La connaissance divine du Messager de Dieu

Mar 13, 2019 par

Dr. Adem ERGÜL

Notre sainte mère Âicha(ra) rapporte : “Lorsque le Messager de Dieu exhortait ses compagnons à un acte d’adoration, Il les enjoignait toujours à ce qu’ils pouvaient supporter. Ceux-ci, dans l’intention que le Prophète leur ordonnât plus, disaient : «Ô Messager de Dieu ! Nous ne sommes pas comme toi. Dieu t’a pardonné tes fautes du passée et du futur.»“

Suite à cela, le visage béni du Prophète (saw) rosissait sous l’effet de la colère et leur disait :

«Assurément, je suis parmi vous celui qui connait mieux Dieu et Le craint plus. »[1]

Ainsi, ordonnait-il à Ses compagnons une certaine mesure en thème d’adoration et ne permettait-il pas à ceux-ci de délaisser toutes leurs activités au nom de l’adoration.

Bien évidemment, en thème de “mâ­rifa­tul­lah”[2] que l’on essaie de traduire par la connaissance du Divin, la source de la sobriété Mohammed (saw) est sans nul doute le plus savant. Quant à nous, la tâche qui nous incombe dans cet écrit consistera à mettre à nu quelques dimensions de sagesse qui ont pu être observées dans la personnalité bénie du noble Prophète (saw), fontaine intarissable pour les connaisseurs du Divin.Si nous observons chacune des attitudes dont Il fit montre, nous pourrons percevoir indubitablement que celles-ci dénotent de la sagesse immense du Messager de Dieu (saw).

Comme nous le savons, il est clairement défini dans le Saint Coran que l’être humain n’a été créé pour aucun but sinon “sa soumission totale et inconditionnée à son Créateur“[3]. Bien avant que ce but ne soit atteint, n’oublions pas qu’il est impératif de savoir initialement à qui et comment cette soumission doit-elle être mise en application. Car, celui qui ne connait pas dans la mesure du nécessaire son Seigneur ne saurait Lui vouer une soumission conforme; celui qui ne sait pas comment se soumettre à son Créateur ne pourra tout de même s’acquitter loyalement de la fonction pour laquelle il fut créé. La problématique du “à qui devons-nous nous soumettre “ l’emporte carrément sur “comment devons-nous nous soumettre? “

Ceci dit, la “mâ­rifa­tul­lah” (connaissance du Divin) constitue le premier et le plus considérable palier du but pour lequel l’homme fut créé. D’ailleurs, telle est l’exégèse que İbn Djuraydj (v. 150/767) fit de ce verset coranique “Je n’ai créé les djinns et les hommes rien que pour qu’ils M’adorent[4]  : “Ils n’ont été créés que pour qu’ils Me connaissent. [5]

Nous pouvons même aller jusqu’à admettre que l’essentiel des messages véhiculés par l’intégralité des Prophètes à leurs communautés fut préalablement la connaissance de Dieu dans Son Essence (ulûhiyya).

La locution “mâ­rifa­t” qui est traduite par “connaitre parfaitement une chose en contemplant et méditant sur tous les signes qui rapportent à cette dernière“ est utilisée dans la littérature islamique, particulièrement dans les œuvres traitant le thème de la spiritualité, pour signifier “la connaissance de l’homme de sa propre personne et de son Seigneur[6]. Le cœur aussi a été défini comme étant l’organe principal pour accéder à cette connaissance.

Fondamentalement, les spirituels ont une compréhension beaucoup plus large de la “mâ­rifa­t”. Les études spéciales ont même été entreprises à ce sujet. Selon eux, tout savoir qui est acquis par le canal de l’intellect et des sens, pourrait pour la plupart du temps sembler flou; dès lors, la connaissance véritable de Dieu, avancent-ils, ne pourra être acquise que par une science que le Seigneur établit dans le cœur de Son serviteur. Ainsi, le cœur doit-il être purifié de tout genre de péché voire même de tout ce qui ne réfère pas à Dieu, afin qu’il soit apte à recevoir cette science.Pour se faire, nous devons incessamment fournir des efforts, combattre notre égo. Le combat contre l’égo purifiera le cœur et reflètera sur lui la véritable connaissance. Suite à cela, le serviteur bénéficiera donc de la grâce de la connaissance divine[7].

Un jour, on posa cette question à Châh-ı Nakchband –kuddisasirruh- :

«Quel est le motif pour lequel l’on emprunte une voie spirituelle? » Telle fut sa réponse  :

«C’est pour élargir et clarifier notre savoir limité et flou, pour observer avec l’œil de la certitude tout ce que nous apprenons avec les preuves. »

Bien évidemment, dans le Glorieux Coran, Dieu enseigne à Ses serviteurs Son Essence à travers Ses Plus Beaux Noms, Ses Verbes et Attributs. Afin que cette science se reflète sur le serviteur et qu’il la vive dans la pleine conscience, l’initiation à une éducation spirituelle, à la purification de l’âme et au combat contre l’égo s’imposent à lui. Ceci est un impératif pour que ce dernier évolue dans ce processus spirituel à trois échelons  : de ilma’l-yakîne (la science de la certitude) à ayna’lyakîne (l’observation de la certitude), puis jusqu’à “hakka’l-yakîne (la fonte dans la certitude). Tel est le but de l’éducation spirituelle c’est-à-dire l’accession à la sagesse, l’appréhension de la certitude divine par le biais de notre savoir basé sur des preuves. Autrement dit, c’est afin que nous puissions percevoir et vivre jusqu’au tréfonds de notre être toute la connaissance divine exposée dans les versets coraniques et l’Univers tout entier. Les plus beaux exemples de cette haute spiritualité sont mis en exergue dans la personnalité bénie du Prophète (saw).

Les scènes marquant la connaissance divine que détenait le Messager de Dieu…

Lorsque le Noble Prophète (paix et salut sur Lui) fut dans l’obligation de quitter la Mecque sa ville natale et de jeunesse qu’il chérissait tant, il se mit en route pour Yatrib (Médine l’illuminée) avec son cher et tendre ami Aboubakr (radiyallâhuanh). En cours de chemin, ils se réfugièrent pour un laps de temps dans la grotte de Savr, afin que les ennemis ne les découvrissent pas. Quand les ennemis arrivèrent jusqu’en bordure de la grotte et qu’ils débattirent sur les probabilités de la présence du Prophète à l’intérieur, le compagnon Aboubakr fut angoissé et s’inquiétait, sûrement pas pour sa propre personne, mais plutôt pour son valeureux ami. La posture adoptée par le noble Envoyé de Dieu durant ces circonstances dénote de la connaissance qu’il avait de son Seigneur :

Ne t’afflige pas mon cher ami, ne te fais pas de souci ! Dieu est avec nous“.

Le Messager de Dieu (saw) vivait permanemment dans cette conscience de la Présence Divine, lorsqu’il dormait, était en état de veille, marchait, s’asseyait, se tenait débout, s’installait sur une monture, mangeait, buvait, se trouvait à domicile ou en état de voyage, était en état de paix ou de confrontation avec l’ennemi. Il ne voulait jamais que son attention soit détournée de Dieu ne serait-ce même qu’en un clin d’œil. Au fait, telles étaient les preuves manifestes de son éminent niveau spirituel.

Le Prophète (saw) fut celui qui était pleinement conscient qu’en dehors de Dieu il n’y a aucun abri ni refuge; Il savait même en quoi consistait la simple toile d’une araignée. Cette formule de prière qu’il récita à son Seigneur après que les habitants de Tâif l’aient violenté et rejeté son appel à l’Islam prouve l’infinie noblesse de son caractère :

Ô Mon Dieu ! Je me soumets à Toi après que je sois méprisé et rabaissé par ce peuple, après que Tu m’aies fait réaliser ma faiblesse, mon impuissance. Ô Le Plus Miséricordieux des miséricordieux ! Toutes ces violences et persécutions que je subis ne sont d’aucune importance pour moi, si toutefois Tu n’es pas en colère contre moi. Seigneur, guide mon peuple car il ne sait pas ce qu’il fait ! Ô Le Majestueux, je T’implorerai pour le pardon de ma communauté jusqu’à ce que Tu exauces ma prière ![8]

La connaissance que le Prophète (saw) avait de son Seigneur le poussait à Lui vouer une crainte révérencielle dans la mesure la plus sensible. Un jour, lorsqu’un compagnon s’adressa à lui en disant “Si Dieu et toi le voulez“, il avertit ce dernier en rectifiant par cette formule “Si Dieu le veut, et si toi aussi le Prophète le veux…“Ainsi, obstrua t-il toutes les voies menant au chirk c’est-à-dire le polythéisme. Il se tenait aussi loin que possible de tous les états d’âme, les actions et paroles à même d’encourir la Colère Divine. Il réagissait immédiatement face aux propos tendant à deviner le sort que Dieu pourrait réserver pour quiconque; il souhaitait que l’on s’exprimât toujours avec précaution en ce qui concerne le futur que Dieu aurait réservé à Ses serviteurs et même à lui.

Un compagnon du nom d’Osman bin Maz’ûn–radıyallâhuanh- rendit l’âme à Médine dans la demeure d’une dame du nom d’Ummu’l-Alâ. Celle-ci affirma :

“Ô Osman ! J’atteste qu’à ce moment tu es entrain de jouir de la récompense divine. “ Le Messager de Dieu (saw) intervint en disant :

De quelle source attestes-tu qu’il jouit de la récompense divine? “ La dame répondit :

“Par Dieu, je ne sais pas ! “ Suite à cela, le Noble Prophète affirma ces verbes :

Voyez ! Osman a rendu l’âme et personnellement, j’espère pour lui la récompense divine. Toutefois, bien que je sois prophète, je ne sais pas ce que le futur nous réserve à vous et à moi (c’est-à-dire le sort qui nous sera réservé).

Dame Ummu’l-Alâ dit ceci : “Par Dieu, après cet incident, je n’ai proféré quoi que ce soit à propos de quiconque, (je n’ai fait qu’espérer seulement de Dieu). “[9]

Il est ainsi notifié dans un verset coranique :

Dis  : “Je ne suis pas une innovation parmi les messagers; et je ne sais pas ce que l’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé; et je ne suis qu’un avertisseur clair.[10]

 

Cet incident nous montre une fois de plus à quel point le Saint Envoyé (saw) se réservait et demeurait dans l’angoisse en ce qui concerne le sort que le Seigneur pourrait faire subir à Ses serviteurs.

Notre sainte mère Âicha(ra) raconte ceci :

“Une nuit, à mon réveil, je ne vis pas le Messager de Dieu à mes côtés. J’ai donc imaginé la probabilité qu’Il soit allé auprès de l’une de ses épouses. Comme d’accoutumé, je passai la main dans les environs et ma main toucha sa jambe bénie. Je compris qu’à ce moment Il était en état de prosternation. Je prêtai l’oreille et réalisai qu’Il implorait Dieu ainsi en sanglots :

Ô Mon Dieu ! Je me refuge auprès de Toi contre Ta Colère et implore Ta Satisfaction. Pardonne-moi et préserve-moi de Ton Châtiment ! Ô Mon Dieu, je me refuge à nouveau auprès de Toi et rien qu’auprès de Toi. Je suis incapable de Te louer tel que Tu le mérites. Tu es tel que Tu as loué Toi-même Ton Auguste Être. [11]

Véritablement, la crainte révérencielle qu’un serviteur nourrit à l’égard de son Seigneur est proportionnelle à la connaissance qu’il détient sur Lui. C’est d’ailleurs ce que justifie le verset coranique suivant :

Il y a pareillement des couleurs différentes, parmi les hommes, les animaux et les bestiaux. Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est, certes, Puissant et Pardonneur. [12]

 

Cette dernière portion de la formule de prière susdite est d’une captivité impressionnante : “Je suis incapable de Te louer tel que Tu le mérites. Tu es tel que Tu as loué Toi-même Ton Auguste Être. “ Cette formule nous démontre que la connaissance divine est un océan sans borne. Les phrases énoncées par le Messager de Dieu dans cette prière nous font réaliser l’impossibilité absolue pour un serviteur de connaitre son Créateur dans toutes Ses dimensions. Ces lignes suivantes nous définissent clairement que nous ne disposons pas de l’intégralité des Noms de Dieu :

Ô Mon Dieu ! Je suis Ton esclave, fils de Tes esclaves. Mon sort est entre Tes Mains. Je ne dépends que de Toi. Tout ce que Tu décides en mon nom est ce qui doit être. Ô Mon Dieu ! Je T’implore ainsi parTes Plus Beaux Noms que Tu as enseignés à Tes serviteurs pieux parmi les hommes, par Ceux que Tu as révélés dans les livres saints et par Ceux que Tu as réservés dans le secret : Fasse que le Saint Coran soit la source de la sérénité de mon cœur, la lumière de mon esprit et le remède à mes soucis et tristesses ![13]

Elmalı’lıMuhammedHamdiYazır fit cette caractéristique : “Dans ce monde, l’on parvient à Dieu par le canal de l’intellect et du cœur. Sa Beauté Infinie est appréciable ici-bas à travers les merveilles de ce monde. Toutefois, la rencontre avec le Divin et l’admiration de Sa Face Sublime ne sera réalisable que dans l’au-delà ; cependant, Il ne peut jamais être enveloppé.“[14]

Indubitablement, à tout point de vue, la vie de servitude et de prophétie vécue par le Messager de Dieu (saw), au sens le plus profond du thème, dans une conscience permanente de la perception et de la présence divine prouve l‘étendue immense de sa connaissance divine. Cette connaissance qu’Habibullah détenait sur son Seigneur le fit mériter aux derniers instants de sa vie la nostalgie divine à son égard. C’est ce qui est traduit dans l’un des derniers incidents qu’il vécut avant son voyage éternel :

“Les instants ultimes de la vie bénie de l’Envoyé de Dieu furent un moment de rencontre avec l’Auguste où l’émotion était à son comble. Vu qu’il avait consacré la plénitude de sa vie à vouer à son Seigneur une servitude et une affection atypique, et qu’il avait déjà goutté à la mort spirituelle avant la véritable mort, le ciel ne manqua pas de s’assombrir au moment où il rendit l’âme. D’ailleurs, tel qu’il fut rapporté du noble compagnon Ali et de notre sainte mère Âicha –radıyallâhuanhumâ-, à trois jours de la mort du Prophète, Dieu Le Loué lui envoyait chaque jour l’Archange Gabriel –aleyhissalâm- pour lui demander son avis. Au dernier jour, l’Archange Gabriel –aleyhissalâm-se rendit auprès de lui (saw) avec l’Ange de la mort Azrâil –aleyhissalâm-. L’Archange Gabriel –aleyhissalâm- dit :

“Ô Messager de Dieu ! L’Ange de la mort sollicite ta permission pour faire son entrée. En réalité, bien avant toi, il n’a jamais demandé de permission pour effectuer son entrée auprès de quiconque. Après toi, il ne demandera jamais non plus de permission pour visiter qui que ce soit. Permets-lui d’effectuer son entrée !“

L’Ange de la mort entra, se tint debout en face du Saint Prophète –aleyhissalâtuwassalâm- et proféra ces paroles :

“Ô Messager de Dieu ! Dieu Le Sublime m’a envoyé auprès de toi et ordonné d’obéir à tous tes ordres. Si tu le veux, je prendrai ton âme; et si tu le désires aussi, je ne le ferai pas. “

L’Envoyé de Dieu –aleyhissalâtuwassalâm- demanda :

Ô L’Ange de la mort ! Agiras-tu réellement tel que tu le mentionnes?

Azrâil répondit :

“Il m’a été ordonné d’obéir à ce à quoi tu m’enjoindras ! “

Gabriel répliqua :

“Ô Ahmad ! Dieu L’Exalté éprouve ta nostalgie. “

Suite à cela, le Noble Prophète –aleyhissalâtuwassalâm- déclara :

“Ce qui est auprès de Dieu est meilleur et éternel. Ô l’Ange de la mort, exécute ce qui t’est ordonné ! Retire mon âme ! “

Le Messager de Dieu –aleyhissalâtuwassalâm- introduisit ses deux mains dans le récipient d’eau qui était près de lui et passa ses mains mouillées sur sa face bénie. Puis, après avoir prononcé ceci “Lâilâhaillallâh ! Les tourments et la dureté de la mort sont à même de faire perdre la mémoire à l’agonisant“, il leva la main, fixa du regard le toit de la maison;et en faisant entendre ces mots “Ô Mon Dieu ! Rafik-ı A’lâ, Rafîk-ı A’lâ (c’est-à-dire L’Auguste Ami, L’Auguste Ami) !“ Il quitta ce monde éphémère pour l’éternité après avoir laissé des souvenirs éminents d’une vie marquant son amour et affection sans borne à l’égard de son Créateur[15].

Quant à nous, la responsabilité qui nous incombe, c’est d’adopter un mode de vie conforme aux enseignements qu’Il nous a dispensés en proférant ceci : “Ô Messager de Dieu ! Quel exemple hors-norme tu fus et demeureras pour l’humanité toute entière grâce à ta connaissance de Dieu et affection à Son Egard ! “

Que la paix et le salut distingués de Dieu soit sur lui…

[1]Bukhârî, Îmân, 13

[2]C’est l’ensemble des connaissances qu’un serviteur détient sur son Seigneur.

[3]Sourate Az-Zâriyât(51), verset 56.

[4]Sourate Az-Zâriyât (51), verset 56.

[5]Vr. İbn Kesîr, Tafsir, VII, 401. Il a été mentionné que Ibn Abbas aussi fit ce commentaire“…Afin qu’ils Me connaissent” du verset en question. (vr. Aliyyu’l-Kârî, al-Mawzûâtu’l-kubrâ, p. 269).

[6]Pour plus de détails sur la mârifat selon sa terminologie soufie, voir Güngör, Erol, İslâm Tasavvufunun Meseleleri( les problématiques du soufisme en Islam), p. 116-145; Taylan, Necip, Gazzâli’nin Düşünce Sisteminin Temelleri (les bases du système de pensée de Gazzâli), p. 91-112; Sevim, Seyfullah, İslam Düşüncesinde Mârifet ve İbn Arabî(Ibn Arabî et la mârifat dans la pensée islamique), p. 140-144.

[7]Vr. Bukhari, Ayman, 8; Nasai, Ayman, 8, no : 3773.

[8]İbn-i Hichâm, II, 30.

[9]Bukhârî, Tâbîr, 27.

[10]Sourate Ahkâf, verset 9.

[11]Muslim, Salât, 222.

[12]SourateFâtır(35), verset28.

[13]Ahmad b. Hanbal, Musnad, I, 391, 452.

[14]Elmalılı, Articles, p. 316.

[15]Vr. İbn-iSa‘d, Tabakât, II, 229, 259; Belâzûrî, Ansâbu’l-Achrâf, I, 565; Ahmad bin Hanbal, VI, 89.

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