Les trois mosquées les plus vertueuses

Mar 12, 2019 par

Pr.Dr Ismail Lütfi Çakan

Abû Hurayra (r.a) a rapporté que le Prophète (s.a.s) a dit : « Le voyage effectué en direction de ces trois mosquées l’est pour des raisons d’adoration : al Masdjid al-Haram, al-Masdjid an-Nabî et al Masdjid al-Aqsa. » [1]

Durant ces jours où la saison du hajj est vécue en toute émotion et vivacité, que cela soit l’accomplissement conditionnel de l’adoration du hajj, la visite de ces centres de manière définie ou bien volontaire, elle fait toutes les fois l’objet de voyages. En d’autres termes, la tête et le cœur des musulmans restera en circonvolution durant ces jours autour de ces centres bien définis. C’est à travers cette opportunité que nous avons mentionnés les « trois mosquées du Prophète » ou encore « cheddu rihal » : terme figurant dans certains ouvrages.

 

Les bien-fondés

 

Quand nous portons un point de réflexion sur les différents hadiths, nous pouvons classer de la manière suivante les diverses qualités des devoirs qui y ressortent :

  1. Ces trois mosquées sont supérieures aux autres et, en matière de lieux de culte, les plus vertueuses.
  2. Effectuer un voyage à destination de ces trois mosquées est un acte fort légitime. Notre Prophète (s.a.s), en particulier, nous encourage sur ce point.
  3. Il est inutile d’effectuer un voyage vers n’importe quelle autre mosquée en dehors de ces trois précédemment mentionnées.

 

Les caractéristiques communes

 

Les savants religieux ont apporté des détails nécessaires sur les sentences qui ont fait du hadith une source de spiritualité. En s’inspirant de ces détails, nous repasserons de manière précise et conforme au hadith les grâces attribuées lors d’un voyage portant sur ces trois mosquées. Avant tout, nous devons préciser que la supériorité de ces trois mosquées par rapport aux autres est incontestable et qu’elles partagent ensemble quelques caractéristiques qui leur sont communes :

  1. Ces trois mosquées ont été bâties par des prophètes de leurs propres mains.
  2. La Masdjid al-Haram et la Masdjid al-Aqsa ainsi que la Masdjid an-Nabî, centre de la fondation islamique et aussi première mosquée, constituent les premiers centres de la civilisation islamique.
  3. La visite de ces trois mosquées est une occasion pour se commémorer les grands personnages de l’islam, quels ont été leurs bienfaits et leurs combats. C’est de cette façon que la foi des croyants prendra une dimension historique qui leur permettra de goûter au bonheur et de se nourrir également des sentiments conformes aux anciens croyants. Le visiteur se revivifie et se sent personnellement dans une atmosphère religieuse emprunte de pureté, d’intense bonheur. En d’autres termes, il vit des jours historiques, se renforce, se reconnaît et se fortifie.
  4. Les trois mosquées résultent de la tradition attachée à la formulation de l’unicité d’Allah. Le respect de cette tradition se fait également avec la « kalimatullahi », c’est-à-dire l’engagement au djihad. Effectuer une visite dans ces mosquées est un acte qui dévoile son attachement personnel, sa propre construction interne et son aisance dans les œuvres de formulation de l’unicité d’Allah.
  5. De plus, la preuve historique démontre que, quelle que soit l’affiliation religieuse, juive chrétienne et musulmane, la Masdjid al-Aqsa constitue aux yeux de tous un centre sacré et reconnu de visite. C’est aussi dans la même perspective que des personnes, pour des raisons liées à la visite de la Ka’ba, se rendent à pied ou en monture vers la Masdjid al-Haram. Quant à la Masdjid an-Nabî, elle est le fruit de l’hégire de notre Prophète (s.a.s) et constitue le centre liminaire de l’islam fondé lors du voyage accompli en musulman. De nos jours, par un regard portant sur la compréhension du bonheur que représente la tombe du Prophète (s.a.s), cette dernière est visitée par des croyants dans une sérénité aussi douce que s’ils eussent été en présence du Prophète lui-même (dans sa condition de santé parfaite).

 

Le domaine de la vertu

 

Concernant la supériorité de ces trois mosquées par rapport aux autres lieux de culte, nous avons apporté également dans notre hadith une lumière particulière sur leur classement. C’est pour cette raison qu’il est absolument important d’évoquer aussi de manière succincte leur particularité respective.

 

La Masdjid al-Haram

 

L’alliance des savants avec la Masdjid al-Haram est « afdal al-masâdjid » (relatif à la plus vertueuse mosquée du monde). Certes, cela a bien des raisons justificatives. Avant tout, la première maison (d’Allah) appelée Ka’ba, celle qui fut édifiée pour permettre aux hommes de servir Allah l’unique, est la Masdjid al-Haram. Elle est la qibla. Elle est le centre symbolique de l’existence pour l’accomplissement du hajj. Cependant, le Prophète (s.a.s) formula sa particularité vertueuse en ces termes : « En dehors de cette mosquée, une prière effectuée dans ma mosquée est beaucoup plus précieuse que celle effectuée dans les autres mosquées. »

 

La Ka’ba (et la Masdjid al-Haram qui l’entoure), bien qu’elle soit de temps en temps envahie par des aperçus paradoxaux à la formulation de l’unicité du Seigneur, constitue la première maison sacrée ayant servi de centre fondamental pour la formulation de l’unicité d’Allah. C’est la raison pour laquelle elle constitue le premier lieu de séjour et le premier lieu où l’on adore.

 

La Masdjid an-Nabî

 

Dans la société islamique de Médine, méditer du point de vue de la foi sur le lieu où se trouve la Masdjid an-Nabî et observer le climat de l’engagement en islam suffisent pour comprendre l’importance et la vertu que porte cette mosquée. Elle est un point focal de l’histoire et de la civilisation islamique. « Envoyé aux univers en qualité de miséricorde », le serviteur exemplaire, selon son aspect et le fait qu’elle couvre les souvenirs innombrables du dernier prophète : « une mosquée fondée sur la piété » (Coran, at-Tawba, 9/108), elle demeure la Masdjid an-Nabî. C’est par conséquent une mosquée qui s’identifie avec l’islam.

Tous les hadiths qui furent rapportés constituent les expressions de l’importance et de la vertu qui appartiennent à cette mosquée.

 

La Masdjid al-Aqsa

 

La Masdjid al-Aqsa, première station du Prophète pendant son ascension, a servi de qibla d’orientation pour les croyants fervents. Au départ, concernant cette qibla, la Masdjid al-Aqsa constituait un centre sacré, reconnu par les trois religions (monothéistes) réunies. Les combats touchant à la formulation de l’unicité d’Allah effectués aux alentours de la Masdjid al-Aqsa demeurent de plus en plus intenses et acharnés. En effet, à partir de Hazrat Souleymane (a.s), la Masdjid al-Aqsa ainsi qu’al-Quds (Jérusalem), qui constituent le centre de l’autorité et des différentes administrations religieuses, possèdent présentement la disposition et le potentiel historique pour perpétuer cette fonction.

Selon un hadith relaté par Abdullah ibn ‘Umar, Souleymane (a.s) désira d’Allah trois choses lorsque la construction de la mosquée fut achevée :

  1. Il implora Allah en faveur d’un sultanat et d’un patrimoine que nul autre après lui ne pourra bénéficier.
  2. Une capacité et une force qui assureront son assiduité aux commandements d’Allah.
  3. Le pardon envers toute personne qui posera le pied dans la Masdjid al-Aqsa en ayant l’intention d’y effectuer sa prière.

Dans la suite de ce hadith, le prophète (s.a.s) avança les propos suivants :

 

« Le Seigneur accorda à Souleymane les deux premiers vœux qu’il émit. Je garde espoir que le troisième a été accordé également. » [2]

 

Il est inutile de rappeler que l’encouragement de toute chose en vue d’une clémence quelconque est utile et précieux au sein de n’importe quel lieu que l’on visite.

Dans le hadith précité relatif aux « trois mosquées sacrées », l’occasion d’exercer la clémence, qui est définie comme étant la visite de ces trois lieux, a été aussi encouragée en dehors de ces trois mosquées. Il est injuste et anormal d’affreindre la réalité selon laquelle toutes les autres mosquées sont égales en vertu quand elles sont visitées. De même, des savants confirment qu’il n’est pas nécessaire de se rendre à ces mosquées pour des raisons d’adoration du moment où dans votre localité il s’y trouve une mosquée. Ces derniers poursuivent en affirmant que la pratique de l’adoration peut être accomplie dans toutes les mosquées présentes dans les localités de résidence. Celui qui développe une telle conception n’est pas en accord avec la signification du hadith initialement mentionné.

 

Conclusion

Notre hadith nous révèle les lieux que nous devons avoir à cœur de visiter afin d’y accomplir nos actes d’adoration. Il nous revient comme devoir de témoigner que La Mecque, Médine et al-Quds sont respectivement les différentes villes dans lesquelles ces trois mosquées s’y trouvent. En comparaison avec les conditions d’aujourd’hui, il faut aussi signaler que les deux premières mosquées sont toujours en état de visite malgré la restriction de certains enregistrements. En revanche, la troisième demeure un sujet de grand regret et de souffrance.

De nos jours, combien sont-ils ces musulmans qui vivent sur le territoire sacré, qui pour des raisons liées au hajj « relativement à la valeur accordée au voyage évoqué » dans notre hadith préalablement mentionné, ont pu se rendre à la Masdjid al-Aqsa, ou encore qui pourra s’y rendre ?

Je crois maintenant que le plus bel encouragement apporté par notre hadith, c’est l’orientation à un accès absolu des musulmans à la Masdjid al-Aqsa. C’est-à-dire que derrière cela nous lançons un appel pour qu’al-Quds soit libre d’accès pour tous les musulmans.

 

[1] Bukharî, Masdjidu’l Makka 1, 6; Sawm 67; Sayd 26; Muslim, hajj 415, 511,512, Abû Dawûd, manasiq 94; Tirmidhî, salat 126; Nasaî, masadjid 10; Darimî salat 132; Ahmed ibn. Hanbal, II, 234,238, 278, 501; III, 7, 34, 45, 51, 53,64, 71, 75, 78, 93, VI, 7

[2] Nasai, masadjid 6: Ibn Maja, Ikama 196; Ahmed ibn Hanbal II, 176.

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