf, 31).

إِنَّ الْمُبَذِّرِينَ كَانُواْ إِخْوَانَ الشَّيَاطِينِ وَكَانَ الشَّيْطَانُ لِرَبِّهِ كَفُورًا

« … car les gaspilleurs sont les frères des diables ; et le Diable est très ingrat envers son Seigneur. » (Al-Isrâ’, 27).

Du fait qu’il a tendance à l’oublier, l’être humain s’égare et gaspille le temps, ce qui constitue alors sa plus grosse perte.

Le Prophète (pbsl) dit à ce propos :

« Il y a deux bienfaits à propos desquels beaucoup de gens sont perdants : la santé et le fait d’avoir du temps libre ». (Al-Bukhârî, Riqaq, 1/6412).

Les deux anges appelés Kiraman Katibin envoient constamment les informations dans l’autre univers. Ce Jour-là (Le Jour du Jugement), il nous sera dit :

اِقْرَاْ كِتَابَكَ

« Lis ton écrit. Aujourd’hui, tu te suffis d’être ton propre comptable. » (Al-Isrâ’, 14).

Ainsi donc, le temps passé dans les choses futiles est un grand égarement.

Quant à ceux qui réussiront, Allah (awj) dit à leurs propos :

قَدْ اَفْلَحَ الْمُؤْمِنُونَ

« Bienheureux sont certes les croyants » (Al-Muminun, 1).

Qui sont-ils ? Leur caractéristique est d’être ceux :

وَالَّذِينَ هُمْ عَنِ اللَّغْوِ مُعْرِضُونَ

« … qui se détournent des futilités » (Al-Mu’minûn, 3).

En d’autres termes, il ne doit pas avoir de place pour les choses inutiles, la perte de temps pour rien, car en cela, il n’y aura aucun bienfait le Jour du Jugement là où Allah décrit la situation des gens :

عَامِلَةٌ نَّاصِبَةٌ

 « … préoccupés, harassés » (Al-Ghâshiya, 3).

Nos efforts et nos commerces doivent être pour Allah (awj). Nos ressources doivent être licites. Nous ne devons nourrir nos enfants que par le biais de sources licites. C’est ce qui donnera de la force à nos actes d’adoration.

Quant à l’excédent, nous devons le dépenser dans le sentier d’Allah en guise d’aumône.

Ainsi, nous n’oublierons pas Allah (awj) et quand on ne L’oublie pas, voilà ce qu’Il (awj) dit :  

اَلَا بِذِكْرِ اللّٰهِ تَطْمَئِنُّ الْقُلُوبُ

 « N’est-ce point par l’évocation d’Allah que se tranquillisent les cœurs ? » (Al-Ra’d, 28).

Ainsi donc le cœur trouve une paix si grande qu’il ne pourra jamais en trouver d’équivalent dans un quelconque bienfait mondain. Et, à l’évidence, cette paix sera encore plus conséquente dans l’au-delà, ce qui fait dire au Messager d’Allah (pbsl) :

« Les gens du Paradis n’auront du regret et de désir que pour les moments de ce bas monde où ils ne se seront pas rappelé d’Allah. » (Al-Haythamî, X, 73-74).

Alors, qu’est-ce que le rappel d’Allah (awj) (dhikr) ?

C’est le fait qu’en prononçant oralement l’expression “Allah, Allah” on évoque les Noms Divins (Asma al-Housna). C’est-à-dire que tout l’univers est la manifestation des Noms Divins et de ce fait nous nous rappelons en permanence de Lui lors de nos actes de la vie au quotidien. Par exemple, lorsqu’on boit de l’eau, on se rappelle d’Allah (awj) et donc on Le loue et Le remercie. À l’arrivée du printemps, on remarque comment une terre morte pendant l’automne a pu recouvrer la vie, etc.

Lorsqu’on observe ces bénédictions octroyées par Allah (awj), nous devons Le remercier.

En d’autres termes, le cœur doit constamment être avec Lui. Voici donc le vrai rappel. Autrement dit, lorsque nous disons « Allah, Allah », le cœur doit aussi se manifester et s’il ne le fait pas cette invocation n’aura de mérite que selon son degré. Cette vie mondaine n’est qu’un répit qui nous est accordé pour être récompensé dans l’au-delà et obtenir l’agrément divin. Lorsque ce laps de temps est achevé, les actes s’arrêtent. Nous n’avons pas le luxe de poursuivre nos actes dans la tombe. C’est fini ! C’est pour cela qu’Allah (awj) dit :

وَلَا تَمُوتُنَّ اِلَّا وَاَنْتُمْ مُسْلِمُونَ

« Et ne mourez qu’en pleine soumission. » (Al-‘Imrân, 102).

Veillez à mourir en pleine soumission et non dans un autre état ! Il  dit également :

وَالْعَصْرِ إِنَّ الْإِنسَانَ لَفِي خُسْرٍ

« Par le Temps !  L’homme est certes, en perdition. » (Al-Aṣr, 1-2).

Que vous soyez comme Yûsuf (A.S) dans cette vie, que vous ayez la richesse du Prophète Sûleyman (A.S), sachez que vous êtes en perdition.

إِلَّا الَّذِينَ آمَنُوا

« … sauf ceux qui croient » (Al-Aṣr, 3). Il faut que cette foi se manifeste dans le cœur !

وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ

« … et accomplissent les bonnes œuvres » (Al-Aṣr, 3). Il faut que ces œuvres soient vertueuses.

وَتَوَاصَوْا بِالْحَقِّ

« … s’enjoignent mutuellement la vérité » (Al-Aṣr, 3).

La plus grande vérité est celle du Seigneur. Il (awj) nous a créés en tant qu’être humain, serviteur et musulman. Alors nous devons mener une vie conforme au Coran et la Sunna.

Il est rapporté à propos de l’intérêt que le Prophète (pbsl) a pour sa communauté :

« Quand Israfil (A.S) soufflera dans la trompette annonçant la fin des temps, le Prophète (pbsl) s’exclamera : “Ma communauté, ma communauté ”. » (Ali al-Muttaqî, Kanzu’l-Ummâl, XIV, 414).

Le Prophète (pbsl) a dit :

« Je me tiendrai au bord du bassin vous attendant et je serais fier de votre grand nombre parmi les nations, alors ne noircissez pas mon visage[2]. Je sauverais certains d’entre eux et d’autres seront éloignés de moi. Je dirais alors : “Seigneur, mais ils sont de ma communauté !” et il me sera répondu : “ Tu ne sais pas ce qu’ils ont fait après toi… ». (Ibn Maja, Hajj, 25/3057 ; Muslim, Fadayl Al-Sahaba, 9/2289 – 2297).

Le droit de nos frères en religion n’est pour nous qu’un dépôt (amana). C’est pour cela que nous devons considérer les créatures par le biais de la miséricorde du Créateur.

Nous ne sommes pas propriétaires des biens matériels, mais c’est Allah Le Seul et Unique (awj).

Par conséquent, nous ne devons pas les gaspiller futilement et ne pas non plus tomber dans l’avarice.

Allah (awj) adresse à Ses serviteurs de nombreux avertissements sur l’utilisation du temps dont :

فَاِذَا فَرَغْتَ فَانْصَبْ

« Quand tu te libères, donc, lève-toi (encoure vers une autre action pieuse). » (Ash-Sharḥ, 3).

Le Messager d’Allah (pbsl) recommandait aussi de ne pas laisser de vide dans le Livre des actions et pour cela, il demandait : « Avez-vous caressé la tête d’un orphelin aujourd’hui ? » ;

« Avez-vous nourri un affamé aujourd’hui ? » (Voir Muslim, Fadayl al-Sahaba, 1/1028).

Une personne ne comprend ce qu’est la faim que lorsqu’elle est dans cette situation. En l’occurrence, le mois du Ramadan, plus précisément le jeûne, nous permet de nous rappeler de cette situation. Tu as faim et donc tu dois encore plus penser aux affamés.

Étant devenu ministre du Trésor, le prophète Yûsuf (A.S) s’occupa de la distribution ‒ alors que lui-même souffrait de la faim ‒ afin de pouvoir mieux comprendre leur situation.

Le Prophète (pbsl) dit :

« Avez-vous visité un malade aujourd’hui ? » (Voir Muslim, Fadayl al-Sahaba, 1/1028).

Bien évidemment, ce malade doit être visité avec l’intention d’obtenir l’agrément d’Allah et non pour des intérêts personnels.

Allah (awj) dit dans une partie d’un hadith qudsî :

« J’étais malade et tu ne M’as pas visité, ô Mon serviteur. »

Le serviteur répond :

« Ô Seigneur, Tu es le Créateur de l’univers, Tu es le Créateur Absolu. Comment peux-Tu tomber malade ? »

Allah (awj) dit alors :

« Si tu avais visité Mon serviteur malade sans le moindre intérêt en contrepartie et uniquement pour Me satisfaire, alors tu M’auras trouvé à ses côtés ». (Voir Muslim, Birr, 13/2569).

Le Prophète (pbsl) dit aussi :

« Avez-vous participé à des funérailles ? » (Voir Muslim, Fadayl al-Sahaba, 1/1028).

Par le biais de ces funérailles, vous allez penser à vous et considérer ce qui vous attend, c’est-à-dire votre demeure future. En regardant la caisse en bois, vous vous direz alors : « Moi aussi, je partirai dans une caisse en bois. » Vous ferez aussi des invocations pour votre frère décédé.

Nos aïeux ont toujours construit des cimetières dans le centre des villes et en face des mosquées pour que ceux qui viennent prier puissent considérer leur avenir et accomplir leurs prières en conséquence.

Ils les ont aussi situés en plein centre-ville pour que cela ait un impact sur les commerçants et d’autres gens et pour qu’ils mettent en ordre leurs relations humaines.

Des avertissements divins, toujours…

Ils ont également planté symboliquement des cyprès près des tombes qui indépendamment des saisons restent intacts, sans jamais se faner ni perdre des feuilles, conservant ainsi leurs couleurs. Cela permet de comprendre qu’il y a une vie après celle d’ici-bas et, par conséquent, de se rappeler l’au-delà.

De ce fait, après toutes ces réflexions et puisque le temps nous le permet, œuvrons davantage dans des actions vertueuses.


[1] Source : Prof. Dr. İsmail Lütfi Çakan “Örnek Kul Son Resul (extraits), Édition : Ensar Neşriyat. (N.d.T.)

[2] Selon le sens donné par des exégètes du Hadith, cela signifie « Ne me faites pas honte ».

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