La famille victime du chaos

Mar 13, 2019 par

Ahmet Taşgetiren

 

Il y a de cela vingt ans, on pouvait lire en couverture de certaines revues allemandes telles que Der Spiegel ou Stern le phénomène « fille-mère » qui évoquait le cas de toutes jeunes filles qui, n’étant pas encore sorties du cocon de l’enfance, étaient tombées enceintes. Le phénomène « fille-mère » est devenu dès lors un fléau qui sévit en Europe depuis ces deux décennies[1].

Ces derniers mois en Turquie, d’aucuns n’ont pas manqué d’écarquiller les yeux quand une jeune fille âgée de 13 ans a donné naissance à un enfant. Ce fait signifiait en clair que la Turquie venait de faire son entrée dans le processus d’adaptation des normes européennes et notamment relativement à ce phénomène précis, à telle enseigne que notre structure sociale a commencé à fonctionner à l’image de la perversion sociale qui sévit en Europe depuis les deux dernières décennies.

Le phénomène « fille-mère » est la répercussion du bouleversement moral des individus dans leur rôle qu’ils doivent tenir en société. Autrement dit, l’enfant en Occident n’est plus considéré comme un enfant, car on assigne à ces toutes jeunes filles à peine sorties de l’enfance un rôle et une responsabilité qu’elles ne sauraient endosser.lorsque nous considérons aujourd’hui la femme et son enfant, que la femme ne tient plus son rôle de mère et que de même l’homme ne tient plus son rôle de père, la charpente familiale se fissure au profit de l’unité sociale de type occidental. Le jeune est devenu hippie, fan des Beatles ou adepte de heavymetal tandis que les personnes âgées croupissent dans des maisons de retraite… Il n’est donc pas étonnant que la structure familiale vole en éclat … et dans une telle atmosphère il n’est pas non plus étonnant que de toutes jeunes filles à peine sorties de l’enfance se retrouvent mères.

Les enfants sont le reflet du bouleversement

De nos jours, cette tourmente sociale a commencé à influencer violemment notre pays (la Turquie). Probablement parce que les scènes dramatiques liées à cette calamité sont visibles chez les enfants dont les larmes versées attirent notre attention. Le drame qu’ils vivent se reflète également sur la société. Les lamentations d’un enfant dont les parents se séparent, la misère des enfants qui vivent sous les ponts après avoir fugué, la croissance du taux d’enfants ayant commis des délits et des filles-mères. Cela ne s’arrête malheureusement pas avec le seul drame de ces enfants. Ce n’est que l’exsudation du sang provenant d’un poignard enfoncé très profondément. La première blessure causée par le poignard se situe au niveau du cœur. Il est bien possible que la Turquie ait pris du retard en termes d’années par rapport à l’Europe, mais une chose est sûre, elle a fait ses premiers pas en direction d’une débâcle familiale. Quand bien même que personne ne donne le signal de « c’est fini la famille », nous sommes tous à présent conscients que nous vivons ce processus.

La famille finissant par se fracturer

Il en existe des familles qui se fracturent d’emblée. Le taux de divorce s’accroît de jour en jour. On remarque que chez les individus vivant dans certains milieux à l’image du modèle européen, la majorité en est à leur troisième ou quatrième mariage. Cela signifie en clair que ces individus ont déjà divorcé trois ou quatre fois. Enfant ? Pas d’enfant ? Ce phénomène n’est autre que la fracture générationnelle qui est en train de s’épuiser. Le mariage tel que nous le remarquons aujourd’hui est une tout autre réalité par rapport à ce que nous en savions auparavant. En d’autres termes, les personnes qui se marient ne sont pas en mesure d’ériger une charpente familiale. Cette réalité n’est autre que la dégénération de la soi-disant « famille alternative » et de toute relation admise en matière statutaire comme une famille. Nous pouvons à cet effet suivre dans la presse mondiale toutes les frustrations qui découlent de ces relations insensées.

Les autres dimensions du chaos

C’est une erreur évidente que de limiter le bouleversement familial aux colonies occidentales. Le fait est que l’Occident n’est pas le cliché d’une expérience appliquée seulement aux petites colonies. La société tout entière, par le biais de l’État, a été introduite dans ce processus et les séquelles qui en résultent, compte tenu de leur taux d’influence, se répercutent sur les familles. Les statistiques relatives au taux de divorce montrent que ce phénomène est en pleine croissance en Turquie relativement au niveau d’instruction. Quant à ce niveau, il est l’indice d’un transfert des valeurs occidentales.

Le divorce est sans nul doute le fruit d’un choc familial. Il en est de même pour le nombre grandissant d’enfants que l’on place dans des garderies ; idem concernant l’augmentation des enfants ayant commis des délits, l’orientation d’une jeunesse attirée par la drogue et égarée ; enfin la ruine de jeunes filles voire de fillettes qui après avoir fugué se trouvent entre les mains de proxénètes. Tout cela justifie le fossé qui de jour en jour s’élargit entre les générations.

Quant à la famille, on peut observer en Turquie les signaux dangereux qui sont émis en se fondant uniquement sur une campagne qui soutient « que la fornication ne doit pas être considérée comme un délit ». Le délit, c’est la sentence estimée d’évènements exceptionnels au sein d’une société. Le vol ne peut être considéré comme une infraction dans une société où plus de la moitié des individus s’adonne au vol. Dans ce cas précis, le vol serait admis comme « la valeur fondamentale » de cette société. La campagne actuelle « que la fornication ne soit pas considérée comme un délit » connaît un début de promotion en Turquie. En d’autres termes, il faut installer de la dynamite au cœur de la racine familiale et la réduire à néant. La fornication aurait-elle pris à ce point de l’ampleur en Turquie ? La société turque aurait-elle à ce point réduit sa sensibilité en miettes quant à la fornication ? La majorité des individus composant la société évolue-t-elle dans une atmosphère où la fornication serait admise comme une transgression ? En ce qui nous concerne, notre état d’esprit n’est pas de ce ressort. Nous pouvons seulement admettre que ce phénomène est actuellement traité dans nombre de revues de presse et, ce qui est le plus plausible, que la Turquie est à un niveau où l’on pourrait dans l’idéal évoquer ledit phénomène et en débattre. Ceci est bien le signe qui montre que les sensibilités se sont évaporées dans des proportions bien définies. Et ceci voudrait dire que nos oreilles se sont habituées aux récits qui relatent la fornication… que nos oreilles se sont habituées à tel point que nous sommes parvenus à un niveau où l’on se résignerait désormais à considérer que la fornication n’est pas un délit. Un hadith stipule :

« Viendra un temps où la fornication prendra de l’ampleur au point que les gens forniqueront en plein milieu des chemins. Le plus sensible des individus qui vivront durant cette période sera celui qui pourra dire : “Et si vous faisiez cela dans un endroit plus discret”. »

Sommes-nous arrivés à ce point ? Sommes-nous en deçà ou au-delà ? Tous ceux qui prostituent l’ouïe de la communauté par le concept de fornication sont les mêmes qui se préparent au décès de la structure familiale.

L’ambiance chaotique qui prévaut au sein de la famille

Les faits mentionnés ci-dessus sont dans leur ensemble des conséquences singulières. En sus, les choses prennent une autre allure, c’est-à-dire que ces conséquences ne constituent que l’arrière-plan du rideau. En réalité, cet arrière-plan reflète la vie familiale. C’est le lieu où l’affliction se resserre au fur et à mesure et dégénère en séquelles telles que nous les avons exposées. L’enfant commence à préférer l’en dessous du pont au cadre familial. L’homme et la femme, en lieu et place de sa compagne ou compagnon légitime, trouvent d’autres alternatives… Pourquoi ? Parce que l’ambiance qui prévaut au sein de la famille est tout simplement chaotique. Aujourd’hui, en Turquie, ce chaos est une tout autre réalité, même si toutefois une partie des couples mariés n’a pas encore subi ces séquelles. Ce chaos qui brise les familles, entraîne aux conséquences fâcheuses, mutile les cœurs et, en fin de compte, propulse chaque membre hors de son cercle… Il nous incombe de préciser que ce chaos a entraîné en Turquie un nombre considérable de vies fracturées voire brisées.

Les raisons du fléau

Pourquoi ce désastre ? Pourquoi cette débâcle ?

Il faut chercher la réponse à cette question au sein du système lui-même. Au départ, l’idéal de la vision d’un monde occidental était de transférer uniquement vers notre pays les valeurs culturelles. La plénitude des opérations menées était orientée vers l’objectif d’assurer une nouvelle structure communautaire fondée sur les valeurs occidentales et de démolir la structure traditionnelle en Turquie. C’est ce qui a été à l’origine des chocs intenses dirigés contre cette structure traditionnelle. Durant cette période, l’opération la plus importante concernant la famille avait pour nature des nouveaux jugements de valeur sur le statut de la femme. Et l’essence de cet évènement fut la recherche d’une nouvelle mission pour la femme autre que sa responsabilité de mère. Du fait de l’idéologie « si la femme change, la société change, la structure traditionnelle change », on a voulu faire sortir la femme de son cocon et la diriger du côté de l’arène sociétale.

On peut affirmer que cette opération culturelle n’a eu de répercussion que sur des milieux très restreints. Pendant un laps de temps très prolongé, la société s’est servie de la famille comme lieu de refuge et a résisté aux opérations dominantes.

Au fil du temps, les effets du système ont commencé à se faire sentir dans les domaines de la culture, de l’économie, du droit, de la constitution sociale et dans bien d’autres domaines ; de surcroît, le système n’a pas manqué d’envahir la société de tout côté. D’une part, on inculquait en période de croissance les valeurs occidentales aux générations dans le cadre de formations culturelles qui étaient dispensées dans les écoles ; on étouffait ainsi la société par les conditions économiques qui consistaient à introduire la femme dans le monde du travail, d’autre part, les moyens de communication de masse servaient à établir une compréhension générale de la constitution socioculturelle et économique. La mission fondamentale des moyens de communication de masse était de présenter les apôtres de cet afflux et de digérer les résistances venant de la société. Quelles étaient par conséquent les diverses situations vécues durant ce processus ?

Les conflits de génération

Les conflits de génération au sein des familles sont soutenus aux dépens de la famille tout entière. La notion père-mère ou grand-père-grand-mère « représentant des valeurs traditionnelles » est boycotté en même temps qu’on a voulu mettre un terme à l’influence parentale sur les enfants. Tout ce qui vient des enfants est admis comme bien alors que le vouloir du père ou de la mère est caractérisé comme un élément jetable. On a recherché en chaque enfant une « identité révolutionnaire. On a traité de thèmes stipulant que « si l’enfant fuguait, c’est parce qu’il était sous l’emprise du père ». L’enfant est donc présenté comme un plaidant pour la liberté. À ce jour, les mêmes scènes se poursuivent.

La campagne en faveur de la liberté sexuelle

En ce qui concerne le thème de la liberté sexuelle, les bonnes mœurs de la société sont en permanence perverties. Le slogan « liberté sexuelle » est utilisé comme arme afin d’anéantir la structure sociétale. On applaudit la fille qui tient tête à sa famille au nom de la liberté sexuelle. L’esprit conservateur de ce qui constitue les valeurs communautaires traditionnelles à travers l’institution du mariage est condamné dans les diverses propagandes incessantes, tandis que le flirt est largement répandu. Le summum de ce processus est le fait de vivre ensemble, sans aucun engagement de mariage en vue. Ceci signifie en clair que l’achèvement de ce processus, c’est la fin programmée de la famille. Un point est à mettre particulièrement en évidence, c’est que la Turquie vit sous l’influence des moyens de communication de masse et se retrouve face à deux évènements dus à la mixité dans le milieu éducatif. D’une part, l’éveil précoce de la « conscience sexuelle » ; d’autre part, l’avancée de l’âge requis pour le mariage au profit des conditions économiques et éducatives. Cette constitution malsaine induit la société à des pratiques tout aussi malsaines étant donné qu’elle est à même d’éveiller les désirs sexuels précoces sans être en mesure d’apporter une satisfaction sur des bases licites. Ce système laisse le jeune devant deux alternatives : soit il comprime ses désirs sexuels, soit il s’adonne au flirt qui est synonyme de relation illégitime absorbant ce qui constitue l’abondance du monde spirituel. La conséquence première de ce phénomène est la contrainte de l’équilibre spirituel et les diverses déviations sexuelles ; la seconde s’étend jusqu’aux irresponsabilités illimitées des « filles-mères ». Dans les deux cas, il s’agit là d’un nouveau traumatisme pour les générations censées fonder plus tard une famille.

La femme et le monde du travail

Le premier slogan qui justifie l’introduction de la femme dans le monde du travail est « la liberté économique ». La femme est censée donc travailler, gagner de l’argent et se libérer de sa dépendance financière vis-à-vis de son mari. Elle a ainsi la possibilité d’accéder à une plus grande autonomie. Elle est en mesure de prendre aisément des décisions en ce qui concerne son avenir.sait-on jamais, cette propagande est liée au système capitaliste du pays qui entraîne par conséquent la femme dans le monde du travail. Travailler donc signifie pour certaines « une voie vers la liberté » et pour d’autres un besoin impératif afin de survivre. Quoi qu’il en soit, la famille doit en payer le prix pour chacune de deux conséquences.

Afin de valoriser la pensée qui soutient que travailler c’est emprunter « un chemin vers la liberté », la vie de famille passe au second plan. Lorsque la question « le travail ou la famille » est posée, la réponse est sans conteste « le travail ». Il n’existe aucune nécessité de « rester prisonnière à la maison ». Ne pas aller travailler (à l’extérieur) est synonyme de désolidarisation, de condamnation à rester à la maison, d’emprisonnement. C’est pour cette raison que l’enfant est aux yeux de la femme synonyme de sujétion. Il est une chose indésirable. Première dans le désir d’avorter, la gent féminine est aussi première à appliquer le contrôle des naissances. Pour cette même gent, fonder une famille est quelque chose de trop. Parce que fonder une famille implique le fait d’adopter une responsabilité qu’on le veuille ou pas. Accepter d’endosser une telle responsabilité signifie ne plus être en mesure de planifier son avenir. Cette idéologie a fait croître le nombre de femmes célibataires au sein de la société. Et qu’en est-il des désirs charnels ? Cette même idéologie est à l’origine du concubinage sans aucun engagement de mariage en vue.

Un tel individualiste ne peut endosser aucune responsabilité face à la société, car tout commence en lui-même et tout finit en lui-même. Imaginons un instant une société composée de ce genre d’individus. Une génération plus tard, aucune trace de cette société ne figurera dans le monde. Cette société sera témoin de la fin de ses jours. À part cette gent elle-même, nul ne peut parvenir à lui faire comprendre la réalité des choses.

En outre, un système capitaliste au sein duquel une femme doit obligatoirement choisir de travailler fera d’elle une affligée. Quel que soit le nombre de personnes qui résident dans le foyer, toutes sont plus ou moins dans l’obligation de travailler. Le garçon, la fille, tout le monde est censé travailler. Tout individu qui, après avoir migré d’un village vers la ville, est saisi par les barbelés de la roue du système. Face à cette situation, la femme se retrouve dans l’obligation de partager sa vie entre son foyer et son travail. Peut-être que son cœur demeure au foyer, mais elle doit toutefois chaque jour s’en détacher. C’est toute une tension qu’elle vit entre son foyer et son travail. Telles sont donc les retombées de ce qui constitue la famille : avant tout, la femme est devenue une employée surchargée, passant huit heures au bureau, s’ensuivent les travaux domestiques dont on ignore le début et la fin… Il en est de même le lendemain, et le surlendemain… Le stress vécu au travail est transporté jusqu’à la maison tout comme les préoccupations à la maison sont transportées jusqu’au lieu de travail. Et ceci n’est pas une condition face à laquelle on doit se résigner. Le prix d’une telle condition est d’abord subi par la femme elle-même, puis par l’ensemble de la famille. La femme en paie le prix car, en toute franchise, malgré tous les efforts qu’elle fournit pour s’acquitter de ses devoirs, viendra un jour où elle fera face à d’insupportables responsabilités qui finiront par l’épuiser. La famille en paiera le prix, car dès l’instant où l’énergie de la femme commence à diminuer, c’est la famille qui en pâtit, c’est l’intimité du couple qui fléchit, ce sont les relations avec les enfants qui faiblissent, et toutes les conséquences de cette trame s’ensuivent inexorablement. Le Coran stipule :

« Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent[2]. »

En effet, un changement dans les fonctions innées ne peut qu’entraîner une altération de la fonction féminine qui consiste à assurer un environnement paisible au sein du foyer. Étant donné qu’une femme qui travaille (à l’extérieur) retourne chez elle (bien souvent) en état de stress. Les moments intimes du couple se réduisent, de même que les causeries amoureuses ; lorsque les retrouvailles familiales diminuent, les relations dans le cadre du travail s’intensifient.

Telle est la réalité du chaos familial. Quand la mère de famille fait face à des tâches multiples, les enfants sont abandonnés dans des garderies ou aux baby-sitters. L’éducation maternelle est négligée, les enfants en période de croissance sont hors de contrôle et surtout la peur de l’enfant s’installe… et cela conduit la mère à la crainte d’enfanter à nouveau… Fondamentalement, les conditions qui accablent la famille élargie et occasionnent l’abandon des grands-parents dans des maisons de retraite sont les mêmes qui extirpent l’enfant du foyer et le confient à la garderie. C’est cette période que traverse à présent la Turquie et c’est cela aussi le chaos qui s’étend à des masses considérables. Il est difficile de trouver un foyer dans lequel la mère travaille et qui ne soit pas victime d’un disfonctionnement. Chaque famille en paie le prix et l’avenir de la société se construit en dépit de ce prix.

Comprendre parfaitement le problème

La vérité qu’il nous incombe d’exposer est la suivante : la famille en Turquie traverse une crise. Celle-ci est survenue vingt ans après celle que l’Europe a connue et cet évènement nécessite que l’on se mette à l’abri de tous ses dérèglements.

La famille est confrontée à cette crise à cause de l’État qui, après l’avoir étendue, est lui-même victime de dislocation et de détérioration. Par la suite, la famille a été contrainte de vivre dans un environnement dans lequel les éléments substantiels sur lesquels elle reposait ont été démolis à ses dépens. L’environnement général de ces deux aspects est bel et bien le système de la Turquie (actuelle). Il s’agit bien là d’une structure socioculturelle et économique dont les caractéristiques sont empruntées à l’Occident.

En fait, ce qu’il faut ériger en termes de structure, ce sont des établissements de lutte contre ce chaos en lieu et place des mesures d’éradication liées au chaos et à la débâcle familiale… C’est ce qui explique la présence de maisons de correction pour enfants, de tribunaux pour enfants, de garderies, de centres de refuge pour les filles et d’instituts de recherche à but familial…. D’un côté, on soutient la continuité du système qui provoque cette débâcle, et de l’autre les supports aux failles percevables dans ce système…

En Occident, cette perspective n’est guère un remède pour la famille. Sauf qu’en Turquie, des investissements colossaux sont concrétisés pour remédier aux afflictions familiales… Malheureusement, point de salut (à l’horizon) pour la famille. Au jour d’aujourd’hui, la situation familiale en Occident s’expose sous nos yeux, dans toutes ses dimensions effroyables. À cette allure, la famille en Turquie ne peut plus espérer le salut. C’est une triste réalité qu’il nous incombe de communiquer.

On n’imagine pas pouvoir trouver des personnes qui prennent la peine de poser la question suivante : « La famille a-t-elle jusqu’à ce point une importance capitale ? La raison en est que les institutions fondamentales de la société sont exposées à une certaine confusion de conscience. La famille est (certes) importante. La famille est le fondement de la société. La famille est le noyau de la société. La famille est l’indice de la société. Lorsqu’on y décèle une faille, il s’avère alors impossible de cueillir un fruit paradisiaque sur l’arbre qui en porte. C’est de ce noyau constitué par la famille que se développe le laurier rose. Si la famille s’épuise, la société aussi s’épuisera, car on ne pourra trouver aucune trace de ses valeurs permanentes. La famille est l’école première de toute société. La famille est la source où l’on puise les premières vertus. Et maintenant cette famille qui est la nôtre se retrouve face à de grands dangers et l’on peut effectivement déterminer notre destination finale si l’on continue de plagier l’Europe.

C’est au prix d’une revalorisation qu’on pourra trouver le salut. Cette revalorisation ne peut être que nationale. Elle déterminera une nouvelle direction. L’homme ne connaîtra son salut qu’en demeurant lié à sa saine nature telle qu’Allah l’a créée. Et cet élément fondamental constitue l’unique ordonnance médicale en faveur du salut de notre pays.

[1]Note du directeur de la rédaction : L’auteur n’engage que ses propos qui partent d’un constat et proposent une alternative qui est du ressort de l’idéal islamique. Néanmoins, la ligne générale de notre revue prend en compte les diverses possibilités d’interprétation de la réflexion menée sur ce sujet.

[2] Sourate Ar-Rûm, 30 : 21.

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