Seigneur ! Déverse sur nous l’endurance…

Mar 13, 2019 par

Fatma Nur Cihan

L’endurance…un mot tellement magique…sa prononciation même apaise l’âme de l’homme ; l’endurance…

L’endurance… face aux fléaux, aux calamités…aux maladies… Sans dire : « Ô Seigneur ! N’y a-t-il pas d’autre personne en dehors de moi ? »

Dieu, dans le verset coranique suivant, évoque l’exemplarité de Job (Ayyoub) : « … Et ne viole pas ton serment. Oui, Nous l’avons trouvé vraiment endurant. Quel bon serviteur ! Sans cesse il se repentait. » (Sad, 38/44)

Et en plaidant tel un serviteur :

« Ô Seigneur ! Tu m’as jugé digne de subir un tel désagrément comme Tu en as fait subir à Tes prophètes, Tes rapprochés, Tes saints, Tes esclaves. Louange à Toi. Ô mon Seigneur, rend-le bénéfique pour moi ! Fais de moi, grâce à lui, un serviteur capable de rendre son droit ! Accorde-moi, grâce à lui, l’endurance et un esprit de remerciement !

« Ô Seigneur ! Si les maladies, les désastres, les désagréments ne nous parvenaient pas, nous serions toujours plongés dans une profonde ignorance, nous T’oublierions Toi personnellement et notre devoir de Te servir ! Ne nous fait pas subir des bouleversements qui seraient susceptibles de nous conduire à la révolte et au désaveu, qui nous dépasseraient et qui tordraient nos reins. Ne nous plonge pas dans des désastres qui nous amèneraient à fermer les yeux sur Toi ! Accorde-nous des beautés qui te conviennent, qui nous permettraient de bénéficier de Ta satisfaction : des beautés précieuses, de toutes dimensions.

Mon Seigneur, personne n’exige de Toi tristesse et désastre. Accorde-nous des « bienfaits » dans ce monde ici-bas et dans l’au-delà. »

 

L’endurance… Verilen nîmetlere boğulmadan, bolluğa dalmadan, kulluğu unutmadan… Cinlere, insanlara, hayvanlara, rüzgârlara hükmeden, dünyanın gelmiş geçmiş en büyük varlık sahibi kimselerinden Hazret-i Süleyman gibi…

L’endurance animée d’un esprit obéissant qui ne gaspille pas la grâce et n’est pas prête à le faire….

L’endurance dans les adorations, l’endurance dans l’obéissance à Dieu…

L’endurance face aux difficultés du jeûne, à la continuité de la prière, aux affections du pèlerinage, aux particularités de l’aumône et de la sadaqa, l’endurance face aux difficultés de la lutte pour la cause de Dieu.

L’endurance dans les familles… Dans le foyer et face aux erreurs qui en découlent, l’endurance face aux caprices des enfants : l’endurance envers les parents, face aux désirs, aux pensées, aux sentiments des enfants sans leur faire de peine ou prononcer un « ouf » empreint d’inquiétude…

L’exemple de Jacob (Yacoub) qui lorsque sans se fâcher ni blâmer qui que ce soit se tourna vers Dieu et dit avec endurance : « Je ne me plains qu’à Allah de mon déchirement et de mon chagrin… » (Yusuf, 12/86)

L’endurance face aux empressements intarissables et inépuisables de notre ego, aux appétits insatiables, aux désirs furieux, aux marais de péchés obscurs ; l’endurance face aux séductions de Satan tout au long de notre vie, face aux hypocrisies des faux amis, face au visage masqué et doré du monde…

L’endurance… c’est la fidélité envers ceux qui ne le sont pas, c’est aller vers celui qui ne vient pas, c’est répondre au besoin de celui qui demande, c’est ne pas être violent envers autrui, c’est se garder de tout commérage, c’est éviter toute calomnie, c’est se garder de tout mensonge, c’est éviter les gestes des yeux ou du visage…

L’endurance dans le comportement humain, dans la conduite du musulman… l’endurance face à une Sunna revitalisante que tout le monde avait abandonnée, à une dette oubliée…

 L’endurance face aux larmes que les nuits ont camouflées, aux substances cachées par les écartés, face aux prières nocturnes dont les prosternations en sont témoins,

L’endurance face à la récitation du Coran dont les yeux en sont témoins, face aux interprétations du Coran…

L’endurance avec la conscience que Dieu connaît toute chose avec détail, qu’en aucun cas Il oublie Son serviteur et qu’Il ne le charge pas d’un fardeau qui le dépasserait, qu’Il apprécie le meilleur de toute chose !

« Et cherchez secours dans l’endurance et la salat ; certes la salat est une lourde obligation, sauf pour les humbles qui ont la certitude de rencontrer leur Seigneur (après leur résurrection) et retourner à Lui seul. » (al-Baqara, 2/45-46)

Souvent sans mouvement, souvent sans jamais s’arrêter, souvent en se taisant, souvent en parlant, souvent en regardant, souvent en tournant le visage, souvent en se surchargeant…

L’endurance avec les actes, avec les résignations… L’endurance avec les efforts, l’endurance lors d’une conduite de refus de concession… L’endurance quand le cœur est contaminé par les taches du péché… L’endurance au cœur des conduites choquantes et au fait de ne pas vexer davantage…

L’endurance… comme l’exemple d’un perce-neige, tout fragile, affable, mais déterminé… ou tout comme Abraham qui transforma le feu de Nemrod en jardin de roses, obéissant aux ordres qui lui ont été recommandés…

L’endurance qui transforme la prison en école, le lit en lieu d’adoration, l’exil en hégire, la peine en tristesse, l’exécution capitale en « chahada » ! Ce n’est pas de « l’endurance improductive », l’endurance n’est pas « improductive » !

L’endurance, l’endurance, l’endurance… face à la fortune, à la déficience, à l’angoisse, à la grâce et à la patience dans l’adoration…

L’endurance existe à travers la foi, l’adoration ; elle se consolide avec le Coran et est fixée sur les adorations nocturnes.

Dans le langage des magiciens qui ont bravé Pharaon à l’époque de Moïse, implorons le Tout-Puissant qu’Il veuille bien déverser sur nous l’endurance pour toutes choses :

« Ô notre Seigneur ! Déverse sur nous l’endurance et fais-nous mourir entièrement soumis. » (al-Araf, 7/126)

Ou bien comme l’appel de l’armée de Tâlut lorsqu’elle s’est retrouvée face à Goliath et à ses troupes :

« Seigneur ! Déverse sur nous l’endurance, affermis nos pas et donne-nous la victoire sur ce peuple infidèle. » (al-Baqara, 2/250)

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