La question vitale : Jusqu’à quel point suis-je musulman ?

Mar 14, 2019 par

Le scénario que je vais vous raconter est très commun :

Le lieu est un pays d’Europe. L’homme est musulman, la femme est chrétienne ou appartient à une autre religion ou tradition. Ils tombent amoureux l’un de l’autre et décident de se marier. L’homme et sa famille soumettent comme condition que la femme devienne musulmane. Cette dernière, n’étant pas attachée particulièrement à sa religion, ne voit pas d’inconvénient à en changer. Ils vont tous deux voir l’imam, une cérémonie vient inaugurer la conversion de la femme à la religion musulmane, puis le mariage est célébré.

La femme, chose inattendue, décide réellement d’embrasser l’islam. Probablement par amour, elle veut en savoir davantage sur la religion de son mari, et, quand elle sera une bonne musulmane, leur foyer sera orné d’un amour encore plus grand.

Elle demande des livres concernant l’islam et en achète…

Elle lit, lit, lit…

Elle se trouve des amis croyants et apprends d’eux à lire le Coran.

Son mari ne s’aperçoit pas de ce qui se passe. Quand les questions de sa femme concernant l’islam commencent à s’accroître, il cherche à se sauver par tous les moyens et se demande où cela va-t-il mener. Et ensuite…

Ensuite, il y a des changements qui commencent à apparaître dans la vie de la femme. Au départ il y a la prière… elle porte le foulard pendant son accomplissement… puis elle le porte constamment. Elle lit fréquemment le Coran. Elle commence à faire attention à ses relations sociales. Puis, pour finir, en évoquant le fait de se rendre en omra (ou petit pèlerinage), elle dit à son mari : « si nous y allions ensemble ».

L’homme est étonné. Qu’est-ce que l’omra ?

En réalité, la femme s’était aperçue auparavant du désintérêt de son mari pour l’islam… Par exemple le fait qu’il ne fasse pas la prière… Elle s’étonne que tout ce qu’elle apprend au nom de l’islam ne se trouve pas chez son mari.

Elle ne parvient pas à trouver la réponse relative à la chose réelle que son mari lui a demandée : c’est-à-dire le fait qu’elle devienne musulmane. Effectivement, elle l’est devenue, elle a même changé de prénom, de Helga, elle est devenue Fatma ; elle essaie de découvrir la fréquence entre « l’archétype de l’ancien musulman » incarné par son mari et « la nouvelle musulmane » qu’elle est devenue maintenant…

En conclusion, la plupart du temps, en raison d’une différence notoire de perception de l’islam, cela se termine par une séparation.

L’islam est une religion sacrée. L’islam représente l’ensemble des critères divins notifiés aux hommes.

Quant au musulman, cela implique qu’il accepte l’islam comme critère de vie et qu’il règle sa vie par rapport à l’islam en passant, en quelque sorte, par une certaine entente. Chaque musulman interprète l’islam dans tous les sens en fonction de sa personnalité. Avec cette dimension s’expose nécessairement une notion de l’islam : on peut dire que selon le gain de personnalité en rapport avec l’identité islamique, être musulman serait sain d’après cette texture. Selon la distinction existante entre islam et interprétation du musulman, et dans la mesure où celle-ci est importante, nous aurons une identité autant problématique. Ici le but consiste à devenir « un homme confirmé par Allah » pour atteindre cette personnalité. Il n’est pas erroné d’affirmer que dans la mesure où « la beauté du musulman » est manifeste, nous allons aboutir irrémédiablement à « la confirmation divine ».

Si nous étions de nouveaux musulmans (convertis) et si nous donnions de l’importance au fait d’être devenus musulmans, après avoir prononcé les premières paroles scellant notre entrée dans l’islam, la première chose que nous devrions faire est d’enseigner à notre entourage l’apport de l’islam dans la vie de l’être humain et transposer chaque chose (enseignée) dans notre propre vie…

L’islam, sans nul doute, est à même de construire une nouvelle personnalité dans notre vie ; avec le monde de l’intelligence, avec les sensibilités du cœur, un équilibre dans le monde du cœur…

Tous les aspects de notre être ancien seraient de nouveau formés par les couleurs de l’islam.

Un credo (amantu) !

Un poème d’adoration.

Un cadre d’action… Un ordre dans les liens sociaux…

« Ta’zim li amrillah. Chafkat li halkillah… » (Accepter la grandeur, la supériorité d’Allah. Avoir de la miséricorde pour les créatures qu’Allah a créées.)


Un sentiment de responsabilité de la terre au ciel, de l’eau à la terre, du vivant au non vivant…

L’islam aurait donc englobé toutes ces réalités et soumis à tous les individus un cadre corrélationnel commençant par « Ach-hadou… »

 

Le Messager d’Allah (sallallahu ‘alayhi wa salam) a indiqué qu’en matière de croyance, il existe soixante-dix cadres distincts, que ceux-ci amènent forcément à une responsabilité sociale qui permet de dégager toutes les peines des hommes et qui débute par la parole « La ilaha ».

« Aimer Allah, s’aimer les uns les autres pour Allah, aimer le Prophète, pratiquer l’honnêteté et la sincérité, abandonner le mensonge et la rancune, regretter ses péchés et demander pardon, avoir la crainte d’Allah, espérer l’au-delà, espérer en Allah, remercier Allah, être patient devant les difficultés, être modeste, être compatissant et généreux, avoir de l’affection pour les plus jeunes, abandonner la haine, la jalousie et la vanité, abandonner la tricherie et les mauvaises idées, ne pas se complaire dans le monde, abandonner l’amour du pouvoir et de la réussite, bien se comporter envers ses parents, avoir de la souveraineté en toute justice, bien préserver ce qui est donné, bien se comporter envers tout le monde… » Tous ces critères susmentionnés qui dirigent la vie de l’homme font partie de ces cadres.

L’islam, au point de vue de l’humain, apporte dans l’esprit un élément divin ; être musulman, c’est tisser cette réalité dans sa personnalité.

Ceci est certain : Quand l’islam reflète sa globalité sur notre personnalité, nous sommes « musulmans » à ce niveau et si cet ensemble se brise nous devenons « des individus dont la personnalité est divisée ».

Il ne fait aucun doute qu’il y ait une différence entre le musulman qui fait sa prière et celui qui ne la fait pas, entre celui qui jeûne et celui qui ne jeûne pas, entre celui qui donne l’aumône et celui qui ne la donne pas, entre celui qui dit la vérité et celui qui ment, entre celui qui mange de manière licite et celui qui mange de manière illicite, entre celui qui respecte le droit des autres et celui qui ne le respecte pas, entre celui qui instaure chez lui une vie conforme à l’islam et celui qui ne l’instaure pas… et dans les milliers de postures existantes entre l’islam et les autres religions… Chacune d’entre elles formant la « texture du musulman »

La différence est-elle importante ?

Oui, parce que nous parlons du « cadre du musulman » qui va être accepté ou non, de « la compassion divine » que nous allons soumettre en présence d’Allah.

À l’intérieur même de sa propre personnalité, un pourcentage de 5% ou bien de 95%, cela n’a-t-il pas d’importance ?

Y a-t-il une différence entre celui qui adhère simplement à l’islam et celui qui y adhère profondément ?

Qui plus est, y a-t-il une différence entre celui qui est musulman par hérédité et celui qui « vit l’islam » dans chaque phase de son existence ?

Si « la religion », c’est-à-dire l’islam pour les humains, est une acception pour leur cadre évolutif en tant qu’institution, le niveau des relations entre les humains et l’institution en question est très important.

« Laisse ceux qui prennent leur religion pour jeu et amusement ! » (Coran, Al-An’am 6/70 ; voir aussi Al-Araf 7/51)

Dans le Coran, ce comportement n’est pas acceptable.

Et pour celui qui a la compréhension de cette réalité, c’est la question concernant sa relation avec l’islam.

Jusqu’à quel point suis-je musulman ?

Pour l’homme qui a la conscience des comptes qu’il va rendre ensuite, c’est « de rendre préalablement des comptes à lui-même ». C’est l’acte d’observer « le livre de la vie »… c’est l’effort d’appliquer dans ce qui va suivre « l’acceptation divine »…

Se poser la question : « Jusqu’à quel point suis-je musulman ? », c’est se poser également les questions suivantes : « Ma relation avec le Seigneur est-elle suffisamment saine ? Ma relation avec le Coran va-t-elle m’emmener à discerner son monde intérieur ? Ma foi envers le Prophète est-elle un effort qui va m’amener vers lui ? Jusqu’à quel point ma croyance en l’au-delà reflète-t-elle dans ma vie ici-bas ? Jusqu’à quel point ma prière est-elle prière ? Jusqu’à quel point mon jeûne est-il un jeûne ? »

Un individu dont le présent n’est plus l’islam… un individu qui affecte l’islam dans les derniers rangs de sa vie… un individu qui ne voit pas les effets des mites sur le tissu de son islam… un individu qui a réduit l’islam à l’endroit le plus étroit de sa vie… un individu qui n’a jamais considéré l’islam comme le sens de sa vie… un individu qui n’a jamais entendu les sonorités de l’islam…

La relation d’un tel individu avec l’islam n’est-elle pas problématique ? Et comment cette relation va-t-elle être exposée ?

Avant de comparaître devant le Créateur, devant les frontières du non-retour… un décompte de la vie…

Jusqu’à quel point suis-je musulman ?

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