Améliorer les relations entre les croyants

Mar 13, 2019 par

Mahmud Sami Ramazanoğlu

Allah le Très-Haut dit dans le Coran :

« Les croyants ne sont que des frères. Établissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu’on vous fasse miséricorde »[1]

Le sens de ce verset est que tous les musulmans sont rassemblés sous la bannière du Tawhid, de telle sorte qu’ils sont les uns envers les autres tels des frères issus d’une même mère et d’un même père.

Ce verset nous invite à être animés d’un état spirituel tel que nous mettions fin à nos conflits fratricides. Il s’agit d’améliorer les relations entre musulmans, entre frères.

 « Ô vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux). Quel vilain mot que « perversion » lorsqu’on a déjà la foi. »[2]

Notons ici, que la personne qui insulte et maudit son prochain doit immédiatement se repentir.

Le verset nous enseigne en effet que l’injure retombe aussi bien sur l’insulté que sur l’insultant et qu’en se maudissant les uns les autres c’est toute la communauté qui est touchée.

En effet, maudire un croyant revient à maudire l’ensemble de l’Oumma (ahl-ul iman), car la fraternité musulmane, qui englobe l’ensemble des croyants, vibre au sein de chacun de nous.

C’est la raison pour laquelle Allah Ta’ala dit dans ce verset : « Ne vous dénigrez pas ».

Il est rapporté que les circonstances de la révélation de ce verset furent la médisance de deux Compagnons envers Salman al-Farisi (r.a).[3]

Lors d’un voyage, le Messager d’Allah (pbsl) donna pour mission à Salman al-Farisi (r.a) de préparer le repas pour deux personnes tout au long du voyage.

Un jour, pris par le sommeil, Salman (r.a) ne put préparer leur repas. Ses deux hôtes l’envoyèrent donc vers la cuisine du Messager(pbsl)pour savoir s’il pouvait récupérer quelques restes de son repas.

Salman al-Farisi (r.a) vint auprès d’Usama Bin Zaïd (r.a) qui était en charge de préparer le repas du Prophète(pbsl). Usama (r.a) lui dit qu’il ne restait plus rien à manger. Ainsi Salman al Farisi (r.a) retourna vers sa tente et annonça la mauvaise nouvelle à ses hôtes.

Or, ces deux Compagnons y commencèrent à médire de Salman al-Farisi (r.a) ainsi qu’à entretenir de mauvaise pensées (su-dhan) au sujet d’Usama (r.a), accusé de ne pas avoir voulu partager les restes du repas du Prophète(pbsl).

Ces deux personnes vinrent voir le Noble Prophète (pbsl) qui leur dit :

Pourquoi venez-vous vous plaindre, ne vois-je donc pas des parties de viande vertes dans votre bouche.

– Ô messager d’Allah ! Nous n’avons pas mangé de viande.

Vous avez médit de Salman (r.a) or, le croyant qui médit de son frère, est comme celui qui mange de la viande.

Les circonstances de la révélation de ce verset se trouvent dans les tafsirs de Hazin[4] et de Baydawi.[5]

Un jour, Abu Dharr (r.a) rabaissa Bilal al-Habachi (r.a) en l’interpellant par l’expression suivante : « ô fils de femme noire ! ».

Bilal al-Habachi (r.a) alla se plaindre auprès du Prophète (pbsl) qui dit :

Ô Abu Dharr! Tu l’humilies au nom de sa mère ? Tu es donc encore animé par le caractère de l’ignorance (jâhiliyâ).

Puis, il ajouta : « Il y a en vous une telle fraternité qu’Allah le Très-Haut vous a transmis le Tawhid.».[6]

En d’autres termes, le Prophète(pbsl)nous imposa l’amour fraternel envers les croyants, quand bien même ces derniers seraient des esclaves.

Après cet incident, Abu Dharr (r.a) supplia Bilal (r.a) de le pardonner, posa sa tête au sol et lui dit : « Ô Bilal, tant que tu ne marcheras pas sur ma joue, je ne me relèverais pas ».

Ce noble hadith rappelle à l’ensemble de la communauté (oumma) la vertu de l’éducation islamique (tarbiyat-ul islamiyyah).

[1] Saint Coran sourate Les appartements – Al Hujurât verset 10

[2] Saint Coran sourate Les appartements – Al Hujurât verset 11

[3] cf. notes 4 et 5

[4] Ali bin Muhammed bin Ibrâhim bin Khalîl ac-Cheikhi al-Baghdâdî’ – رَحْمَتَ الله عَلَيْهِ – dit Ali Hazin (n. 678H/1279 à Bagdad – d. 741H/1340 à Alep), est un savant de tafsir, hadith, fiqh, kalam et tasawwuf qui écrivit le fameux commentaire du Coran, Lubâb-ut-ta’wîl fi ma’ânit-tanzîl (Le noyau de l’Interprétation et le sens de la Révélation) aussi connu sous le titre de Tafsir-i Hazin.

[5] Abdullah ibn Omar ibn Muhammed Nasruddin al Baydawi’ رَحْمَتَ الله عَلَيْهِ (n? à Şiraz – d. 1286 à Tabriz) est un grammairien et savant chaféite, de tafsir, de fiqh et de kalâm. Il est notamment connu pour son Anwaru-Tanzîl wa Asraru Ta’wil (Les lumières de la Révélation et les secrets de l’Interprétation). Ce tafsir fut enseigné dans les madrasas ottomanes pendant de nombreux siècles.

[6] Sahih Al Boukhari – Livre de la Foi – Chapitre 22 – Hadith 30 rapporté par Al Mahrur Ibn Suwaydt.

n état spirituel tel que nous mettions fin à nos conflits fratricides. Il s’agit d’améliorer les relations entre musulmans, entre frères.

 « Ô vous qui avez cru! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux). Quel vilain mot que « perversion » lorsqu’on a déjà la foi. »[2]

Notons ici, que la personne qui insulte et maudit son prochain doit immédiatement se repentir.

Le verset nous enseigne en effet que l’injure retombe aussi bien sur l’insulté que sur l’insultant et qu’en se maudissant les uns les autres c’est toute la communauté qui est touchée.

En effet, maudire un croyant revient à maudire l’ensemble de l’Oumma (ahl-ul iman), car la fraternité musulmane, qui englobe l’ensemble des croyants, vibre au sein de chacun de nous.

C’est la raison pour laquelle Allah Ta’ala dit dans ce verset: « Ne vous dénigrez pas ».

Il est rapporté que les circonstances de la révélation de ce verset furent la médisance de deux Compagnons envers Salman al-Farisi t.[3]

Lors d’un voyage, le Messager d’Allah r donna pour mission à Salman al-Farisi t de préparer le repas pour deux personnes tout au long du voyage.

Un jour, pris par le sommeil, Salman t ne put préparer leur repas. Ses deux hôtes l’envoyèrent donc vers la cuisine du Messager r pour savoir s’il pouvait récupérer quelques restes de son repas.

Salman al-Farisi t vint auprès d’Usama Bin Zaïd t qui était en charge de préparer le repas du Prophète r. Usama t lui dit qu’il ne restait plus rien à manger. Ainsi Salman al Farisi t retourna vers sa tente et annonça la mauvaise nouvelle à ses hôtes.

Or, ces deux Compagnons y commencèrent à médire de Salman al-Farisi t ainsi qu’à entretenir de mauvaise pensées (su-dhan) au sujet d’Usama t, accusé de ne pas avoir voulu partager les restes du repas du Prophète r.

Ces deux personnes vinrent voir le Noble Prophète r qui leur dit :

Pourquoi venez-vous vous plaindre, ne vois-je donc pas des parties de viande vertes dans votre bouche.

– Ô messager d’Allah! Nous n’avons pas mangé de viande.

Vous avez médit de Salman t or, le croyant qui médit de son frère, est comme celui qui mange de la viande.

Les circonstances de la révélation de ce verset se trouvent dans les tafsirs de Hazin[4] et de Baydawi.[5]

Un jour, Abu Dharr t rabaissa Bilal al-Habachi t en l’interpellant par l’expression suivante : « ô fils de femme noire ! ».

Bilal al-Habachi t alla se plaindre auprès du Prophète r qui dit:

Ô Abu Dharr! Tu l’humilies au nom de sa mère? Tu es donc encore animé par le caractère de l’ignorance (jâhiliyâ).

Puis, il  r ajouta: «  Il y a en vous une telle fraternité qu’Allah le Très-Haut vous a transmis le Tawhid.».[6]

En d’autres termes, le Prophète r nous imposa l’amour fraternel envers les croyants, quand bien même ces derniers seraient des esclaves.

Après cet incident, Abu Dharr t supplia Bilal t de le pardonner, posa sa tête au sol et lui dit: « Ô Bilal, tant que tu ne marcheras pas sur ma joue, je ne me relèverais pas ».

Ce noble hadith rappelle à l’ensemble de la communauté (oumma) la vertu de l’éducation islamique (tarbiyat-ul islamiyyah).

[1] Saint Coran sourate Les appartements – Al Hujurât verset 10

[2] Saint Coran sourate Les appartements – Al Hujurât verset 11

[3] cf. notes 4 et 5

[4] Ali bin Muhammed bin Ibrâhim bin Khalîl ac-Cheikhi al-Baghdâdî’ – رَحْمَتَ الله عَلَيْهِ – dit Ali Hazin (n. 678H/1279 à Bagdad – d. 741H/1340 à Alep), est un savant de tafsir, hadith, fiqh, kalam et tasawwuf qui écrivit le fameux commentaire du Coran, Lubâb-ut-ta’wîl fi ma’ânit-tanzîl (Le noyau de l’Interprétation et le sens de la Révélation) aussi connu sous le titre de Tafsir-i Hazin.

[5] Abdullah ibn Omar ibn Muhammed Nasruddin al Baydawi’ رَحْمَتَ الله عَلَيْهِ (n? à Şiraz – d. 1286 à Tabriz) est un grammairien et savant chaféite, de tafsir, de fiqh et de kalâm. Il est notamment connu pour son Anwaru-Tanzîl wa Asraru Ta’wil (Les lumières de la Révélation et les secrets de l’Interprétation). Ce tafsir fut enseigné dans les madrasas ottomanes pendant de nombreux siècles.

[6] Sahih Al Boukhari – Livre de la Foi – Chapitre 22 – Hadith 30 rapporté par Al Mahrur Ibn Suwaydt.

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