Prépare-toi à la crise de l’au-delà

Mar 13, 2019 par Editeur

Ahmet Taşgetiren

Le Coran abonde d’analyses à l’usage de la psychologie humaine et des versets relatifs à la thérapie de la personnalité.

Cela signifie que le Tout-Puissant a créé l’homme, et afin que celui-ci puisse réussir les épreuves de cette aventure terrestre de la manière la plus saine, Il le décrit, lui fait connaître ses faiblesses et lui indique les chemins de la délivrance.

« Vous ne m’aviez pas dit que cela finirait » est un moyen pratique issu de la Sunna pour répondre aux objections.

Voyons par exemple ces quelques versets coraniques :

« Mais vous aimez plutôt [la vie] éphémère, et vous délaissez l’au-delà. » (al-Qiyama, 75 : 20-21)

« Ces gens-là aiment [la vie] éphémère (la vie sur terre) et laissent derrière eux un jour bien lourd [le Jour du Jugement]. » (al-Insan, 76 : 27)

Ces versets font ressortir la psychologie de l’homme au sujet du monde et de l’au-delà. Le monde est une réalité en face de l’homme. Palpable avec la main, visible à l’œil, il y vit. C’est une existence concrète qui se trouve à chaque pas de son état de va-et-vient. L’intérêt et la perte sont en confusion avec lui. Il ressent les influences du monde dans sa vie et dans son esprit. Et c’est pour cela qu’il est normal qu’il soit dévoué à cela. Dans le Coran, cette constatation est faite beaucoup plus distinctement.

En revanche, en ce qui concerne l’au-delà, celui-ci est invisible et impalpable. Personne n’a pu y aller puis revenir. On ne sait pas non plus comment cela influence la vie de l’homme. Donc, pour lui, ce n’est pas l’objet d’un quelconque sujet d’actualité. Alors que « ce qui est urgent » rentre dans le quotidien de l’homme, l’ultérieur est laissé à plus tard.

À force de reporter, le plus tard ne sera peut-être jamais à l’ordre du jour jusqu’à son dernier souffle. Selon le Coran, c’est une erreur fondamentale que l’homme commet. Parce que le Coran voit l’existence de l’homme et le rapport au monde sous des aspects très différents. Lorsque nous ne faisons pas attention à la différence de ces aspects, à la question : « Quel est l’ordre du jour prioritaire ? », la réponse qu’on aura à formuler s’avèrera également téméraire. C’est alors que débute la thérapie proposée par le Coran :

– Ce n’est pas comme vous le croyez, dit-il en substance, peut-être que vous vous donnez de l’importance à ce qui influence votre vie présente et également à ce qui se présente devant vous, mais là n’est pas le problème. Quand vous réfléchissez longuement à l’antériorité, elle ne peut être le critère le plus déterminant de la postériorité.

Afin de relater tout cela, il définit l’homme et sa relation avec le monde et l’au-delà.

– L’homme a été créé, dit le Coran. C’est-à-dire que l’homme n’est pas apparu de lui-même. Pour ce fait, il se doit d’être responsable en regardant à son Créateur dans toutes Ses appréciations à son égard.

– Le monde aussi a été créé, tout comme lui. Par conséquent, en observant le monde, il devrait contempler la réalité de la créativité de son Créateur Tout-Puissant.

– Si l’homme, en contemplant le monde et lui-même, apprenait à se pencher vers son Créateur, cela contribuerait immédiatement à l’inciter à méditer sur « l’au-delà » qu’Il a évoqué et aussi à prendre soin de son rapport avec le monde.

Alors ici apparaît donc une équation :

L’homme a été créé.

Le monde a été défini comme étant l’endroit où l’homme connaît l’épreuve.

L’au-delà pareillement a été nommé comme étant la place réservée pour l’évaluation de l’épreuve que l’homme subit dans le monde.

Ici, une information des plus stratégiques est encore disposée devant l’homme :

La vie dans le monde est temporelle, la vie dans l’au-delà est éternelle.

Alors une telle équation change-t-elle fondamentalement le rapport de l’homme avec le monde et l’au-delà ? Observez donc ces réalités :

Toute chose que vous accomplissez dans ce monde est enregistrée comme étant une réponse à la question de l’épreuve.

Tout est écrit. Tout fait l’objet d’un enregistrement fait par la caméra divine.

Un jour le monde prendra fin.

Toute chose ne finira pas au moment où le monde prendra fin.

Au contraire, la perspective d’une vie éternelle commencera après cela.

Tout apparaîtra devant vous.

Et la qualité de votre vie éternelle sera définie par les réponses que vous aurez à y envoyer du monde.

Venez maintenant et vivez en face les conséquences de la vie dans ce monde. Formez l’étendard de votre dévouement !

Jetez par les fenêtres les possibilités qui vous sont accordées dans le monde.

Tout de même, l’homme, ne le fait-il pas ? Certes oui. Parce que l’homme est oublieux. Il oublie l’origine de sa propre création et de la réalité du monde. Il oublie également la réalité de la vie éternelle, de l’au-delà, ainsi que les comptes qui devront être finalement rendus.

L’éducation fondamentale du Coran, outre l’existence d’Allah et de Son unicité, c’est « la connaissance de l’au-delà, l’assurance et la réceptivité ».

Le Coran dit à l’homme :

– Si tu donnes de l’importance aux gratifications dans le monde, il en existe dans l’au-delà dont la beauté est incomparable.

– Si tu donnes de l’importance aux sanctions résultant des fautes commises dans le monde, il y en aura de plus lourdes et de plus incomparables dans l’au-delà.

– Si tu te retiens de commettre une erreur et d’en payer son prix, pour ne pas faire face aux sanctions qui seront mille fois plus douloureuses dans l’au-delà, tu dois exprimer ta réticence.

– Si les « crises de la vie temporelle » deviennent insupportables, il sera encore plus difficile de faire face aux « crises de l’au-delà ».

– Sais-tu ce qui est le plus intéressant en cela ? Si sur terre nous sommes gênés de nous présenter à un quelconque inspecteur, directeur, tribunal ou autres, comment nous présenterons-nous dans l’au-delà devant le Seigneur ? Tu apparaîtras devant le Tout-Puissant qui t’a donné la vie, qui a fait de toi ce que tu es, donc un débiteur. Peux-tu imaginer à quel point l’enfreinte de Ses limites est quelque chose d’ignominieux ?

Le Coran prévient :

– Ce jour difficile viendra et la vie d’ici-bas prendra fin pour tout le monde.

– S’il se trouve que tu avais investi dans l’au-delà, tu ne feras face à aucun problème. Allah promet que tous les sacrifices faits à l’usage du bien seront récompensés par le Paradis. Ne te fais aucun souci quant à la liquidation de tes biens parce que là-bas tu y trouveras un acheteur qui possède une immense fortune.

– En outre les actes positifs que tu auras accomplis dans le monde trouveront (dans l’au-delà) leurs véritables valeurs. Tu ne seras pas victime du moindre préjudice. Le mot « Paradis » sous-entend que tu trouveras dans l’au-delà la même beauté des choses que tu avais désirées au fond de toi.

– En revanche, affranchis-toi de toute pensée qui repose sur des possibilités de favoritisme ou de contre-vérité. Car le moindre atome de malfaisance te fera face. Au mashar (l’endroit où les gens seront rassemblés lors du Jugement Dernier), il ne sera pas question de fraude.

– Là-bas, le cœur ne sera pas l’acheteur d’aucun bien frauduleux.

– La demeure de l’au-delà est certainement assurée et il est donc nécessaire d’y envoyer le bien qui, une fois parvenu, blanchira le visage.

– Sois convaincu que la main et le pied de l’homme feront l’objet d’un témoignage, ainsi que les biens et la fortune.

– Il est pratiquement impossible de décrire la peine qui y sera vécue. Il y aura contrition, déception et condamnation à un feu incessant. Il y aura noircissement de visages, effroi et existence dans le sang et la sueur. Il n’y aura même pas la possibilité de regarder son conjoint et ses enfants… il y aura des paroles emplies de regrets telles que « Ah si j’avais pu être de la terre et non un être humain ».

Puis il y aura la faillite. Ceux qui accordent ici-bas de l’importance à la faillite doivent prêter attention à la vraie faillite dans l’au-delà.

Le Messager d’Allah (pbsl) a été chargé de transmettre toutes ces réalités, car tout cela est une telle image de la « faillite » que toutes les faillites terrestres ne résistent pas devant celle-ci. Sache que toutes les œuvres pie seront amoncelées telle une montagne, mais tu auras attenté, à gauche et à droite, au droit des gens ; celui qui parvient au même niveau que cette montagne y collecte quelque chose et puis s’en va ; et la montagne se neutralise. Mais le droit n’achève pas la violation. Cette fois le solde tend vers le négatif. Les dettes contractées par les acheteurs s’imposent à toi.

– Tu deviens absolument contrit. Tu te dis qu’il y a certainement un moyen d’y remédier. Mais n’y a-t-il pas possibilité de revenir en arrière pour compenser ce remord ? As-tu vécu un tel sentiment de faillite dans ce monde ? Ce qui est intéressant, c’est que là-bas des lois relatives aux remords n’y sortent pas. Tout ce qui s’y déroulera viendra d’ici-bas. C’est pour cela que tout ce qui y sera envoyé doit nécessairement être analysé et bien enjolivé. « Que chaque homme considère ce qu’il a envoyé pour demain » dit le Coran. « Chaque homme saura ce qu’il a envoyé et ce qu’il a laissé » dit-il encore. Pour ce fait, il est donc capital de faire parvenir à la vie éternelle ce qui est le plus propre, le plus beau et le plus resplendissant.

Présentement et partout tout le monde parle de crise.

La crise universelle est grande.

Et si une crise serait vécue dans l’univers éternel…

Le Messager d’Allah (pbsl), personne protégée du péché, a dit avant de rendre le dernier souffle : « Si quelqu’un a quelque chose à prendre de moi, qu’il vienne le prendre. Si j’ai eu à taper quelqu’un, qu’il vienne me taper sur le dos ! »

 

Ceci, c’est la réverbération du souci de l’au-delà qui a reflété sur le cœur de celui qui fut le plus protégé du péché…

Celui qui, du plus profond de son cœur, comprend encore plus le Coran, celui dont le Coran circule dans les plus minuscules parts de sa personnalité, aura atteint la conviction qu’il aura vécue sans dette lorsqu’il sera en partance pour l’univers éternel.

Le Messager d’Allah (pbsl) a voulu léguer cette conviction au cœur de ceux qui passent par son propre cœur et sa propre trace.

Il voulait que sa communauté se rende à la demeure éternelle avec la plus petite charge à défendre.

Il voulait attendre « ses frères » devant la piscine de Kawthar après la Résurrection et ainsi les rencontrer. Que de ses propres mains il leur donne de boire l’eau paisible et éternelle.

Les croyants pieux qui cheminent sur ses traces et qui tomberaient dans la moindre mesure – ce qui peut par ailleurs se nommer péché – verraient cet écart aussi important qu’une montagne qui s’écroulerait sur eux. Pour échapper à cela, ils se sont purifiés dans ce monde, ils se sont lavés avec l’eau de la « tawba » (repentance).

La crise vécue dans le monde se montre importante pour tous.

Quant à ce qui nous revient, il nous faut acquérir cette certitude afin de nous protéger nous-mêmes ainsi que notre entourage et prendre à notre compte ce cri d’appel venant de notre Prophète (pbsl) :

« Rendez-vous compte avant que le compte ne soit rendu ! »

 

Allez ! Venez donc ! Aujourd’hui nous allons faire le compte de notre vie et pour empêcher une crise probable, revoyons « le compte relatif à l’au-delà ».